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L’affiche initiale de ce concert du mardi 30 octobre ne prévoyait que deux groupes : Café Flesh et Akimbo. Rapidement Wolf Eyes s’est ajouté à la liste, avec une nouvelle salle -plus grande- à la clef pour pouvoir accueillir tout le monde. Au final, il y a eu en tout et pour tout cinq groupes puisque Deadsons et Undata ont également été de la partie. Un programme chargé et schizophrène avec deux grandes tendances qui se sont affrontées ce soir-là : le rock’n’roll (parfois un brin metal) avec Café Flesh et Akimbo et l’expérimentation bruitiste et/ou improvisée avec Deadsons, Undata et Wolf Eyes, en plein trip power violence. Je vais faire mon bougon parce que j’aurais préféré voir tout ça en deux fois et qu’en plus j’aurais plus aisément imaginé Wolf Eyes dans une salle beaucoup plus petite et confinée. Toutefois, le trio de Detroit, malgré un son déficient, s’est quand même particulièrement bien appliqué à faire fuir tout le monde au presque -ce fut la seule qualité de leur set et ça c’était spectaculaire.
Aucune information sur Deadsons, le groupe -un duo basse/batterie + voix et bandes- joue une sorte de drone metal entrecoupé de roulements de batterie sur fond de samples de voix (genre des chants grégoriens ou équivalents en boucle, un peu ce que faisait Current 93 à l’époque de l’album Dog Blood Rising) tandis que sur un écran le spectateur assiste aux tribulations d’un géant vert à béret, habillé comme un chasseur corrézien et déambulant dans la campagne avec une pelle tout en essayant de temps à autres de creuser des trous. Il ne se passe pas grand-chose sur la scène comme sur l’écran, le bassiste et le batteur s’en vont brutalement et laisse tourner bandes et film : happening ?
Café Flesh s’installe et, passée la (mauvaise) surprise concernant le fait qu’il n’y ait qu’un seul guitariste, le groupe démarre à bloc, joue quelques nouveaux morceaux -dont Hippie Suckers, un titre qui me ravit- qui passent très bien et devraient être enregistrés en 2008 pour une sortie au début de l’été prochain. L’absence de la deuxième guitare se fait toutefois ressentir, le son manque parfois un peu d’ampleur et le saxophone baryton n’est pas toujours très audible. Mais comme toujours avec Café Flesh c’est d’énergie dont il s’agit et la filiation de ce groupe charentais avec la scène noise US des années 90 n’est vraiment pas usurpée. Vivement la suite et avec deux guitares, puisque, information apprise après le concert, l’absence du deuxième guitariste ce soir n’était due qu’à un regrettable concours de circonstance.
Undata amène tout son bordel au milieu de la salle. Quand je dis bordel c’est à peu près ça : batterie et percussions bricolées, platine disque, laptop, tables de mixages, pédales d’effet, oscillateurs, claviers, etc. Undata joue une musique à cheval entre l’acousmatique et l’organique, l’improvisation et la composition -le but de ces trois jeunes gens est de donner un caractère résolument vivant et flexible à une musique qui ne l’est pas forcément. Lentes montées, explosions, interludes atmosphériques et final en forme de dialogue à trois sont les ingrédients d’un set agréable mais sans réelles surprises.
L’affiche initiale de ce concert du mardi 30 octobre ne prévoyait que deux groupes : Café Flesh et Akimbo. Rapidement Wolf Eyes s’est ajouté à la liste, avec une nouvelle salle -plus grande- à la clef pour pouvoir accueillir tout le monde. Au final, il y a eu en tout et pour tout cinq groupes puisque Deadsons et Undata ont également été de la partie. Un programme chargé et schizophrène avec deux grandes tendances qui se sont affrontées ce soir-là : le rock’n’roll (parfois un brin metal) avec Café Flesh et Akimbo et l’expérimentation bruitiste et/ou improvisée avec Deadsons, Undata et Wolf Eyes, en plein trip power violence. Je vais faire mon bougon parce que j’aurais préféré voir tout ça en deux fois et qu’en plus j’aurais plus aisément imaginé Wolf Eyes dans une salle beaucoup plus petite et confinée. Toutefois, le trio de Detroit, malgré un son déficient, s’est quand même particulièrement bien appliqué à faire fuir tout le monde au presque -ce fut la seule qualité de leur set et ça c’était spectaculaire.
Aucune information sur Deadsons, le groupe -un duo basse/batterie + voix et bandes- joue une sorte de drone metal entrecoupé de roulements de batterie sur fond de samples de voix (genre des chants grégoriens ou équivalents en boucle, un peu ce que faisait Current 93 à l’époque de l’album Dog Blood Rising) tandis que sur un écran le spectateur assiste aux tribulations d’un géant vert à béret, habillé comme un chasseur corrézien et déambulant dans la campagne avec une pelle tout en essayant de temps à autres de creuser des trous. Il ne se passe pas grand-chose sur la scène comme sur l’écran, le bassiste et le batteur s’en vont brutalement et laisse tourner bandes et film : happening ?
Café Flesh s’installe et, passée la (mauvaise) surprise concernant le fait qu’il n’y ait qu’un seul guitariste, le groupe démarre à bloc, joue quelques nouveaux morceaux -dont Hippie Suckers, un titre qui me ravit- qui passent très bien et devraient être enregistrés en 2008 pour une sortie au début de l’été prochain. L’absence de la deuxième guitare se fait toutefois ressentir, le son manque parfois un peu d’ampleur et le saxophone baryton n’est pas toujours très audible. Mais comme toujours avec Café Flesh c’est d’énergie dont il s’agit et la filiation de ce groupe charentais avec la scène noise US des années 90 n’est vraiment pas usurpée. Vivement la suite et avec deux guitares, puisque, information apprise après le concert, l’absence du deuxième guitariste ce soir n’était due qu’à un regrettable concours de circonstance.
Undata amène tout son bordel au milieu de la salle. Quand je dis bordel c’est à peu près ça : batterie et percussions bricolées, platine disque, laptop, tables de mixages, pédales d’effet, oscillateurs, claviers, etc. Undata joue une musique à cheval entre l’acousmatique et l’organique, l’improvisation et la composition -le but de ces trois jeunes gens est de donner un caractère résolument vivant et flexible à une musique qui ne l’est pas forcément. Lentes montées, explosions, interludes atmosphériques et final en forme de dialogue à trois sont les ingrédients d’un set agréable mais sans réelles surprises.
Entre deux groupes je vais jeter un coup d’oeil au stand de Wolf Eyes : ceux-ci sont connus pour leurs éditions ultra limitées de cassettes audio et de CDr vendus pour une bouchée de pain. En fait il n’y a pas grand-chose sur la table du groupe mais j’aperçois un disque gravé à la maison, boîtier peint à la bombe et scellé avec un vieux sparadrap tout dégueu. Dessus il est marqué qu’il y a cinquante exemplaires et que celui-ci est le numéro 66 -devant un tel foutage de gueule je décide aussitôt de l’acheter. Akimbo monte sur scène, c’est le retour du gang des gouffas et c’est toujours le batteur qui a la plus belle et la plus grosse. Le nouveau et dernier guitariste en date est moins démonstratif que sur l’album Navigating The Bronze, bien qu’il fasse des plans horripilants comme remonter les cordes avec son médiator pour faire couiner son instrument comme les hard rockers, les vrais de vrai. Le groupe confirme le côté seventies de sa musique, celui qui déplait tant sur son dernier disque et les titres s’enchaînent malgré tout avec efficacité. Les trois idiots ont bien l’air de se marrer, racontent deux ou trois blagues sur halloween que personne à par eux ne semble comprendre et, sitôt le dernier titre emballé, commencent à remettre guitare et basse dans leurs étuis respectifs. Les lumières ne se rallument pas, le public insiste alors le trio ressort ses instruments : le bassiste/chanteur balance quelque chose comme Sorry Wolf Eyes. Take a break, have a beer. You just deserve it, annonce une reprise et ce sera un titre d’un célébre groupe de Seattle (comme Akimbo) des années 90 avec un chanteur mort dedans. Les gens dans la salle exultent, reprennent les paroles en choeur et se consolent comme ils peuvent de n’avoir jamais vu Nirvana en vrai à l’époque. Les lumières se rallument enfin.
Les trois Wolf Eyes ne mettent pas longtemps à s’installer, ils ont nettement moins d’attirail qu’Undata mais j’espère qu’ils vont faire plus de bruit. Wolf Eyes en concert c’est à mi chemin entre Throbbing Gristle et Whitehouse sauf qu’il n’y a là aucune provocation, tout juste un peu de subversion sonore et beaucoup de parodie. Lorsque on a déjà vu Peter Sotos et William Bennett se haïr pendant tout un concert, le spectacle offert par Wolf Eyes laisse un arrière goût de facilité et presque de fadeur. Avec sa moustache, ses lunettes noires et son t-shirt qui moule son gras-gras, celui qui se tient sur la gauche de la scène pourrait parfaitement jouer dans Turbonegro. Il utilise une espèce de guitare toute rafistolée avec du scotch ou autre, plus exactement c’est une guitare où il ne reste plus que le manche et une seule corde. Il la dresse inexorablement au dessus du public afin de s’assurer que tout le monde se rende parfaitement compte qu’il pourrait bien s’agir là d’une grosse bite. Parfois il tripote un potard et génère un larsen strident ou bien il joue du saxophone alto sans que cela n’ait plus d’intérêt. Celui du milieu passe son temps à éructer dans un micro puis dans un autre et parfois dans les deux. Le troisième larron a de sérieux problèmes avec sa guitare et finira le dos tourné au public. Assurément, le son sera la grosse faiblesse de ce concert, jamais assez fort, aucun volume ni relief même si Wolf Eyes en réclame toujours plus -louder ! louder !. Vraiment dommage. Parce que j’avais quelques espoirs, malheureusement déçus, et préférer un groupe comme Wolf Eyes sur disque plutôt que sur scène me laisse une drôle d’impression, une impression inachevée.