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Je suis un bon père de famille : avant de me précipiter jusqu’au Grrrnd Zero pour assister à la release party donnée par Overmars à l’occasion de la parution de Born Again, je fais manger la marmaille, lis les histoire qui vont bien, tords le cou aux éventuels gros monstres planqués sous les lits et forcément je rate le premier groupe -Passion Armée, que je ne connais pas et que donc je ne connaîtrai toujours pas- et débarque au milieu de ce qui s’avèrera être la deuxième moitié du concert d’Impure Wilhelmina. Je vois sur scène des musiciens très appliqués -le bassiste joue sur une cinq cordes avec ses doigts, le batteur fait des trucs incroyables avec ses bras, je ne voudrais pas qu’il me donne une leçon de kung-fu- mais je n’entends pas l’un des guitaristes qui pourtant a l’air d’y mettre du sien et comme en changeant de place je ne l’entends toujours pas je laisse tomber pour me concentrer sur la musique de ce groupe que je ne connais que de loin. Je reste assez sceptique face à leurs envolées un peu lyriques et héroïques -ces derniers temps le metal a deux principaux défauts : dans le premier cas les groupes ont trop écouté Pink Floyd et rallongent la sauce avec des plans à mourir d’ennui et dans le second ils ont trop écouté Yes et ne peuvent pas s’empêcher de mettre des notes de partout, y compris là où il y en a déjà trop. Impure Wilhelmina fait partie de cette dernière catégorie et ce ne sont pas les passages avec voix claire et super émotionnante qui m’ont davantage convaincu.
Changement de plateau, et One Second Riot s’installe. Ils ne sont que deux, un bassiste/chanteur qui à un moment fera un peu de bruit avec un vieux synthé et un batteur vraiment spectaculaire (à mon avis, avec un jeu de bras pareil il pourrait sans problème casser la gueule de celui du groupe précédent) qui s’occupera également de déclencher les samples. La musique de One Second Riot est toute en tension, parfaitement en place et c’est un vrai plaisir de retrouver les titres de leur premier vinyle, celui avec Neptune, et ceux du petit dernier, le split avec Sofy Major. J’aime de plus en plus leur noise épurée et faussement basique. Après avoir fait d’indéniables progrès sur disque, voilà qu’ils font de même sur scène -il faut dire aussi qu’il y a du monde dans ce vieux théâtre et que cela semble les motiver, le public est facilement conquis.
Je suis un bon père de famille : avant de me précipiter jusqu’au Grrrnd Zero pour assister à la release party donnée par Overmars à l’occasion de la parution de Born Again, je fais manger la marmaille, lis les histoire qui vont bien, tords le cou aux éventuels gros monstres planqués sous les lits et forcément je rate le premier groupe -Passion Armée, que je ne connais pas et que donc je ne connaîtrai toujours pas- et débarque au milieu de ce qui s’avèrera être la deuxième moitié du concert d’Impure Wilhelmina. Je vois sur scène des musiciens très appliqués -le bassiste joue sur une cinq cordes avec ses doigts, le batteur fait des trucs incroyables avec ses bras, je ne voudrais pas qu’il me donne une leçon de kung-fu- mais je n’entends pas l’un des guitaristes qui pourtant a l’air d’y mettre du sien et comme en changeant de place je ne l’entends toujours pas je laisse tomber pour me concentrer sur la musique de ce groupe que je ne connais que de loin. Je reste assez sceptique face à leurs envolées un peu lyriques et héroïques -ces derniers temps le metal a deux principaux défauts : dans le premier cas les groupes ont trop écouté Pink Floyd et rallongent la sauce avec des plans à mourir d’ennui et dans le second ils ont trop écouté Yes et ne peuvent pas s’empêcher de mettre des notes de partout, y compris là où il y en a déjà trop. Impure Wilhelmina fait partie de cette dernière catégorie et ce ne sont pas les passages avec voix claire et super émotionnante qui m’ont davantage convaincu.
Changement de plateau, et One Second Riot s’installe. Ils ne sont que deux, un bassiste/chanteur qui à un moment fera un peu de bruit avec un vieux synthé et un batteur vraiment spectaculaire (à mon avis, avec un jeu de bras pareil il pourrait sans problème casser la gueule de celui du groupe précédent) qui s’occupera également de déclencher les samples. La musique de One Second Riot est toute en tension, parfaitement en place et c’est un vrai plaisir de retrouver les titres de leur premier vinyle, celui avec Neptune, et ceux du petit dernier, le split avec Sofy Major. J’aime de plus en plus leur noise épurée et faussement basique. Après avoir fait d’indéniables progrès sur disque, voilà qu’ils font de même sur scène -il faut dire aussi qu’il y a du monde dans ce vieux théâtre et que cela semble les motiver, le public est facilement conquis.
C’est au tour d’Overmars de le faire. Ils sont là, bien remontés, et attaquent directement par Born Again soit quarante minutes de pur cauchemar et de doom/metal/indus tripant. Malheureusement il y a quelques problèmes de son là aussi et la voix du chanteur ne passe pas au début, ce qui est fort regrettable car ce garçon a une présence scénique absolument terrifiante et un charisme incroyable. Mais la machine est lancée, les projections d’images aussi, la bassiste prend le relais sur le plan vocal, un troisième larron s’y mettra aussi (Born Again est une pièce à trois voix) et le groupe alterne passages ultra répétitifs et lourds mâtinés de stridences indus avec des moments plus atmosphériques mais tout aussi inquiétants et névrotiques. Les guitares cisaillent, la basse mène la danse, la batterie finalement assez sobre reste implacable et les zigouigouis électroniques font tout leur effet. Ces quarante minutes passent comme un éclair et Overmars joue un dernier titre -un vrai hit celui-là- plus compact et plus classiquement dans la lignée du son Overmars (l’album Affliction, Endocrine… Vertigo de 2005) qui donne une fois de plus l’occasion au chanteur de prouver qu’il est une vraie bête de scène et que ça ne rigole pas tous les jours. N’empêche qu’à la fin du concert je crois deviner les membres du groupe en train de sourire -contents d’être là, contents de l’avoir fait ? Je ne sais pas mais en réécoutant dès le lendemain Born Again sur disque je suis persuadé qu’Overmars a créé là une grande oeuvre.
C’est Binaire qui est chargé de conclure la soirée et ils le font avec humour, visiblement ravis malgré la fatigue : l’un des guitaristes d’Overmars est également une moitié de Binaire. Ils s’installent devant la scène à même le sol, les micros en T au milieu, demandent si quelqu’un ne pourrait pas déclencher les machines en appuyant sur la barre espace de l’ordinateur qui gère tout ça et c’est parti pour un festival de cyberpunk’n’roll jouissif et communicatif. Tous les principaux titres de Bête Noire y passent, il y a des plantages, parfois ça chante faux aussi mais qu’importe face à tant de plaisir évident et communicatif -décidément un groupe à voir absolument en concert. C’est ce que l’on appelle une très bonne soirée.
[L’illustration ci-dessus est la version complète de l’artwork de Born Again et est l’oeuvre d’Ivan Brun, plus de peintures et autres ici. Et pour finir, une page de publicité, parce qu'on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même.]