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Ce serait certainement une erreur de croire que depuis le split avéré de Khanate Stephen O’Malley a tout le temps devant lui pour aller cueillir des champignons (même hallucinogènes) et recoudre les petits accrocs de la robe de moine satanique qui lui tient lieu de costume de scène -il appelle ça une grimm robe, hum. Il a déjà annoncé qu’avec son petit camarade Greg Anderson ils avaient commencé à bosser dur sur le nouvel album de Sunn O))), date prévisionnelle de sortie pour le début de l’année 2008.
En attendant Stephen O’Malley collabore de ci de là, publie à droite et à gauche, fait du design de pochettes de disques (il est plutôt bon) et s’occupe de son petit label. C’est justement sur celui-ci qu’a été publié Magistral, une collaboration entre notre barbu encapuchonné et Z'ev, un vieux hippy basé à San Francisco reconverti dès la fin des années 70 dans les percussions en tous genres, notamment métalliques. La base de ce disque est une prise de huit minutes et quelques de la guitare de Stephen O’Malley ainsi que divers enregistrements de percussions effectués par Z’ev entre 1982 et 1990. Autrement dit ce disque est un travail sur la matière sonore, une opération de mixage et de sculpture, un processus d’échantillonage et de reconstruction.
Cela fait un tout petit peu de bruit mais pas trop, le côté abrasif des percussions de Z’ev et le drone de la guitare de O’Malley ayant été consciencieusement atomisés puis refondus : c’est un magma bruitiste et vaguement pulsatif qui se révèle, parfois des nappes grésillantes s’interposent, à d’autres moment une fréquence continue traverse l’espace, c’est à peine si on entend réellement les instruments mis à part un peu de guitare au début du premier titre et des percussions sur le troisième ainsi que sur le dernier avec à nouveau de la guitare -d’ailleurs ce dernier titre ressemblerait presque à la base brute qu’ont dû se donner les deux musiciens avant de réellement commencer leur travail de sape. Le résultat est inquiétant, comme la rumeur nocturne d’une ville où l’on n’aime pas habiter, comme le fracas d’un pont ferroviaire dont l’écho nous parvient grâce au vent. Ce disque est infiniment plus passionnant que celui publié par Z’ev en 2002 chez Tzadik (The Sapphire Nature) mais n’atteint toutefois pas le degré de bourdonnement poétique de Number One, un disque du percussionniste accompagné de KK. Null et de Chris Watson datant de 2005 et qui est l’une des plus belles et récentes réussites que je connaisse en matière de travail sur les sons : pré enregistrements, sources électroniquement manipulées et paysages sonores collectés en Afrique de l’est par Watson (ancien Cabaret Voltaire et ex Hafler Trio) se chevauchent et font fusionner chaleur et noirceur, harcèlement des sens et mégalithes de solitude. Mais je ne vais pas chipoter parce que Magistral est presque tout autant passionnant. Juste peut être un peu plus apprêté.
Ce serait certainement une erreur de croire que depuis le split avéré de Khanate Stephen O’Malley a tout le temps devant lui pour aller cueillir des champignons (même hallucinogènes) et recoudre les petits accrocs de la robe de moine satanique qui lui tient lieu de costume de scène -il appelle ça une grimm robe, hum. Il a déjà annoncé qu’avec son petit camarade Greg Anderson ils avaient commencé à bosser dur sur le nouvel album de Sunn O))), date prévisionnelle de sortie pour le début de l’année 2008.
En attendant Stephen O’Malley collabore de ci de là, publie à droite et à gauche, fait du design de pochettes de disques (il est plutôt bon) et s’occupe de son petit label. C’est justement sur celui-ci qu’a été publié Magistral, une collaboration entre notre barbu encapuchonné et Z'ev, un vieux hippy basé à San Francisco reconverti dès la fin des années 70 dans les percussions en tous genres, notamment métalliques. La base de ce disque est une prise de huit minutes et quelques de la guitare de Stephen O’Malley ainsi que divers enregistrements de percussions effectués par Z’ev entre 1982 et 1990. Autrement dit ce disque est un travail sur la matière sonore, une opération de mixage et de sculpture, un processus d’échantillonage et de reconstruction.
Cela fait un tout petit peu de bruit mais pas trop, le côté abrasif des percussions de Z’ev et le drone de la guitare de O’Malley ayant été consciencieusement atomisés puis refondus : c’est un magma bruitiste et vaguement pulsatif qui se révèle, parfois des nappes grésillantes s’interposent, à d’autres moment une fréquence continue traverse l’espace, c’est à peine si on entend réellement les instruments mis à part un peu de guitare au début du premier titre et des percussions sur le troisième ainsi que sur le dernier avec à nouveau de la guitare -d’ailleurs ce dernier titre ressemblerait presque à la base brute qu’ont dû se donner les deux musiciens avant de réellement commencer leur travail de sape. Le résultat est inquiétant, comme la rumeur nocturne d’une ville où l’on n’aime pas habiter, comme le fracas d’un pont ferroviaire dont l’écho nous parvient grâce au vent. Ce disque est infiniment plus passionnant que celui publié par Z’ev en 2002 chez Tzadik (The Sapphire Nature) mais n’atteint toutefois pas le degré de bourdonnement poétique de Number One, un disque du percussionniste accompagné de KK. Null et de Chris Watson datant de 2005 et qui est l’une des plus belles et récentes réussites que je connaisse en matière de travail sur les sons : pré enregistrements, sources électroniquement manipulées et paysages sonores collectés en Afrique de l’est par Watson (ancien Cabaret Voltaire et ex Hafler Trio) se chevauchent et font fusionner chaleur et noirceur, harcèlement des sens et mégalithes de solitude. Mais je ne vais pas chipoter parce que Magistral est presque tout autant passionnant. Juste peut être un peu plus apprêté.