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Je me rappelle d’une conversation d’après concert avec les quatre membres de Fly Pan Am dans les loges du Pezner -en fait de conversation, je crois que nous avions prévu une interview mais, comme tout cela était vraiment décousu, nous nous étions finalement contentés de parler en finissant les dernières bouteilles- et je me rappelle surtout de ce que disaient Jonathan, Roger, Jean Sébastien et Félix à propos de la chanson française. Eux, québécois, ne comprenaient pas le rejet que nous avions, nous autres français, de la variété issue de notre beau pays, nous reprochaient presque de n’aimer que certaines figures tutélaires (Gainsbourg et Bashung) pour des raisons esthétiques tenant plus de l’idéologie qu’autre chose et voyaient d’un mauvais oeil notre allégeance quasiment sans conditions aux formes musicales anglo-saxonnes -oui, Bästard c’est bien mais cela n’a rien de français. Jonathan (guitare et casquette) affirmait mettre les Bérurier Noir et Michel Berger dans le même panier, celui de ses goûts musicaux.
Fly Pan Am venait de donner un concert inoubliable -revisitant les titres de son premier et alors unique album dont une version de L’Espace Au Sol Est Redessiné Par D’Immenses Panneaux Bleus totalement funky et digne du meilleur post punk- un concert anti spectaculaire avec les deux guitaristes assis et le bassiste en chaussette mais un concert complètement captivant de feeling groovy. Plus tard le groupe se rebaptisera Le Fly Pan Am et incorporera ce groove dans ses nouveaux enregistrements, mais avec un succès plus mitigé. De même, l’adjonction de textes ne se fera pas sans problème. Le groupe s’est séparé en 2005 mais il reste le témoignage inoubliable de l’attitude des musiciens du label Constellation -un label de groupes à guitares mais résolument non rock’n’roll où la seule exception est peut être Hanged Up, un duo violon/batterie, donc précisément sans guitare mais indubitablement avec du rock’n’roll dedans.
Je me rappelle d’une conversation d’après concert avec les quatre membres de Fly Pan Am dans les loges du Pezner -en fait de conversation, je crois que nous avions prévu une interview mais, comme tout cela était vraiment décousu, nous nous étions finalement contentés de parler en finissant les dernières bouteilles- et je me rappelle surtout de ce que disaient Jonathan, Roger, Jean Sébastien et Félix à propos de la chanson française. Eux, québécois, ne comprenaient pas le rejet que nous avions, nous autres français, de la variété issue de notre beau pays, nous reprochaient presque de n’aimer que certaines figures tutélaires (Gainsbourg et Bashung) pour des raisons esthétiques tenant plus de l’idéologie qu’autre chose et voyaient d’un mauvais oeil notre allégeance quasiment sans conditions aux formes musicales anglo-saxonnes -oui, Bästard c’est bien mais cela n’a rien de français. Jonathan (guitare et casquette) affirmait mettre les Bérurier Noir et Michel Berger dans le même panier, celui de ses goûts musicaux.
Fly Pan Am venait de donner un concert inoubliable -revisitant les titres de son premier et alors unique album dont une version de L’Espace Au Sol Est Redessiné Par D’Immenses Panneaux Bleus totalement funky et digne du meilleur post punk- un concert anti spectaculaire avec les deux guitaristes assis et le bassiste en chaussette mais un concert complètement captivant de feeling groovy. Plus tard le groupe se rebaptisera Le Fly Pan Am et incorporera ce groove dans ses nouveaux enregistrements, mais avec un succès plus mitigé. De même, l’adjonction de textes ne se fera pas sans problème. Le groupe s’est séparé en 2005 mais il reste le témoignage inoubliable de l’attitude des musiciens du label Constellation -un label de groupes à guitares mais résolument non rock’n’roll où la seule exception est peut être Hanged Up, un duo violon/batterie, donc précisément sans guitare mais indubitablement avec du rock’n’roll dedans.
Jonathan Parant a depuis monté Feu Thérèse avec entre autres Alexandre St-Onge (également dans Et Sans, un groupe où on retrouve un autre ancien Fly Pan Am, Roger Tellier-Craig). Ce même Roger Tellier-Craig a lui fondé Pas Chic Chic. Ces deux groupes ont radicalement mis en application les idées combatives de leurs membres respectifs à propos de la chanson française : Pas Chic Chic me semble juste beaucoup plus sixties mais autant dadaïste que Feu Thérèse. Ce dernier, avec son nouvel album Ça Va Cogner réexplore des chemins davantage typés années quatre vingt -lorsque on est allergique aux synthétiseurs kitsch il vaut mieux éviter ce disque parce qu’ils y sont omniprésents- et il faut compter avec quelques particularités bien datées comme la basse slappée et le chant mortuaire de Visage Sous Nylon, par exemple. Le Bruit Du Pollen La Nuit ne vaudrait guère mieux avec la voix imitant parfaitement le phrasé agonisant et pathétique adopté par Gainsbourg à la fin de sa vie (la musique suit le même chemin, réussissant à être aussi ringarde et laide que celle de L’Homme A Tête De Choux). La Nuit Est Une Femme fait carrément penser à du William Sheller. C’est extrêmement déroutant, comme cette chorale d’enfants qui chantent en coeur ça va cogner, oh oui, ça va cogner sur le morceau titre après une longue introduction au synthé digne des meilleurs moments de Vangelis. Inutile de dire que ce gros loukoum lyophilisé respire l’attitude arty à plein nez, que le double langage y est roi, que l’hommage variétoche est réel mais que le second degré et l’ironie n’en sont pas exclus -il y a une réelle distorsion esthétique pesant sur Ça va cogner, comme du post modernisme qui se mord la queue et qui aime ça. Vraiment étrange.