vendredi 15 octobre 2010

Mika Vainio / Vandal EP























Retour du côté de Raster-Noton, label sur lequel Mika Vainio a publié fin 2009 un Vandal EP de haute volée. Quelques mois avant la parution d’un ultime album de Pan Sonic (l’excellent Gravitoni) Vainio remettait ainsi les pendules à l’heure. Tout le monde savait que le duo se séparait – pas forcément en très bons termes – et face à la désillusion des vieux fans, Vainio proposait quatre titres violents, méchants et addictifs. Il faut dire aussi que Vandal porte extrêmement bien son nom, vecteur d’une techno minimale, rêche et puissante, parfois même franchement dansante, toujours abrasive et destructrice. Les rythmes quasi insoutenables des dance floors mélangés aux sonorités industrielles et froides hérités de Suicide, Throbbing Gristle, SPK ou Einsturzende Neubauten. Une recette que Pan Sonic n’avait exploré à ce degré là de frontalité que sur le EP Osasto (paru en 1996, à cette époque le duo s’appelait encore Panasonic et ses disques n’étaient même pas distribués correctement par ici, seul le label/mailorder Amanita arrivait à vous les procurer à des prix raisonnables) et une recette que donc Mika Vainio reprend ici à son compte avec succès.
Vandal
n’est pas pour autant un disque de techno à forte dansabilité. En début de première face Vandals fait l’effet du mouvement répétitif d’une machine-outil au bord de la surchauffe : on s’attend à tout moment à ce qu’elle s’enraille et de ne vous entraine dans un fracas inaudible mais elle se contente de vous ligoter, de vous encercler avec ses boucles sonores assourdissantes. Teutons suit à peu près le même programme, celui d’une mise à sac et d’une séance de torture qui s’éternise. Sur la face B Goths est le titre le plus lent des quatre, le plus industriel aussi, le plus poisseux et le plus tribal. On en retire comme un sentiment de répit après Vandals et Teutons mais l’effet est trompeur et de courte durée, Goths s’avérant être une séance de laminage en règle. Putassier et rythmique, Barbarians est clairement orienté danse du ventre avec son bpm entêtant. Dommage que Vainio n’y ait pas inclus quelques sonorités corrosives additionnelles pour vraiment perforer le crane des apprentis contorsionnistes qui auraient osé penser pouvoir s’amuser un peu en s’ébrouant dessus en rythme. La pitié n’est que le sentiment des faibles.