samedi 3 juillet 2010

Gods And Queens / self titled























Il y a au départ une légère petite déception avec ce nouvel enregistrement de Gods And Queens. Comme pour son premier disque (déjà) sans titre le trio américain nous ressort un hardcore emo/scream/ado basique et frais mais tendu. Les chansons n’ont toujours pas de titre mais sont numérotées, ici cela va de untitled 8 à untitled 13. Et oui, uniquement six compositions puisque ce nouveau disque est de fait un 12 pouces monoface avec sérigraphie sur la face muette, présentation qui me semble t-il a de plus en plus le vent en poupe ces derniers temps. A la différence d’un New Brutalism qui numérote également ses titres mais ne les sort pas forcément dans leur ordre de composition, les trois Gods And Queens eux respectent la suite numérique (le premier album allait de 1 à 7). Mais je ne crois pas, vu la façon dont les titres sont agencés et s’enchainent, que le groupe ne triche pas. Je suis même sur et certain du contraire*.
La déception à propos de ce nouvel album provient essentiellement du fait que l’on ne retrouve nulle part ici le son cradossé de Gods And Queens. C’est de cette façon et uniquement de cette façon là que le groupe de Philadelphie avait réussi à faire passer la pilule d’un premier disque finalement moins niais et moins boutonneux qu’il n’y paraissait au départ. Désormais les intentions de Gods And Queens paraissent plus claires, au moins aussi claires que la production a été nettoyée et il ne reste alors plus qu’une seule chose à faire, c'est-à-dire s’intéresser d’avantage aux compositions et au chant. Les compositions : celles-ci, parfois ridiculement courtes, se révèlent également moins percutantes – untitled 11 et untitled 12 sont carrément insupportables voire ennuyeuses. Le chant : désormais on n’entend plus que lui et ses trémolos pleins de maman ! maman ! qui font vibrer la luette et durcir la quéquette du chanteur. Quel gâchis.
Ce qui sauve ce disque, c’est untitled 9 pourtant débordant de geignardise, untitled 10 plus lourd et heureusement le titre le plus long du disque ainsi que untitled 13, le seul moment où l’on retrouve un peu du cracra originel du groupe. Statistiquement, cela nous fait au final un titre sur deux d’écoutable ce qui est une moyenne honorable. Comme c’est également l’été, que la chaleur incite au ramollissement du cerveau et à la glandouille sous toutes ses formes, ce deuxième disque échappe ainsi à la poubelle et/ou à l’oubli. Mais de justesse.

Curieusement ce mini album n’a pas été publié sur Robotic Empire – comme le premier disque du groupe et comme le disque de Versoma, formation pre Gods And Queens – mais sur un label italien, Son Of Vesta, jusqu’ici complètement inconnu de nos services. Ce même label offre également à qui est intéressé l’intégralité de cet enregistrement en téléchargement libre et gratuit.

* la preuve en est que untitled 13 est en fait une reprise