jeudi 18 décembre 2008

Gods And Queens

























Si tous les emokids du monde pouvaient se donner la main et faire une grande ronde universelle de la geignardise, je prendrais mon lance-flamme pour allumer l’un d’eux au passage en espérant que le feu se propage rapidement -cela ferait comme une grande guirlande de lumière et de cris et ce serait parfait puisque c’est bientôt Noël. Voilà pour le lâchage de haine ordinaire. Après, on peut écouter le premier album (?) de Gods And Queens sans avoir des envies de meurtres -faut pas s’inquiéter, le mois de décembre est toujours un mois difficile à passer, après cela va forcément un peu mieux.
Oh! Le joli petit album bien frais! est on même tenté de dire après quelques écoutes. Une remarque qu’il ne faut pas prendre à la légère (on ne parle pas de Pierrette et de son petit pot de beurre) mais au sens premier du terme. Ce vinyle sans titre fait énormément de bien et confirme que ce genre de groupe est une alternative salvatrice face à toutes les grosses daubes prétentieuses dont nous abreuve la scène américaine depuis trop longtemps -5ive ou U.S. Christmas parmi les derniers étrons arrivés sur lesquels il faudrait tirer la chasse. Back to basics, ceux de formations mythiques (Quicksand) ou d’autres complètement oubliées (The Plan -même pas chroniqué sur Nextclues, quelle honte !) qui partagent souci mélodique, guitares en fines lames et chant en avant -le problème est souvent là : lorsque ce chant confond cris de bête et bêlements, s’enfonce dans le nombril introspectif et colle aux oreilles comme une application de gel gluant sur une mèche de cheveux savamment rebelle.
Avec Gods And Queens il n’y a aucune tergiversation. C’est franc, direct, brut et simple. Jamais poussif ni narcissique. C’est enregistré comme je respire c'est-à-dire comme ça vient et comme ça ressort. Souffle vital qui fait du bien, aère l’esprit sans jamais donner l’impression de perdre son temps. C’est peut être un disque un peu court (sept titres dont en dernière position une longue plage presque répétitive et hypnotique avec petites voix célestes en arrière plan à faire bouillir de jalousie tous les rosbifs shoegazers) mais il est parfait ainsi, à la fois récréatif et défouloir inspiré.
Expérience amusante : le label Robotic Empire a encore eu la bonne idée d’inclure une version CD de ce disque dans la pochette gatefold du vinyl. Ecouter et comparer les deux formats prouve s’il en était encore besoin que pour ce genre de musique, la rondelle de trente centimètres est définitivement le meilleur support possible -à tel point que l’on pourrait se demander si le label et/ou le groupe n’en n’ont pas rajouté et n’ont pas dégueulassé un peu plus exprès les bandes gravées sur le CD (ce qui serait plutôt drôle). Mais je crois que non, j’arrête tout de suite de délirer. Pas besoin de ça pour se laisser enivrer par des idées aussi simples et lumineuse que le riff d’intro du quatrième titre (il n’y a aucun nom de morceaux d’écrit sur la pochette), petite perle mélodique qui reste dans la tête et servi par ce son basique et non dégrossi qui tranche avec précision. Vraiment une bonne surprise.