On est toujours sans nouvelles du vinyl 25 cm initié par le label lyonnais Atropine records -mais il va bien finir par arriver n’est ce pas ?- présentant quatre groupes (Abronzius, Kill The Thrill, One Second Riot et Year Of No Light) reprenant quatre chansons emblématiques de l’ère cold 80’s (respectivement Charlotte Sometimes des Cure, un titre de Killing Joke, One Hundred Years des Cure et Disorder de Joy Division). Un joli projet qui traduit surtout l’intérêt grandissant pour cette période musicale préhistorique et glacière. Feardrop (label et revue dont on avait déjà parlé avant l’été à propos du plutôt mitigé Magma To Ice de Netherworld et Nadja) a quant à lui décidé de faire évoluer le caractère de ses parutions erratiques en ne se concentrant plus que sur des numéros spéciaux. Coal Fire, référence 14, s’attaque donc à un très gros morceau, l’album Pornography de Cure -tentative que l’on peut juger carrément culottée mais qui visiblement émane d’un vrai vieux fan du groupe de Robert Smith, l’érudition de Denis Boyer en la matière ne faisant aucun doute.
Coal Fire est un bel objet qui se divise en deux éléments distincts : une revue et un disque. La revue propose une analyse poussée, non limitative et contextuelle (les enregistrements de Cure avant et après Pornography sont parfaitement évoqués) avec un évident désir de dissection maniaque qui ne parvient évidemment pas à cacher le fanatisme et la passion éprouvés par le rédacteur de cet essai. Textes et musique sont passés au peigne fin et on aurait préféré peut être un peu plus de libertés avec le mythe -ou même de la mauvaise foi- mais le respect de Denis Boyer pour son sujet est total et dévoué, à la limite des Tables de la Loi. Le texte est également présenté dans une traduction anglaise, de même que les huit titres composants Pornography, tentative encore une fois courageuse dont je vous laisse découvrir le résultat.
Coal Fire est un bel objet qui se divise en deux éléments distincts : une revue et un disque. La revue propose une analyse poussée, non limitative et contextuelle (les enregistrements de Cure avant et après Pornography sont parfaitement évoqués) avec un évident désir de dissection maniaque qui ne parvient évidemment pas à cacher le fanatisme et la passion éprouvés par le rédacteur de cet essai. Textes et musique sont passés au peigne fin et on aurait préféré peut être un peu plus de libertés avec le mythe -ou même de la mauvaise foi- mais le respect de Denis Boyer pour son sujet est total et dévoué, à la limite des Tables de la Loi. Le texte est également présenté dans une traduction anglaise, de même que les huit titres composants Pornography, tentative encore une fois courageuse dont je vous laisse découvrir le résultat.
Cela se corse côté disque. Sur le CD : huit titres par huit groupes différents, l’ordre initial des compositions de Pornography est scrupuleusement respecté. On reconnaît tout de suite Nadja qui s’attaque à One Hundred Years. Aidan Baker est un piètre chanteur on le sait, aussi aurait il mieux valu qu’il noie davantage sa voix dans la multitude d’effets dont il est coutumier. Sinon les nappes de metal atmosphérique de Nadja conviennent plutôt bien à la musique de Cure. Ce qui n’est absolument pas le cas du post hard core ultra référencé et ultra calibré de Dirge. La version d’A Short Time Effect ralentie et alourdie proposée par les parisiens arrive à peine à convaincre sur les parties instrumentales et vire au naufrage dès que la voix s’y met. Grosse catastrophe. The Hanging Garden version Savage Republic est le seul titre entièrement satisfaisant de cette relecture. Rythmes tribaux, chant incantatoire de Thom Fuhrmann et final de guitares grésillantes offre de nouvelles perspectives bienvenues. On passe sur la version electro ambiant pitoyable de Siamese Twins par Wild Shores.
Year Of No Light déçoit avec The Figurehead alors que les bordelais avaient plutôt bien accommodé les restes avec leur version de Disorder de Joy Division évoquée plus haut. Là le groupe semble ne pas savoir sur quel pied danser (celui de l’oppressant ou celui de la mélodie ?) et le chant raté est bien trop près de celui de Robert Smith. Kill The Thrill se plante complètement avec A Strange Day, le titre le plus évident et le plus mélodique de Pornography : la grosse basse et la boite à rythmes collent parfaitement à la chanson mais les guitares respectent trop le cahier des charges et surtout Nicolas Dick ne parvient jamais à trouver ses marques avec la ligne de chant un rien lyrique de l’original. Troum, d’ordinaire bien meilleur, ne fait vraiment rien de bon avec Cold mais le pire reste à venir avec la mélasse synthétique proposée par Contagious Orgasm sur le titre éponyme.
Il est clair que le défi présenté par la reprise intégrale d’un tel album était énorme à relever mais le résultat est encore moins bon que ce à quoi on pouvait s’attendre. Le fait que ce soit un groupe de l’époque (ou presque), à savoir Savage Republic, qui s’en tire le mieux n’est finalement pas très étonnant et de tous les groupes impliqués dans cette aventure les californiens sont également de très loin ceux qui ont le plus de personnalité et de panache. Les chiens ne font pas des chats… C’est dommage parce que du coup le travail de dissection et l’exégèse proposés par Denis Boyer/Feardrop deviennent moins séduisants alors que ce serait une erreur que de se refuser cette lecture à la fois passionnante et instructive.