vendredi 19 décembre 2008

Aids Wolf / Cities Of Glass























C’est dingue comme j’avais envie d’être salaud avec ce disque. Encore une arnaque signée Skin Graft. Mark Fischer qui recycle, ressasse, réédite et vend ses productions à prix d’or -putain de merde. Je ne parlerai même pas du dernier volume (le Sides 11-14) de reprises d’AC/DC, une série commencée au siècle dernier avec Shellac ou Big’N et ressuscitée dernièrement avec quelques vieilleries ou fonds de tiroirs (Colossamite et Mule) ainsi que quelques recrues plus récentes mais moins que passables (Yowie et Pre). La parfaite illustration d’une démarche qui se mord la queue, une déliquescence qui ne fait pas rire du tout et fait même presque de la peine -mais ressaisissons-nous : la pitié c’est le sentiment des faibles.
Pre, parlons en quand même un peu. C’est l’une des dernières (la dernière ?) signature du label avec Aids Wolf. Les deux ont partagé tournées et split single live -gentiment qualifié de bootleg par le label (!) et dont les photos des membres torse-poils des deux groupes en pages du milieu sont le principal intérêt- mais surtout Pre et Aids Wolf ont deux caractéristiques musicales en commun : les deux groupes sont de parfait rip-off d’Arab On Radar et les deux ont une chanteuse pour tenir le rôle vicieux d’Eric Paul, le seul gars qui a ma connaissance à le timbre de voix aussi aigu et douloureux qu’une blennorragie estudiantine. Pre est juste sur le versant pop d’Arab On Radar tandis que Aids Wolf a choisi le versant chaotique.
Cela se vérifie une fois de plus avec Cities Of Glass, premier véritable album des canadiens (oui à Montréal on ne fait pas que du post rock et de la pop post moderne). Aids Wolf a voulu mettre les petits plats dans les grands pour ce disque dont la production a fort logiquement été confiée à Weasel Walter, spécialiste es no wave en voie d’albinisation chronique. Le résultat est à s’y méprendre, bien meilleur que sur le Lovver EP ou que sur le split avec Athletic Automaton. L’une des deux guitares tourbillonne dans les bas fonds tandis que l’autre vrille dans les crânes. La batterie est minimaliste, tribale et aussi simpliste que possible. La voix couiiiiiiiine, gémit, râle et vitupère. J’ai déjà entendu ça quelque part.
Le problème lorsque on veut rendre hommage à Arab On Radar c’est que ce groupe avait une identité tellement forte et ultime que c’est difficile de ne pas faire du copier/coller. Les quatre Aids Wolf tombent en toute logique dans le panneau. Leur Cities Of Glass est parfait à tous points de vue, s’écoute presque avec plaisir mais rien n’y est dangereux ou ne serait-ce imprudent. A tout bien réfléchir je ne trouve d’ailleurs pas de noms de groupes coupables de s’être inspirés des malades mentaux de Providence sans s’être brûlés les ailes de l’originalité au feu de la furie cathartique de leur modèle. Donc je ne peux décemment pas dire du mal d’un groupe et d’un disque qui font ce qu’ils peuvent, c'est-à-dire pas grand-chose.