Le voilà enfin ce disque que tout le monde a accueilli avec des commentaires incroyablement élogieux. Le label Temporary Residence (qui nous a plus habitué à des post rockeries insipides) y est logiquement aussi allé de ses propos triomphaux. Noise rules, ok ? Ce n’est pas moi qui vais dire autre chose, bien au contraire. Plus de trois mois après sa sortie officielle, Old Wounds continue d’hanter ma platine et à l’heure où tous les petits malins -et plus simplement celles et ceux qui aiment se faire plaisir- vont bientôt penser à tirer les bilans d’une année 2008 particulièrement riche en matière musicale, c’est bien le moment d’ajouter quelques lignes au sujet d’un groupe et d’un album qui ont indubitablement marqué les esprits.
La première bonne idée qu’ont eu les petits gars de Young Widows c’était il y a quelques années en virant leur chanteur : les trois survivants signaient ainsi l’arrêt de mort de Breather Resist (un honnête combo de hard core moderne -comprendre post Converge et post Botch), groupe un peu en fin de course et arrivé au bout d’une formule avec cette conscience aigue qu’il était temps de passer à autre chose. Cette conscience, c’est en bonne partie celle du guitariste Evan Patterson (qui auparavant avait joué dans un groupe fabuleux : The National Acrobat) qui décidait de prendre en plus le micro. Sauf que jouer de la guitare uniquement et jouer de la guitare tout en chantant ce n’est pas pareil. Des choses que l’on ne peut plus faire. De nouvelles possibilités qui s’ouvrent. Donc une nouvelle musique. Et un nouveau nom.
La première bonne idée qu’ont eu les petits gars de Young Widows c’était il y a quelques années en virant leur chanteur : les trois survivants signaient ainsi l’arrêt de mort de Breather Resist (un honnête combo de hard core moderne -comprendre post Converge et post Botch), groupe un peu en fin de course et arrivé au bout d’une formule avec cette conscience aigue qu’il était temps de passer à autre chose. Cette conscience, c’est en bonne partie celle du guitariste Evan Patterson (qui auparavant avait joué dans un groupe fabuleux : The National Acrobat) qui décidait de prendre en plus le micro. Sauf que jouer de la guitare uniquement et jouer de la guitare tout en chantant ce n’est pas pareil. Des choses que l’on ne peut plus faire. De nouvelles possibilités qui s’ouvrent. Donc une nouvelle musique. Et un nouveau nom.
Settle Down City, le premier album du groupe, était déjà le genre de disque bourré d’une noise entraînante et nerveuse, finalement un vrai disque de rock’n’roll. Un passage en concert (avec Akimbo, remember ?) et deux années plus tard, Young Widows revient donc avec Old Wounds, un album qui comporte la substantifique moelle et le total karma des groupes aimant les guitares racées, les rythmiques élastiques mais tendues et les voix sachant s’énerver sans braillardises de trop. Un arc tangentiel frôlant, reliant sans les toucher, tous les groupes ou presque qui ont compté pendant ces fameuses années 90’s américaines. Une fois de plus Jesus Lizard est très clairement cité via le repompage du visuel du single Mouthbreather de l’ex bande de David Yow et il est vrai que certains riffs tranchants ou certaines intros explosives (celle de Lucky And Hardheaded par exemple) convoquent le fantôme -fantôme plus pour très longtemps puisque une reformation est déjà prévue (!)- du groupe de Chicago. Un effort tout particulier a également été fait au niveau du chant, tout en clarté et en force lumineuse, effort assez rare pour être signalé et pour un peu j’arriverais presque à comprendre ce que raconte le trio. Maintenant tout le monde peut chanter du Young Widows le matin sous la douche.
Chaque titre de ce disque est une perle, 21st Century Invention drivé par une basse bourdonnante et sans bavure, l’émouvant The Guitar et son absence totale de batterie, Delay Your Pressure en mode supersonique -impossible de tous les citer mais il y en a onze et il est hors de question d’en mettre un seul de côté. Quelques applaudissements dérisoires retentissent parfois à la fin d’un titre, habitude légèrement ironique héritée de l’époque Breather Resist mais c’est aussi l’une des caractéristiques de la production de Old Wounds : Kurt Ballou qui s’y est collé a suivi le groupe en concert et a mélangé enregistrements live et studio pour un résultat final au son étonnement homogène et compact. A noter aussi que souvent le tout est mixé au plus simple : la guitare d’un côté, la basse et la voix de l’autre et la batterie au milieu -à l’ancienne. Plus qu’une excellente remise à niveau, Old Wounds est tout simplement l’un des deux ou trois albums de l’année.
Chaque titre de ce disque est une perle, 21st Century Invention drivé par une basse bourdonnante et sans bavure, l’émouvant The Guitar et son absence totale de batterie, Delay Your Pressure en mode supersonique -impossible de tous les citer mais il y en a onze et il est hors de question d’en mettre un seul de côté. Quelques applaudissements dérisoires retentissent parfois à la fin d’un titre, habitude légèrement ironique héritée de l’époque Breather Resist mais c’est aussi l’une des caractéristiques de la production de Old Wounds : Kurt Ballou qui s’y est collé a suivi le groupe en concert et a mélangé enregistrements live et studio pour un résultat final au son étonnement homogène et compact. A noter aussi que souvent le tout est mixé au plus simple : la guitare d’un côté, la basse et la voix de l’autre et la batterie au milieu -à l’ancienne. Plus qu’une excellente remise à niveau, Old Wounds est tout simplement l’un des deux ou trois albums de l’année.
[et pour les collectionneurs : Temporary Residence annonce une série de quatre splits comprenant en face A un inédit de Young Widows et en face B un inédit d’un groupe ami -on retrouvera ainsi Bonnie Prince Billy, Melt Banana, Pelican et un groupe surprise… face à tant de, euh, éclectisme on peut vraiment se demander qui ce sera]