samedi 31 juillet 2010

Death To Pigs / Castro Secret Sex Casino























Comme tout amateur de vinyles légèrement atavique mais néanmoins méthodique, lorsque je pose un 7 pouces sur la platine je place également le curseur de vitesse sur 45 rpm. Prenons ce nouvel EP quatre titres des nancéens de Death To Pigs – il n’y a rien d’inscrit sur la pochette donc par pure commodité et par paresse (et aussi parce qu’éponyme est l’un des mots les plus laids du vocabulaire discographique) on l’appellera Castro Secret Sex Casino, du nom du titre qui ouvre la face A – et bien ce faux single j’en bave, je le prends, je l’extirpe de sa pochette, je l’ajuste sur le rond central à l’aide de l’adaptateur, je commence à l’écouter et là je me dis que les Melt Banana ont enfin décidé d’ajouter une bonne dose de crasse maladive dans leur nitendo core de gamins épileptiques. Ahem.
Je recommence l’écoute de ce disque, à la bonne vitesse cette fois, comprenant que pour leur nouvel enregistrement les quatre Death To Pigs ont sans doute voulu privilégier le mid tempo voire le tempo lent. Je recommence et Castro Secret Sex Casino me pète littéralement à la gueule, vicieux, psychotique et avec une lourdeur malsaine que jusqu’ici je ne connaissais pas vraiment au groupe, une lourdeur qui n’exclue par un groove de malade, loin de là. Le chant est moins nasal que d’habitude, complètement allumé – et d’ailleurs ne seraient ils pas plusieurs à brailler leur ayayayayah ahhhhh ahhhhhhhhhhhh ? –, la guitare alterne un gros riff d’une note et demi avec des parties stridentes et la rythmique pilonne à l’arrière garde tout ce qui pourrait rester de survivant après cette épreuve de vérité : Castro Secret Sex Casino c’est une camisole de force offerte à tous (et non pas une ceinture de chasteté, partouze sonique oblige) et jamais l’influence des Butthole Surfers n’a été aussi prépondérante dans la musique de Death To Pigs.
La suite, c'est-à-dire I Got Nut et International Waste, se révèle être du Death To Pigs plus classique, disons plus rapide, plus souple et plus lizardien. A Man Of Ideas également mais il s’agit à nouveau d’un tempo lent (fatigué ?) qui cette fois a un peu trop de mal à faire sa place. Ces trois derniers titres ont été enregistrés lors d’une même session chez Seb Normal alors que le monstrueux Castro Secret Sex Casino l’a (semble t-il) été à la maison, un peu à l’arrache, méthode qui a donc mieux réussi au groupe. I Got Nut, International Waste et A Man Of Ideas restent du bon qui comblera les fans (que les béotiens préférant ignorer ce groupe aillent se faire barbecuetés en Enfer, c’est de saison) mais il n’y a définitivement pas photo : Castro Secret Sex Casino écrase tout le reste et ce titre est l’un des meilleurs jamais enregistré par Death To Pigs. Il se murmure également dans les chaumières que ce EP marquerait la fin d’une époque pour le groupe… wait and see.
(ce disque est une coproduction Creepy Crawl records, Contreplaqué records, 213 records et Down Boy records. Buy or die)