Lvmen -ça se prononce [loumène]- en concert avait été une grosse déception il y a deux ans. Cette réplique tchèque de Neurosis était réapparue comme par magie au bout de six années d’absence avec un line-up profondément remanié et un nouvel album sur Day After, Mondo. Un album du genre parfaitement honorable avec sa brutalité rampante, ses samples incompréhensibles et ses vociférations d’équarrisseurs d’abattoirs -il est bien entendu que le plus grand titre de gloire de Lvmen reste pour l’instant un premier mini album sans titre (deux longs morceaux, un par face) désormais regroupé avec un premier LP à peine moins bon, Raison D’Être, sur un joli CD portant le titre explicite de An Anthology Of Previously Released Songs. Aujourd’hui nos Tchèques sont de retour avec un troisième album, non sans avoir effectué auparavant une nouvelle tournée début novembre 2008 entre le Portugal, l’Espagne et la France, tournée dont les échos étaient bien meilleurs que les avis portant sur leur précédent passage par ici.
Ce nouvel album s’appelle Heron, a été publié comme les autres sur Day After (pour apprendre à parler le tchèque couramment cliquez ici) et est emballé dans un somptueux digipak qui fort logiquement représente un héron. La signification de cette symbolique m’échappe complètement et ce ne sont pas les titres des huit morceaux proposés ici qui vont m’aider davantage : Lvmen a cette curieuse habitude de numéroter ses chansons dans leur ordre de publication, Heron va donc du numéro 14 au numéro 21.
Ce nouvel album s’appelle Heron, a été publié comme les autres sur Day After (pour apprendre à parler le tchèque couramment cliquez ici) et est emballé dans un somptueux digipak qui fort logiquement représente un héron. La signification de cette symbolique m’échappe complètement et ce ne sont pas les titres des huit morceaux proposés ici qui vont m’aider davantage : Lvmen a cette curieuse habitude de numéroter ses chansons dans leur ordre de publication, Heron va donc du numéro 14 au numéro 21.
En deux années, les membres de Lvmen ont eu le temps de mûrir leur projet musical et la version qu’ils en donnent en cette fin d’année 2008/début d’année 2009 est sensiblement différente des précédentes. Tant mieux. Un clone de Neurosis et compagnie, même lorsqu’il fait partie de meilleurs élèves, se doit aussi parfois de faire un peu bouger les choses. Avouons aussi que le résultat est assez déstabilisent au départ. Déstabilisant mais séduisant. Les doutes ne viennent qu’après plusieurs écoutes.
D’abord, réglons une bonne fois pour toutes la question du son. Lvmen a toujours su y faire, Heron ne déroge pas à la règle avec sa production façon cinémascope pour l’oreille, tu t’en prends plein la gueule et en plus les détails dans les coins n’échappent pas à ta vigilence. Seule (grosse) réserve, le son de la caisse claire particulièrement irritant dès le deuxième titre, après cela va en s’améliorant ou alors on s’habitue à cette curieuse et agressive impression de luxuriance métallique. Pour le reste il va falloir s’adonner aux plaisirs de l’inventaire tant Heron est varié, contrasté. Beaucoup de pas ont été franchis en dehors du cercle restreint des canons du metal hardcore à locomotion lente et pachydermique.
14 est une intro ambient. Je crois qu’il n’y a rien à rajouter à cela, tout le monde est déjà allé au cinéma et sait donc ce qu’est un générique. 15 est un instrumental chaotique avec arpèges prévisibles mais diablement bien foutus, rythmique de bateleur et ligne de basse à la souplesse évidente. Un très bon début. 16 démarre avec samples et gratouillis rampants de guitares avant une montée en puissance très classique, une explosion qui ne donne pas envie de rire du tout et des vociférations dont la crudité du timbre déchire les tympans, seules vociférations réelles de tout le disque d’ailleurs. Un final un peu alambiqué. 17, encore des samples, encore les gratouillis de guitares, c’est la même sauf que c’est entièrement instrumental et finalement un ton en dessous de 16. 18 n’innove pas, les guitares qui comme précédemment vont mettre un certain temps avant de s’énerver (là on est en droit de se dire que tous les titres de Heron sont construits exactement de la même façon) sauf que lorsque le chant apparaît il est étrangement aigu et lyrique tout en étant lointain, effet de surprise garanti. Samples finaux en français : maintenant ferme les yeux, suis ma voix et dors, dors, dors dors… 19 est une ballade cabaret avec xylophone, Nick Cave échappé de Your Funerals… My Trial, ah non, les guitares arrivent sans prévenir, les salopes, et à nouveau en guise de conclusion un chant cette fois ci ultra aigu et encore plus lyrique (Freddy Mercury sors de ce corps !) mais travaillé à nouveau avec une certaine distance au niveau de la production donc ça passe. 20 : les guitares attaquent directement sans passer par la case préchauffage. La voix est (mal)traitée électroniquement, il y a de l’orgue, c’est grand guignolesque comme pouvait l’être le Blues Oyster Cult et c’est de loin le meilleur titre de Heron, ex aequo avec 16 même si le son de la caisse claire me donne toujours envie de rendre mon petit déjeuner. A noter de la trompette en sourdine (aka voix de canard) à la fin. 21 est un peu trop en roue libre, on sent que ce titre est le résultat d’une jam quelconque et que les musiciens du groupe aiment en faire des tartines. Encore une bonne ligne de basse mais un rien plan-plan et puis qu’est ce que c’est que ce truc ? du vocoder ?
Voilà. Maintenant je suis bien avancé et vous aussi. Heron : bon ou mauvais disque ? Je n’en sais foutrement rien. Il a un côté hautement séduisant, roboratif mais il est également écoeurant et indigeste. L’envie de l’écouter se fait souvent sentir mais il est finalement difficile d’en venir à bout sans appuyer sur la touche d’avance rapide du lecteur. Je crois qu’en fait je n’aime pas les disques ambitieux qui ont beaucoup trop conscience de l’être.
D’abord, réglons une bonne fois pour toutes la question du son. Lvmen a toujours su y faire, Heron ne déroge pas à la règle avec sa production façon cinémascope pour l’oreille, tu t’en prends plein la gueule et en plus les détails dans les coins n’échappent pas à ta vigilence. Seule (grosse) réserve, le son de la caisse claire particulièrement irritant dès le deuxième titre, après cela va en s’améliorant ou alors on s’habitue à cette curieuse et agressive impression de luxuriance métallique. Pour le reste il va falloir s’adonner aux plaisirs de l’inventaire tant Heron est varié, contrasté. Beaucoup de pas ont été franchis en dehors du cercle restreint des canons du metal hardcore à locomotion lente et pachydermique.
14 est une intro ambient. Je crois qu’il n’y a rien à rajouter à cela, tout le monde est déjà allé au cinéma et sait donc ce qu’est un générique. 15 est un instrumental chaotique avec arpèges prévisibles mais diablement bien foutus, rythmique de bateleur et ligne de basse à la souplesse évidente. Un très bon début. 16 démarre avec samples et gratouillis rampants de guitares avant une montée en puissance très classique, une explosion qui ne donne pas envie de rire du tout et des vociférations dont la crudité du timbre déchire les tympans, seules vociférations réelles de tout le disque d’ailleurs. Un final un peu alambiqué. 17, encore des samples, encore les gratouillis de guitares, c’est la même sauf que c’est entièrement instrumental et finalement un ton en dessous de 16. 18 n’innove pas, les guitares qui comme précédemment vont mettre un certain temps avant de s’énerver (là on est en droit de se dire que tous les titres de Heron sont construits exactement de la même façon) sauf que lorsque le chant apparaît il est étrangement aigu et lyrique tout en étant lointain, effet de surprise garanti. Samples finaux en français : maintenant ferme les yeux, suis ma voix et dors, dors, dors dors… 19 est une ballade cabaret avec xylophone, Nick Cave échappé de Your Funerals… My Trial, ah non, les guitares arrivent sans prévenir, les salopes, et à nouveau en guise de conclusion un chant cette fois ci ultra aigu et encore plus lyrique (Freddy Mercury sors de ce corps !) mais travaillé à nouveau avec une certaine distance au niveau de la production donc ça passe. 20 : les guitares attaquent directement sans passer par la case préchauffage. La voix est (mal)traitée électroniquement, il y a de l’orgue, c’est grand guignolesque comme pouvait l’être le Blues Oyster Cult et c’est de loin le meilleur titre de Heron, ex aequo avec 16 même si le son de la caisse claire me donne toujours envie de rendre mon petit déjeuner. A noter de la trompette en sourdine (aka voix de canard) à la fin. 21 est un peu trop en roue libre, on sent que ce titre est le résultat d’une jam quelconque et que les musiciens du groupe aiment en faire des tartines. Encore une bonne ligne de basse mais un rien plan-plan et puis qu’est ce que c’est que ce truc ? du vocoder ?
Voilà. Maintenant je suis bien avancé et vous aussi. Heron : bon ou mauvais disque ? Je n’en sais foutrement rien. Il a un côté hautement séduisant, roboratif mais il est également écoeurant et indigeste. L’envie de l’écouter se fait souvent sentir mais il est finalement difficile d’en venir à bout sans appuyer sur la touche d’avance rapide du lecteur. Je crois qu’en fait je n’aime pas les disques ambitieux qui ont beaucoup trop conscience de l’être.