En 1995 Jim O’Rourke et David Grubbs avaient réédité via leur label Dexter’s Cigar un EP* de Circle X originellement publié en1979. David Grubbs a récidivé en 2008 avec la réédition de Prehistory sur son propre label, Blue Chopsticks*. Je ne comprends ni ne connais pas grand-chose à la biographie et la discographie de Circle X, groupe un peu oublié si ce n’est que j’ai toujours trouvé que quitter New York en pleine période no wave pour s’installer en France (Dijon pour être précis) était vraiment une drôle d’idée. Le groupe a définitivement cessé toute activité en 1995 avec la mort de l’un de ses membres. Pour ce qui est de la discographie, mis à part le EP sans titre déjà mentionné, un mini CD -Frammenti De Junk- publié en 1994 chez Sordide Sentimental et ce Prehistory de 1983, je ne connais rien d’autre. Quelques éléments complémentaires pour les curieux.
Avec des enregistrements parcellaires s’étalant sur une vingtaine d’années, Circle X reste un groupe mystérieux. Le EP de 1979 -très réussi- était vraiment dans l’air du temps. Prehistory défriche lui de territoires autrement plus étranges et inconnus (pour l’époque) même si immédiatement accrocheurs. Comment rester insensible à ce post punk mutant constellé de guitares grésillantes, de lignes de basse accidentées et surtout de percussions tribales -aux sonorités plutôt aigues, on est loin des sonorités urbaines. Ça, c’était pour Current, le premier titre. Avec Prehistory I la cacophonie s’accélère : prenez The Pop Group, virez le saxophone, remplacez le funk par un délitement des guitares perfusées à la reverb et une polyrythmie indansable et vous aurez une vague idée des soubresauts hallucinés de cette musique. Prehistory II ne calme pas le jeu, se contente de ralentir le rythme pour laisser transparaître le côté shamanique en perdition. Quelques lignes de chant improbable ponctuées de cris animaliers et on se dit que Circle X a tout dit. Et bien non. Culture Progress renoue avec une no wave sans concession avant de laisser la place à des atmosphères plus industrielles avec toujours ces échos dub enveloppant. Comme son nom l’indique Underworld est une inquiétante plongée en apnée, synthé sépulcral, voix narrative, bruitages discrets à la guitare, la remonté est douloureuse si on en croit la batterie qui apparaît enfin et le chant qui aboie quelques cris incompréhensibles. Sorte de blues éviscéré et passé à l’eau de javel, Beyond Standard s’emploie à merveille à dissiper toutes formes de résonance et de contemplation pour laisser la place aussi vide que possible : le nihiliste des Stooges (les deux guitares moulinées à la fuzz) et la cacophonie du Velvet Underground (les rythmes déphasés) auxquels s’ajoute une voix plus blanche que jamais, blanche mais à se tordre à l’intérieur. Ce disque porte bien son nom : historique et essentiel.
Avec des enregistrements parcellaires s’étalant sur une vingtaine d’années, Circle X reste un groupe mystérieux. Le EP de 1979 -très réussi- était vraiment dans l’air du temps. Prehistory défriche lui de territoires autrement plus étranges et inconnus (pour l’époque) même si immédiatement accrocheurs. Comment rester insensible à ce post punk mutant constellé de guitares grésillantes, de lignes de basse accidentées et surtout de percussions tribales -aux sonorités plutôt aigues, on est loin des sonorités urbaines. Ça, c’était pour Current, le premier titre. Avec Prehistory I la cacophonie s’accélère : prenez The Pop Group, virez le saxophone, remplacez le funk par un délitement des guitares perfusées à la reverb et une polyrythmie indansable et vous aurez une vague idée des soubresauts hallucinés de cette musique. Prehistory II ne calme pas le jeu, se contente de ralentir le rythme pour laisser transparaître le côté shamanique en perdition. Quelques lignes de chant improbable ponctuées de cris animaliers et on se dit que Circle X a tout dit. Et bien non. Culture Progress renoue avec une no wave sans concession avant de laisser la place à des atmosphères plus industrielles avec toujours ces échos dub enveloppant. Comme son nom l’indique Underworld est une inquiétante plongée en apnée, synthé sépulcral, voix narrative, bruitages discrets à la guitare, la remonté est douloureuse si on en croit la batterie qui apparaît enfin et le chant qui aboie quelques cris incompréhensibles. Sorte de blues éviscéré et passé à l’eau de javel, Beyond Standard s’emploie à merveille à dissiper toutes formes de résonance et de contemplation pour laisser la place aussi vide que possible : le nihiliste des Stooges (les deux guitares moulinées à la fuzz) et la cacophonie du Velvet Underground (les rythmes déphasés) auxquels s’ajoute une voix plus blanche que jamais, blanche mais à se tordre à l’intérieur. Ce disque porte bien son nom : historique et essentiel.
[* Edit : depuis la rédaction de cette chronique les liens concernant les labels Blue Chopsticks et Dexter's Cigar ont malheureusement été désactivés...]