En plus d’A Collaboration, album enregistré en compagnie de Der Blutharsch, le retour d’Aluk Todolo a pris cette année la forme d’un 10 pouces publié sur le label Ajna et intitulé Ordre. Ordre est de fait une longue plage assemblée, dépassant les vingt minutes et répartie sur les deux faces de ce très beau vinyle. Surtout, Ordre est constitué de vieilles bandes, datant à peu près de l’époque de Descencion, le tout premier album d’Aluk Todolo, et indiquées comme ayant été enregistrées aux alentours de 2005. Aucune déception à avoir pour autant, si Ordre ne présente pas un visage réellement neuf d’Aluk Todolo – comme peut le faire A Collaboration – on y retrouve une musique aussi passionnante que trouble et la qualité est inévitablement au rendez-vous.
Quand on parle de « qualité » (terme qu’il conviendrait de mettre au pluriel) on parle déjà de ce son, grésillant, granuleux presque, basse fidélité pourrait-on dire, mais qui donne cette couleur inimitable à une musique qui ne l’est pas moins. Il y a quelques années Aluk Todolo était déjà un groupe à part, avec une vision inimitable, hétérodoxe, blasphématoire presque pour les puristes, qu’ils soient tenants du kraut le plus enfumé ou du metal le plus extrême. Car Aluk Todolo est bien la résultante de tout ça et de beaucoup plus à la fois, à commencer par cette façon d’inclure le bruit comme une composante essentielle de sa musique, de le sculpter en profitant de la moindre de ses aspérités, prouvant qu’il ne débouche pas forcément sur une impasse – comme sur ce passage en accélération et saturation à la fin de la première face, ainsi que tout le début de la seconde, répétitif jusqu’au tournis.
Au gré des deux faces de Ordre, l’auditeur est donc balloté entre vapeurs lancinantes et empoisonnées, explosions sonores, metal mutant et atomisé, incantations funestes et psychédélisme assassin (même si cette dernière composante est devenue encore plus importante avec le temps). L’alchimie ambivalente de la musique d’Aluk Todolo consiste en l’acceptation et l’accentuation permanente du cauchemar, cauchemar débouchant sur un état second à force d’hypnotisme – en cela le groupe n’a jamais dévié de sa ligne de conduite, la transe donnant directement accès à un ailleurs qui semble être sa seule préoccupation : sur Ordre ce sont les bas-fonds bruitistes et la noirceur grésillante qui nous subjuguent, sur A Collaboration le résultat est plus lumineux et presque spirituel. Les deux processus convergent finalement en un seul et même hypothétique endroit et dans tous les cas Aluk Todolo est le cœur passionnel de cette réaction/fusion.
Quand on parle de « qualité » (terme qu’il conviendrait de mettre au pluriel) on parle déjà de ce son, grésillant, granuleux presque, basse fidélité pourrait-on dire, mais qui donne cette couleur inimitable à une musique qui ne l’est pas moins. Il y a quelques années Aluk Todolo était déjà un groupe à part, avec une vision inimitable, hétérodoxe, blasphématoire presque pour les puristes, qu’ils soient tenants du kraut le plus enfumé ou du metal le plus extrême. Car Aluk Todolo est bien la résultante de tout ça et de beaucoup plus à la fois, à commencer par cette façon d’inclure le bruit comme une composante essentielle de sa musique, de le sculpter en profitant de la moindre de ses aspérités, prouvant qu’il ne débouche pas forcément sur une impasse – comme sur ce passage en accélération et saturation à la fin de la première face, ainsi que tout le début de la seconde, répétitif jusqu’au tournis.
Au gré des deux faces de Ordre, l’auditeur est donc balloté entre vapeurs lancinantes et empoisonnées, explosions sonores, metal mutant et atomisé, incantations funestes et psychédélisme assassin (même si cette dernière composante est devenue encore plus importante avec le temps). L’alchimie ambivalente de la musique d’Aluk Todolo consiste en l’acceptation et l’accentuation permanente du cauchemar, cauchemar débouchant sur un état second à force d’hypnotisme – en cela le groupe n’a jamais dévié de sa ligne de conduite, la transe donnant directement accès à un ailleurs qui semble être sa seule préoccupation : sur Ordre ce sont les bas-fonds bruitistes et la noirceur grésillante qui nous subjuguent, sur A Collaboration le résultat est plus lumineux et presque spirituel. Les deux processus convergent finalement en un seul et même hypothétique endroit et dans tous les cas Aluk Todolo est le cœur passionnel de cette réaction/fusion.