Dimanche de Pentecôte très chargé cette année : alors que le festival des Nuits Sonores assurait sa clôture évènementielle avec un concert d’Einsturzende Neubauten dans l’une des salles les plus inappropriées de la ville, les petites structures lyonnaises ne se laissaient pas faire, le Sonic ayant programmé l’insupportable Otto Von Schirach le même soir tandis que le Grrrnd Zero s’était finalement décidé pour Xiu Xiu.
Ni une, ni deux, j’enfourche mon vélo et pédale jusqu’au Rail Théatre de Vaise qui restera sûrement l’une de mes salles préférées de l’agglomération (avec l’ex Pezner…), une appréciation uniquement due à tous les souvenirs de concerts que j’y ai puisque ce lieu n’a pas attendu les pétarades d’idées du collectif Grrrnd Zero pour voir défiler quelques grands noms et quelques bonnes expériences -avec c’est vrai un déclin de l’activité musicale à partir de la seconde moitié des années 90 et ce à tel point qu’il n’y avait plus rien du tout. A chaque fois que j’y retourne je me demande toujours combien de temps encore va durer la coexistence de l’activité théâtrale avec celle des concerts… puisque théâtre il y a toujours entre ces murs et qu’il reste prioritaire. Le Grrrnd Zero est trop souvent obligé de fermer ses portes pendant de longues semaines, organisant ses concerts presque à la sauvette dans ses locaux administratifs (prêtés par la mairie) du côté de Gerland. Une situation guère satisfaisante.
Pour l’heure et après un hiver et un début de printemps complètement désertiques à Vaise, sont organisés coup sur coup deux concerts, dont celui qui nous intéresse ici.
Ni une, ni deux, j’enfourche mon vélo et pédale jusqu’au Rail Théatre de Vaise qui restera sûrement l’une de mes salles préférées de l’agglomération (avec l’ex Pezner…), une appréciation uniquement due à tous les souvenirs de concerts que j’y ai puisque ce lieu n’a pas attendu les pétarades d’idées du collectif Grrrnd Zero pour voir défiler quelques grands noms et quelques bonnes expériences -avec c’est vrai un déclin de l’activité musicale à partir de la seconde moitié des années 90 et ce à tel point qu’il n’y avait plus rien du tout. A chaque fois que j’y retourne je me demande toujours combien de temps encore va durer la coexistence de l’activité théâtrale avec celle des concerts… puisque théâtre il y a toujours entre ces murs et qu’il reste prioritaire. Le Grrrnd Zero est trop souvent obligé de fermer ses portes pendant de longues semaines, organisant ses concerts presque à la sauvette dans ses locaux administratifs (prêtés par la mairie) du côté de Gerland. Une situation guère satisfaisante.
Pour l’heure et après un hiver et un début de printemps complètement désertiques à Vaise, sont organisés coup sur coup deux concerts, dont celui qui nous intéresse ici.
Vaise c’est très loin de chez moi mais dans le sens aller c’est plutôt en descente donc il n’y a pas de risque de démotivation de ce côté-là. A peine arrivé, vélo attaché dans un coin tranquille, que je croise une vieille camionnette de La Poste : dedans quelques membres de l’organisation et surtout le matériel et les membres de Xiu Xiu. Il est pas loin de neuf heure du soir et le groupe tête d’affiche est super en retard.
Explication une fois entré à l’intérieur de la salle : le van du groupe est tombé en panne au niveau de Macon (il était en provenance de Paris), courroie de transmission ou quelque chose comme ça de cassée et les gens du Grrrnd Zero sont partis dare-dare chercher Xiu Xiu pour au moins sauver la programmation du jour. Je paye mon prix -libre, cette vieille manie de hippies- pour assister au concert et j’attends patiemment le premier groupe, Cheap, Electric.
Lequel ne tarde pas à commencer. Cheap, Electric est composé d’un des deux frères Virot de Clara Clara, Charles -sauf que là il ne joue pas de la basse mais du synthé- et d’un batteur dont je ne sais rien mais qui a parait il déjà de sacrés états de service derrière lui. Au menu : rythmique lightning boltienne, clavier infantile mais expert et disco noise. Ce qui me gêne le plus avec Cheap, Electric c’est que justement ces deux garçons n’arrivent pas à s’affranchir de la tutelle de Clara Clara : j’ai beau beaucoup aimer les dijonnais, cette filiation à mon sens dessert plus le duo qu’autre chose, j’ai même l’impression que Charles joue sur exactement le même instrument qu’Amélie, j’entends exactement les mêmes sons. Sauf que Cheap Electric part vraiment dans tous les sens, que le batteur n’a aucun mal à en rajouter et que les mélodies sucrées au synthé sont nettement moins dépouillées que celles de Clara Clara. C’est à la fois beaucoup plus déstructuré et beaucoup plus disco, si cela est possible -de la vraie musique d’anorak et ça tombe bien, c’est justement la thématique de la soirée.
Deuxième groupe et deuxième frère Virot. Cette fois ci il s’agit de François, batteur mais également folkeux remarqué à ses heures. Il contribue aux destinées de NoSnow (anciennement Brutal Vainqueur -c’est trop dommage d’avoir changé de nom les gars) avec Gaël aka I'm A Grizzly. Le premier a un curieux kit de percussions, une grosse caisse dont il se sert comme un tom, une caisse claire et quelques cymbales. Il porte également un micro et on devine des boites à bidouille sur sa droite. Le second trimballe son habituel attirail, je sens qu’il ne va pas tarder à sucer son micro.
Le set commence tout doucement, duo de voix trafiquées, psalmodies incompréhensibles, tribalisme, musique industrielle folklorique. Je perds un peu le fil au fur et à mesure mais je le retrouve à chaque fois que François Virot relance la machine en mettant sur le tapi un nouveau rythme. Le garçon donne toujours cette impression de se désarticuler lorsque il tape sur ses fûts et là justement il commence à taper comme un sourd. NoSnow remonte alors aussi vite la pente qu’il venait de la descendre. Malgré cette impression mitigée je reste assez séduit par l’ensemble, c’est l’heure de la pause bière.
Pause pendant laquelle on en apprend un peu plus sur les problèmes de van de Xiu Xiu, lesquels on l’air insoluble. Un beau van Mercedes, le genre de joujou qui normalement ne doit jamais tomber en panne. Je vois Caralee McElroy qui monte sur scène, rapidement suivie de Jamie Stewart. Lorsque celui-ci gratouille deux accords le public commence à se masser devant la scène. En fait il va falloir attendre de très longues minutes avant que le concert ne débute : Xiu Xiu a un nombre impressionnant de choses à installer, toutes les balances sont à faire (puisque le groupe est arrivé trop en retard pour les faire avant le concert) et cela s’active durement du côté des techniciens qui répondent comme ils peuvent à toutes les exigences d’un groupe qui apparemment n’en manque pas.
Le chauffeur du van pointe le bout de son nez sur le côté de la scène, annonce qu’il a trouvé un véhicule de remplacement pour la suite de la tournée, les membres du groupe se lancent alors dans une ovation spectaculaire avant de demander au public de faire de même, même s’il ne comprend pas pourquoi. J’observe avec amusement Jamie Stewart déposer au pied de son ampli plusieurs verres de vin blanc. Encore quelques réglages et le concert va pouvoir commencer. Il ne sera pas exempt de problèmes de son mais vu les conditions de départ, on peut dire que le boulot réalisé à la console a été efficace.
Les deux autres musiciens formant le line-up de Xiu Xiu pour cette tournée sont Devin Hoff à la basse et Ches Smith à la batterie et au pad électronique. Le premier joue également de la contrebasse, plus exactement il joue sur un manche de contrebasse amplifié et posé sur un pied de cymbale. Cela me fait marrer de constater que tous les membres du groupe (excepté le batteur) ont les ongles peints en noir.
Dès le début la rythmique est le point fort de Xiu Xiu, d’ailleurs tout semble aller très vite, de manière très assurée. Il n’y a aucun sentiment de fragilité, on ne retrouve pas non plus le côté bancal des disques. Tout est beaucoup plus direct, énergique, pas forcément carré mais avec des contours bien dessinés et Jamie Stewart s’avère être un vrai showman, habité, convaincant et très professionnel. Son timbre de voix si particulier (et qui est le principal motif des personnes détestant Xiu Xiu) est légèrement forcé. Entre chaque titre il boit une gorgée de vin blanc, se gargarise les amygdales avec un bruit pas très discret et dégueulasse puis avale le tout.
Les tubes du dernier album (le très bon Women As Lovers) s’enchaînent, des titres plus anciens font également leur apparition… et ce sont aussi des tubes ! La pop déviée et bricolée de Xiu Xiu prend une nouvelle dimension sur scène, alors qu’on aurait pu craindre qu’elle ne s’empêtre dans les complications inutiles ou le syndrome du complexe à outrance. Encore un coup de vin blanc et Jamie Stewart fait la promo du marchandising de son groupe avant d’annoncer un dernier titre. Ce sera effectivement le dernier, nous n’aurons droit qu’à un set de courte durée (même pas une heure) et malgré les cris dans le public il n’y aura pas de rappel. Un peu frustrant tout de même.