samedi 13 juillet 2013

Richard Comte / Innermap




Il serait peut être temps de parler un peu ici de RICHARD COMTE. Richard Comte c’est ce guitariste qui en compagnie de ses deux petits camarades de Hippie Diktat avait illuminé le deuxième soir du Festival Expérience(s) 2013. C’est le hasard – et un exemplaire promo du disque* – qui m’avait fait découvrir Richard Comte et son album solo Innermap avant ce concert/tarte dans la gueule/séance de décrassage auditif. Par contre c’est une grosse flemme qui m’avait également empêché d’en parler correctement avant. Ce qui en définitive ne change pas grand-chose voire rien du tout à l’affaire puisque Innermap se préoccupe de fait de bien autre chose, ou presque.
Ou presque parce qu’il y a quand même une constante chez Richard Comte et que cette constante c’est l’électricité. Et la guitare du monsieur. Une guitare qui gronde, résonne et vibre, déployant d’intenses nappes sonores, des magmas de saturation et de réverbération mais, également, des notes à la fois minérales et lumineuses s’éternisant et épousant les contours, creux et bosses de cette carte géographique imaginaire et intérieure que le musicien dessine avec patience, obstination et passion.
Chaque pièce d’Innermap porte comme titre des coordonnées géographiques : des longitudes et des latitudes auxquelles Richard Comte aurait pu rajouter la magnitude c’est-à-dire une mesure évaluative possible de la violence, de la profondeur et de l’émotion vibratoire qui nous emportent en écoutant sa musique. Mais peut-être aurait-ce été un petit peu présomptueux de sa part : en effet seul l’auditeur peut in fine apprécier les effets d’une telle musique sur sa petite personne. Et ces effets sont intenses, si ce n’est immenses.
Les propositions soniques et/ou résonnantes du guitariste n’appartiennent ni réellement à la nuit ni tout à fait à la clarté mais se posent comme un sorte d’entre-deux mystérieux, Innermap portant particulièrement bien son nom parce que relevant de l’aventure intérieure qui se termine fatalement en mise à nu, les tripes du musicien se retrouvent à l’air libre et celles de celui qui l’écoute, remuées par tant de vibrations et d’ondulations électriques, également. Innermap est réellement une belle collection d’enregistrements tout ce qu’il y a de plus sensoriels et aux conséquences épidermiques, ce qui n’empêche pas ce disque de dévoiler des abimes de profondeur et de significations supposées (et ouvertes à toutes les hypothèses/interprétations, ce qui ne gâche rien). L’exploration continue**.

* puisque toi, musicien, patron de label, producteur de disques, attaché de presse de mes deux, mécène et autre philanthrope des causes perdues, tu me le demandes à nouveau : oui, tu peux envoyer à tes risques et périls l’objet de ton labeur acharné à l’adresse des bureaux de Heavy Mental ®/666rpm Inc., adresse que tu trouveras ici (merci quand même)
** Innermap est publié en CD par Coax records et en vinyle par Rat – rare and treacherous – records