vendredi 19 juillet 2013

Hey Colossus / Witchfinder General Hospital b/w The Butcher





Ce 12’ de HEY COLOSSUS a été publié en octobre 2012 soit quelques mois seulement avant le dernier album en date du groupe, l’énorme Cuckoo Live Life Like Cuckoo. Il n’y a que deux titres instrumentauxsur ce disque mais ils sont depuis restés totalement inédits. Witchfinder General Hospital b/w The Butcher n’est en aucun un émissaire de l’album qui a suivi et on peut, malgré son format, le considérer comme un vrai single de Hey Colossus. D’ailleurs, parlons-en un peu du format : à l’origine ce disque devait être un 8’ c’est-à-dire un format assez inhabituel pour ne pas dire étrange correspondant chez les êtres humains civilisés à 20 centimètres. C’est donc plus petit qu’un 10’ (25 cm) mais plus grand qu’un single classique (7’ c’est-à-dire 15 cm). On s’en foutrait un peu de toutes ses considérations de taille – tout le monde sait bien que la taille ce n’est pas le plus important – si ce n’est que le 8’ initial n’aurait jamais pu contenir les 16 minutes de Witchfinder General Hospital ni les 9 minutes de The Butcher.
Ici Hey Colossus joue donc sur le long terme – depuis quelques années ces anglais n’ont de toute façon jamais cessé de rallonger la sauce – mais surtout le groupe joue à fond la carte du kraut rock hypnotique et aux effets psychédéliques dévastateurs. Hey Colossus, que certains ont trop souvent bien que pas vraiment toujours à tort comparé aux Melvins, a éliminé presque complètement tous les éléments noise et metal de sa musique pour nous pondre avec Witchfinder General Hospital une longue jam répétitive et évolutive à la fois et donc passionnante ; quelque chose qui tire du côté de Can mais en beaucoup plus touffu et plus luxuriant et donc tirant également du côte d’Hawkwind, d’autant plus que Witchfinder General Hospital conserve son énorme puissance ascensionnelle sur toute sa longueur. On ressort de là avec la seule envie d’y retourner : la drogue, c’est trop bon.
The Butcher joue à peu près sur le même terrain que Witchfinder General Hospital sauf que ce deuxième titre, plus court mais d’une durée tout de même plus que conséquente, attaque encore plus directement les neurones. Cette boucle de synthétiseur bourdonnant au tout début rappellera peut-être des choses à certain(e)s et elle finit par devenir presque irritante tant The Butcher met du temps à démarrer pour de vrai et peut-être même ne démarre-t-il jamais tout à fait, Hey Colossus prenant bien son temps pour faire monter la pression de manière intolérable. Il y a décidément quelque chose à part chez certains groupes anglais – on se rappelle très bien des déviances dub de groupes 90’s tel que Terminal Cheesecake et God – et Hey Colossus fait partie de cette catégorie là, celle des groupes hors-normes (!), qui à partir d’une base déjà bien sentie arrivent à se transcender pour le meilleur. Très loin d’être anecdotique, Witchfinder General Hospital b/w The Butcher est tout simplement l’un des meilleurs enregistrements de Hey Colossus à ce jour. Il est donc fort dommage que ce disque n’est été pressé qu’à cent malheureux exemplaires pas le label One C records : vu la qualité de l’ensemble il aurait mérité une diffusion bien plus large que cela. Mais peut-être sera-t-il un jour réédité, qui sait…