dimanche 29 janvier 2012

Keiki - Bee And Flower / split





Encore un split publié par Cheap Satanism records. Celui-ci est sorti un peu avant celui réunissant Joy As A Toy et Germanotta Youth et que l’on a déjà évoqué ici… C’est précisément et paradoxalement la déconvenue (un seul bon titre sur cinq) rencontrée avec ce dernier qui a poussé le Service Barbecue A Toutes Heures Et Nécrophagie Participative de 666rpm à s’intéresser à son prédécesseur. Et je vais en profiter pour ouvrir une parenthèse pour vous expliquer comment fonctionne les choses ici – après tout, vous avez le temps parce qu’aujourd’hui c’est dimanche et que le dimanche on s’emmerde – et surtout vous expliquer comment sont classés les disques promo en attente de chronique : il n’y a aucune logique ni aucune méthode. Après réception, les disques sont empilés dans un coin sans être écoutés et une fois qu’ils ont un peu trop pris la poussière, s’offrent à eux deux possibilités : un aller pur et simple et sans appel pour la poubelle ou alors une toute petite écoute histoire de savoir de quoi il en retourne exactement avant de gagner un aller pur et simple et sans appel pour la poubelle. Il n’y a pas à tortiller.
Keiki demarre la face A de ce 10 pouces – j’adore écrire ce genre de phrase alors que je n’ai reçu qu’un CDr promo (c’est bien normal et naturel vu ce que j’en fais) – et d’entrée je me tétanise : Pete Simonelli d’Enablers est invité sur Full Body Wolf. Mon problème avec Enablers et Pete Simonelli a peut être commencé avant Blown Realms And Stalled Explosions mais il ne s’est certainement pas arrangé depuis. Selon quelques connaissances et amis proches je suis atteint de Simonellite, une infection assez grave qui se déclare en opposition chez les gens de très bon goût et déjà atteints de Oxbose. Les deux virus sont totalement incompatibles et, fort heureusement, lorsqu’on est comme moi atteint à un stade avancé d’Oxbose, la Simonellite finit par capituler et se ratatiner au fin fond de votre moelle osseuse comme un étron oublié gisant au fond de la cuvette des toilettes. Donc on titre la chasse et on oublie directement ce Full Body Wolf malgré la présence d’un beau thérémine. Sur A Woman’s Love les deux Keiki sont enfin tout seuls – Keiki c’est une fille qui « chante » et un garçon qui fait le plus gros du travail, c'est-à-dire tout le reste – et cette pop acérée a tout pour plaire : élégance bricolée et minimalisme de la composition. Plus que tout la voix – je répète que c’est donc une fille qui chante/parle et on sait bien que c’est ça le plus important – a ce petit grain qui séduit sans que l’on sache exactement pourquoi. Ah si je sais pourquoi : on croit à toute son histoire même sans essayer de comprendre les paroles.
Sur la face B Bee And Flower propose également deux titres. Deux titres qui touchent autant si ce n’est plus que le A Woman’s Love de Keiki mais d’une manière toute différente. Ce groupe partagé entre New-York et Berlin et mené par une chanteuse de caractère est d’un classicisme absolu – un scribouillard de Rock & Folk parlerait de « classic rock », un pisse-copie des Inrockuptibles évoquerait un certain « adult rock » mais on s’en fout – et on chavire voluptueusement à l’écoute de ces chansons très Bad Seeds fin de règne (Jackson) ou Shannon Wright ou je ne sais quelle folkeuse de variétoche en mode fin de programme de soirée sur Arte (You’re Not The Sun). Parfait pour perdre son temps, un après-midi d’hiver ensoleillé, à faire des ronds avec le doigt sur les vitres embuées de la cuisine.