mardi 5 juillet 2011

Miranda / Growing Heads Around The Roof





















Retour surprise des italiens de Miranda qui avaient guère donner de leurs nouvelles – bonnes ou mauvaises – depuis leur précédent album, Rectal Exploration, en 2006… quel beau titre, hein ? Pour être honnête je n’ai jamais réellement écouté le split album que Miranda a publié l’année d’après en compagnie des canadiens de The Creeping Nobodies, et pour l’être encore plus il me faut également avouer que d’une manière générale Miranda ça n’a jamais vraiment été ma tasse de thé sur disque – alors qu’en concert le trio s’est toujours révélé excellent, à la fois drôle et percutant, prenant le côté expérimental de sa musique par le petit bout de la lorgnette et élargissant sa foutraquerie vers des horizons aussi absurdes que bon enfant, avec un côté racoleur et fun as fuck de bon goût (si, c’est possible).
Avec leur troisième véritable album Growing Heads Around The Roof (toujours chez Scratch records) enregistré il y a presque trois années mais ne voyant le jour que maintenant, les Miranda continuent d’explorer en dilettante un electro rock sautillard et dragéifié faisant de moins en moins la part belle aux guitares – il y en avait encore beaucoup sur Rectal Exploration – et mettant en avant synthétiseurs primesautiers, rythmiques disco-putes, chant nasal, funk rachitique de jeunes blanc-becs et compositions un rien fouillis. Mais le fouillis c’est aussi ce qui fait le charme de ce disque, un charme estival dont on ne sait s’il réussira à perdurer jusqu’à la fin de l’année.
On assiste donc à la copulation maladroite mais frénétique de Liars et de Numbers, sous l’égide d’une certaine bonne humeur qui à haute dose finirait forcément par irriter et donner envie de taper dans le tas. Or Growing Heads Around The Roof c’est juste une bonne grosse demi heure de décontraction à franges, il ne manque que la boule à facettes un rien déglinguée, seulement dix titres envoyés sans réfléchir et on vera bien ce qui se passera après. On suppose également que le groupe fait carrément exprès d’être stupide – « Hi baby, hi baby, excuse me, where are the stars in the sky, where is ? oh… it’s your eyes » – et il faut bien reconnaitre qu’à ce petit jeu là les Miranda sont vraiment (très) très forts.
La deuxième partie du disque (on va dire les cinq derniers titres et notamment Got A Camper In My Head et Red Hat Block qui se détachent nettement du lot) est un peu plus mature et réfléchie que la première, laissant entrevoir le côté hardiment réfrigéré et rêche mais toujours bancal de Miranda. Même Furry Guys looking For A Flat Girl et Head Off, groovy et ouvertement sexuels, gardent cette réserve post punk qui séduit au delà de toute velléité dansable.