Voilà ce qui pourrait être la définition de spectorien : l’album de Johnny Thunders avec Patti Palladin regorge d’arrangements sucrés, de mélodies romantiques ou exotiques mais derrière la propreté apparente des souvenirs de l’enfance musicale du petit John Anthony Genzale Jr il n’y a aucune nostalgie pas plus qu’on y décèle le moindre caractère morbide : Copy Cats est le point final et le baroud d’honneur d’un loser magnifique tordant le cou au junky crasseux -le romantisme particulier lié à la fascination pour le mythe autodétruit de Johnny Thunders trouverait presque là une conclusion heureuse si la fin de l’histoire (trois années plus tard) avait été tout autre.
Bien sûr, cet album de reprises est parfois inégal et la voix de Patti Palladin peut être un véritable supplice mais aux exagérations kitsch succèdent quelques gemmes éternelles dont je ne me lasse pas.
[Et pour insister un peu, I Was Born To Cry existe aussi en images.]