jeudi 31 mai 2007

Epargne retraite et retour d'âge

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Les Stooges ont découvert les principes fondamentaux des fonds de pension, The Saints donneront bientôt un concert dans leur formation originelle (même Ed Kuepper sera là), Lou Reed refait le coup de Berlin : les maisons de disques ont peut être trouvé un semblant de répit en rééditant avec toujours plus de luxe et de détails supplémentaires leurs catalogues mais les musiciens eux aussi ont compris, ils rejouent ensemble, parfois sous un nouveau nom, parfois aussi avec un ou plusieurs nouveaux membres et les reformations se ramassent à la pelle -New York Dolls, Bauhaus, Jesus And Mary Chain, Pixies, Slint engrangent les cachets éventuellement faramineux concédés par Coachella et autres promoteurs. Même la dernière tournée française et européenne de Motörhead répond à ce syndrome de la dernière fois, avant que. Cela marche du tonnerre, le rock’n’roll -celui que personne n’a connu mais que tout le monde semble aimer- a le vent en poupe, le Hall Of Fame, véritable supermarché en forme de musée nostalgique, sera bientôt trop petit et hier dans un magasin de disques j’ai fouillé par curiosité dans les bacs de t-shirts : Stooges, MC5 et Ramones (encore et toujours) arrivent en tête des ventes et le propriétaire des lieux m’a avoué que c’est uniquement grâce à cela qu’il arrive à maintenir son affaire à flot. C’est de la culture de papier peint.























Les petits indépendants français n’échappent pas au phénomène. J’ai déjà remarqué que nombre de formations sinistres des 80’s ont repris du service (Clair Obscur, Guerre Froide, Norma Loy, etc), les réeditions de Complot Bronswick suivent de près celles de Caméra Silens, le label Born Bad fait parler de lui avec la compilation Bippp et des MySpace fanatiques tentent d’entretenir la flamme. Plus ça va et plus je suis heureux de ne plus avoir quinze ans ou même vingt depuis longtemps, je supporte mal cette mémoire qui ne veut rien dire, la mémoire c’est ce que l’on décide d’en faire, rien de plus.
Deux anciens membres de Sloy se sont reconvertis et du coup ont réveillé toute une animosité que j’avais depuis longtemps oubliée -il faut lire cette chronique ainsi que celle-ci et ce tout petit texte, c’est ce que l’on appelle le tir de barrage breton. Un peu plus loin Sister Iodine s’est reformé, après l’expérience électronique Discom et leur label Deco (sur lequel on retrouve mes adorés Chlorgeschlecht). Malgré quelques bons souvenirs de vieux concerts de Sister iodine je n’ai pas voulu aller à celui qu’ils ont donné dans cette ville il y a quelques mois et je le regretterais presque : leur album paru l’année dernière chez Textile records est plutôt réussi… dans le passé ils avaient semé la polémique avec Pause, un disque que certains avaient qualifié de non-musique (au fait : quelqu'un pourrait-il m’expliquer ce que c’est que la musique ?) -il faut dire que l’arrogance ne fonctionne que s’il y a quelque chose derrière et que dans ce petit monde aucune incartade n’est permise, l’éthique underground peut elle aussi avoir valeur d’intolérance.
Reste le cas des ex Deity Guns et ex Bästard qui se retrouvent au sein de Zëro : le vinyle 25 cm est vraiment bien (dessus il y a un titre avec la belle voix de Salim -Busyman/Six Pack) et surtout il permet d’attendre la suite, c'est-à-dire un véritable album prévu pour septembre chez Ici D'ailleurs. Il est clair que Zëro est vraiment la continuité de Bästard, la patte du groupe se reconnaît entre mille, peut être en un peu plus apaisé et laissant un petit plus de place aux harmonies -je ne sais donc pas où est la limite entre mes souvenirs d’un groupe qui ne joue plus ensemble depuis plus de dix ans et ce nouveau groupe d’anciens combattants, autrement dit si il y a un piège quelque part (mais j’en doute fort) je suis sûrement tombé dedans et en toute logique je l’ai fait avec tout mon assentiment, c’est donc moi le vieux con.