jeudi 3 mai 2007

A Berlin (ou ailleurs)

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La théorie qui affirme que si j’aime les groupes de filles psychorigides c’est parce qu’au fond je le suis moi-même vient de trouver un nouvel argument en sa faveur : No Shouts No Calls, quatrième album d’Electrelane. C’est parait-il un disque décomplexé et popisant à mort, à moi il me fait surtout penser à l’extraordinaire The Power Out (leur petit deuxième) tout comme Axes avait des réminiscences de Rock It To The Moon. Donc, j’en conclus hâtivement qu’Electrelane fonctionne en mode binaire, alternant choucroute psychédélique à moustache (premier et troisième albums) et chansons dopées au farfisa hypnotique pour princesses frustrées (les deuxième et quatrième), ça c’est bien de la psychorigidité ou je ne m’y connais pas. Dans le même ordre d’idée je comprends maintenant pourquoi j’avais commencé à beaucoup moins aimer Sonic Youth lorsque Kim Gordon avait abandonné ray bans est-allemandes, bottes de cow-boy et jupes informes pour s’adonner aux robettes à paillettes et au hip-hop, sûrement et même toujours une question d’immaturité de ma part.
Je précise que je n’ai acquis ce disque que pour la modique somme de 8.11 € (parce que oui, je fais partie de ces gens qui achètent encore leurs disques dès qu’ils le peuvent) et franchement huit euros et onze centimes pour une rondelle toute neuve en plastique véritable ce n’est vraiment pas cher payé et c’est aussi une preuve de plus que le marché du disque, du moins dans sa forme la plus mercantile, mérite l’implosion que tout le monde s’accorde à lui prédire après s’être empiffré pendant des années sur le dos de l’amateur de musique en le transformant en vulgaire consommateur et lui faisant payer ses disques au prix fort. De fait, les curieux et curieuses du soir ou du matin qui se sont délectés le 25 mars dernier en toute discrétion mais avec un véritable bonheur de In Berlin auraient eu tort de bouder leur plaisir.























Pour finir deux ou trois détails techniques :

En fouillant dans les liens proposés sur le site officiel d’Electrelane je suis tombé par hasard sur celui des Neptune, surprise. Ceux là je les ai vu en concert il n’y a pas très longtemps avec leurs guitares en vieilles ferrailles soudées et leurs synthétiseurs bricolés, j’ai même déjà envie de les revoir.
Sinon dans le digipak de No Shouts No Calls il y a un patch, un vrai en tissu et représentant le logo maritime du disque -ça m’en fait un de plus à rajouter à ma collection d’objets musicaux inutiles.
Je conseille également de jeter un œil sur les photos de presse du groupe dont la mise en scène soignée flirte toujours autant avec le ridicule, personne n’est pas parfait.