jeudi 10 mai 2007

Children of the Damned

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Je vais faire comme un président de la république française fraîchement élu, JE VAIS DIRE TOUTE LA VERITE ET RIEN QUE LA VERITE (non je ne m’énerve pas) : en ce moment, l’élue de mon cœur, ma rondelle favorite, celle que j’aime lorsqu’elle me caresse les oreilles dans le sens des poils, celle qui ravive ma flamme, fait danser mes filles et râler leur mère c’est -à une écrasante majorité avec moi-même, je suis autocrate- le nouvel album de Melt Banana, Bambi's Dilemma.
Et pourtant, pourtant j’en étais bien revenu de leurs japoniaiseries infantiles, surtout après l’album précédent, le plutôt fade Cell Scape (2003) -un mini album plutôt car si on enlève l’intro et le final électroniques et limite infâmes il ne durait que 25 petites minutes pour 8 titres flirtant avec le ramollissement idéologique, un disque qui m’avait même fait renoncer à aller voir Melt Banana en concert alors qu’avant pour rien au monde je n’aurais raté la venue de la bande à Yasuko Onuki et Ichirou Agata… révolution.
Je ne l’attendais donc pas ce nouvel album, même si quelques informations et bruits de couloir me tiraillaient le ventre dans le sens de l’appétit : en 2006 Melt Banana avait sorti un single plutôt réussi en compagnie de Fantômas et surtout un petit vinyle 5 pouces (cela fait 12 centimètre, j’ai mesuré avec une règle) chez HG Fact avec un inédit et une reprise du Love Song des Damned. Il y avait aussi la surprise d’apprendre que Bambi’s Dilemma comprenait 18 titres pour une grosse demi-heure de musique soit un retour au mètre-étalon établi par le groupe avec ses deux premiers albums Speak Squeak Creak (1994) et Scratch Or Stitch (1995). J’ai encore ce split single partagé avec God Is My Co-pilot et que j’avais acheté au concert de ceux-ci, sur la face A Melt Banana y assenait trois titres en moins de quatre minutes, ça a été mon premier contact avec le hard-core teinté no-wave de ces japonais et leurs chansons ultra courtes.






















C’est en boucle que j’écoute Bambi’s Dilemma et j’y retrouve tous les tics cartoon du groupe, la batterie tricoteuse (le nom du batteur n’est pas mentionné : pendant très longtemps c’est David Witte de Discordance Axis et de Burnt By The Sun qui dépannait pour les tournées américaines et européennes), la grosse basse (toujours bien plus grosse que celle qui en joue, la minuscule Rika mm’), les guitares saturées et manipulées d’Agata (il a sorti il y a quelques années chez Tzadik un disque comportant uniquement ses boucles à bases de guitare) et la sirène hurlante Yasuko. J’y retrouve également le côté à la fois joyeux et dévastateur de Melt Banana mais il y a en plus quelques nouvelles trouvailles (du Theremin) et la confirmation que le groupe aime vraiment les mélodies et possède un certain don pour le format pop qu’il se plait à détourner. Les Damned, bien sûr. Ceux de l’album Machine Gun Etiquette dont est extrait la reprise de Love Song mais pas seulement : je me suis rappelé avoir assisté une fois en concert à une spectaculaire reprise de Neat Neat Neat, encore un titre des Damned mais de leur premier album cette fois-ci.
Cette filiation ne me paraît absolument pas hasardeuse même si elle est forcément incomplète mais elle résume la rapidité, la furie et parfois la mélodicité (hum) des nouveaux titres de Melt Banana, WOOUAFF.