jeudi 21 avril 2011

La Race / self titled






















Ce 12 pouces est le deuxième enregistrement publié par La Race, sémillant groupe de jeunes gens comprenant entre autres deux membres d’Headwar et un ancien guitariste de Death To Pigs. Le premier disque du groupe était un 7 pouces sans titre et vomissant cinq compositions violentes et crues. Le nouveau est un 12 pouces mais avec deux compositions seulement, une par face, allez donc comprendre. On trouve aussi un épais livret de quelques 28 pages ne comprenant que des photos d’identités – je pourrais vous raconter que je suis en page 7, dernière ligne, le deuxième en partant de la gauche mais ce n’est pas vrai – et je dois avouer que j’ai perdu pas mal de temps à essayer de reconnaitre des gens que je ne connais pas puis j’ai abandonné, trouvant le principe d’une telle accumulation de trombines toujours aussi amusant, même si il n’y a rien de nouveau là dedans – par exemple au recto de No New York on retrouve toutes les photos d’identité de tous les membres des quatre groupes jouant sur cette compilation et certaines sont vraiment drôles et/ou inquiétantes.
Pourquoi je parle de No New York ? Parce que sur File-Moi 20 Boules (face B) on entend très distinctement son influence, pas seulement dans les stridences de guitare que l’on avait déjà pu découvrir et aimé chez Hallux Valgus ou Monosourcil et dans une moindre mesure chez Death To Pigs (puisque le guitariste est le même) mais aussi dans cette batterie jouée comme une suite d’uppercuts couronnés par quelques crochets du droit assassins. La baffe est garantie, non ce n’est pas vraiment une baffe, plutôt un passage à tabac à l’ancienne avec plume et goudron puis écartelage. Le son est incroyablement sale, tout comme la voix – perdue dans le mix – est rauque, enrouée même. Sur sa dernière partie File-Moi 20 Boules vire à l’affolement général. Ma Race est complètement essorée.
Le cas de Stephan Eicher Doit Mourir (Face A) est un peu plus compliqué : le titre est long, très long (plus de sept minutes) et c’est précisément pendant ce temps là que j’ai d’abord regardé toutes les photos de l’insert, à la découverte de nouvelles têtes. J’aurais toutefois eu tort de rester bloqué sur un tel constat de longueur : Stephan Eicher Doit Mourir n’est jamais que la version Drunk With Guns de File-Moi 20 Boules, tout y est répété lentement et inlassablement, jusqu’au malaise, jusqu’à l’os et dans la douleur, avec une sorte de complaisance et de conscience dans le mal qui fascine étrangement – décidemment j’adore le jeu de ce batteur. Sur Stephan Eicher Doit Mourir La Race fait preuve de bien plus de cruauté et de personnalité encore et cette première face, malgré toutes les difficultés qui lui collent au cul, me semble être la véritable signature du groupe.
Ce disque est disponible auprès de tous les labels qui se sont cotisés pour payer sa sortie à savoir (par ordre alphabétique) 213 records, Et Mon Cul C'est Du Tofu ?, Label Brique, Piou Piou! records et Pouet! Schallplatten.
Mais le mieux, si on est parisien ou qu’on peut se déplacer, c’est d’aller au Fuckfest #3 qui se tiendra les samedi 23 et dimanche 24 avril à Mains D’Œuvres – un festival incontournable organisé par Nextclues et GTOK? GTKO! et dont je vous laisse goûter à l’excellence de la programmation.