vendredi 29 avril 2011

Festival Africantape : interview de Julien Fernandez (3)


[ceci est la troisième et dernière partie d’une interview de Julien Fernandez initialement parue dans le numéro 3 de (new) Noise mais publiée ici en version extra longue – le Festival Africantape ça commence dès ce soir au Clacson puis dimanche au Grrrnd Zero de Lyon et on peut relire le début de cette interview ici et ]

Parlons un peu du Festival Africantape. Vu de l’extérieur cela semble être une aventure complètement folle, non ? Dix-neuf groupes sur trois jours, une centaine de personnes à gérer entre les groupes et les bénévoles, ça ressemble un peu à de l’inconscience, d’autant plus que tu joueras toi-même dans ce festival avec Chevreuil et Passe Montagne…
Je jouerai, et je serai surtout saoul. Le problème majeur ça va être ça. Sincèrement. Ça va être mon rêve ces trois jours. Trois jours avec tous mes vrais amis, ceux qui sont loins, ceux avec qui j'ai une relation extrêmement intime. J'écoute tout le temps leur musique, je connais chaque petit recoin de leurs albums. Ça va être extrême, et puis surtout, tout le monde va se rencontrer, public inclus. Quand je vois que déjà début janvier les gens commencent à booker leur pass, ça me rend dingue parce que je ne pensais pas que ça allait se passer comme ça. J'ai eu peur de l'échec complet, mais à priori, ce festival va être une réussite.
Je suis aidé pour la mise en place du projet par une équipe incroyable, des super héros de l'organisation de concerts : Force Blonde, Force Brune Aux Reflets Roux, Tom-Tom, Fab et un certain Guillaume [c’est sûrement un pseudonyme], plus des bénévoles qui vont être indispensables au bon déroulement du festival.

Comment t’es venue l’envie de monter ce festival ? J’imagine que convaincre tous les groupes ayant publié des disques sur Africantape a du être un sacré casse-tête ?
C'est suite à un pari avec Nico, le guitariste de Ned. Il était chez moi en vacances, et après avoir vu ensemble Marche à l'Ombre avec Gérard Lanvin et Michel Blanc, on s'est dit que ça serait cool de contacter Big'N et Shorty et de monter un festival. Ça tombait bien, car quelques mois avant j'étais à Chicago et j'avais passé la soirée avec Mark Shippy, Bob Weston et tous ces obscurs gars américains qui font réver les jeunes rockers, alors du coup c'est devenu facile pour moi de pouvoir entrer en contact avec tout les groupes cités ci-dessus. Ça a marché pour Big'n, et en plus, je leur ai même proposé de sortir un disque. Et puis voilà, tout est parti de ça. Pour Shorty, à mon grand regret, ça n'a pas fonctionné. Ensuite, un email a suffi. Tout le monde a répondu présent, sauf Shipping News, qui pour des raisons de santé ne peuvent pas se déplacer [ndlr : Jason Noble souffre toujours d’un cancer mais va de mieux en mieux]. Les Hey! Tonal ne pouvaient pas non plus car Hey! Tonal est un side project pour chacun des musiciens qui sont déjà extrêmement occupés.















 


[Marvin aux Abattoirs de Bourgoin-Jallieu]

Qu’attends-tu exactement du festival Africantape ? Est-il plutôt une façon de faire le point après trois années intense ou au contraire de prendre encore plus d’élan pour les trois prochaines ?
Ça sera les deux, monsieur. J'espère surtout qu'il donnera un élan à la suite.

Tu habites en Italie, tu joues avec des musiciens français dans Chevreuil et Passe Montagne et maintenant tu montes un festival de trois jours sur Lyon à la fin avril : quel est le secret de ta surpuissance bio-ionique ?
Je suis positif et enthousiaste, c'est tout… Je me rends compte que la vie est courte. Je tourne aussi à la Guarana [ndlr : une plante amazonienne bourrée de caféine] et puis surtout, j’ai la chance d’avoir un fils qui me communique une positivité incroyable. Moi je vous dis que tout est possible!

Peux-tu me dire un mot sur Sam Cochetel, l’auteur des superbes illustrations qui ornent le site et tous les visuels du festival Africantape ?
Samuel c'est le guitariste de Passe Montagne. C’est aussi un pote d'adolescence de Tony Chevreuil. Voilà, il est graphiste, illustrateur. C’est son job, en freelance. Il est très très doué ma foi, et donc ça a été tout naturel finalement de lui proposer de faire ça. J'avoue qu'avant j'avais pensé travailler avec une artiste qui vit à Nantes et qui fait des installations superbes, mais finalement, on est partis sur Sam. C'était plus simple aussi car il était déjà investi dans le label en tant que musicien et ami proche. Je conseille à tout le monde de faire un tour sur son site.

A quoi peux-ton s’attendre de la part d’Africantape après le festival ? As-tu déjà des sorties de prévues ? Des rêves inaccessibles qui vont enfin se réaliser ? Des gens que tu voudrais embrasser ?
J'ai des sorties en tête, mais je ne prévois rien de précis avant de connaitre l'issue du festival. Des trucs plus pop, mais aussi en même temps, des choses beaucoup moins accessibles. Et sinon, il y a ce fameux disque reçu samedi, qui est je crois, le meilleur disque que j'ai entendu depuis 19 ans. C'est beaucoup dire, mais je le crois sincèrement [pour en avoir écouté un bout on peut vous que l’on est prêts à partager son enthousiasme].