dimanche 28 juin 2009

Jazkamer - Offonoff / split 10'
























Il est là ce troisième volume de la série de splits 10’ chez Gaffer records, il est enfin là alors que le numéro quatre (avec les incontournables Moha!) est déjà dans les bacs depuis un bon mois. Ce nouveau né est d’une belle couleur jaune Tupperware à la mode psychédélique mais à la différence des précédents épisodes le vinyle n’est pas transparent. Par contre il devait rester un peu de la couleur précédente dans la presse de l’usine car il y a un léger effet marbré/strié qui par endroit vous transforme ce disque en belle peau de citron : si un jour vous décidez de vous procurer ce disque -ce que je vous conseille d’ores et déjà- vous aurez entre les mains le premier vinyle avec effet cellulite intégré. Mais le plus important n’est pas là. Le plus important ce sont les deux groupes qui se partagent ce disque. D’un côté les affreux Jazkamer et de l’autre les méchants Offonoff, autrement dit deux groupes abrités par l’excellent label Smalltown Superjazz.
Commençons par le cas Jazkamer. Le groupe de Lasse Marhaug et de John Hegre s’est fait connaître sous le nom de Jazzkammer (nuance !), a raccourci son nom à l’époque de l’album Metal Music Machine enregistré avec l’aide de quelques métallurgistes émérites (parmi lesquels des gars d’Enslaved) et proposant une relecture bruitiste -et drôle- du metal extrême. Sur ce 10 pouces Lasse Marhaug et John Hegre sont tous les deux crédités à la guitare et sont accompagnés de l’un de leurs fidèles compagnons, Nils Are Drønen, à la batterie. On sait que Lasse Marhaug a plus d’une corde à son arc (oui dans la vie il fait autre chose que bidouiller un laptop et tourner les potentiomètres d’une table de mixage) et sur ce Too Many Musicians, Not Enough Tear Gas Jazkamer se la joue Offonoff en version fraggle rock : la première guitare qui pourrit tout au feed back, l’autre guitare qui gratouille dans tous les sens et la batterie qui tape comme à l’aveugle. Un bordel sans nom, une cacophonie à mourir de rire. La parodie est évidente et je vous jure que c’est vraiment drôle. Pas sérieux mais barré comme il faut.
Et c’est encore plus drôle lorsque on retourne le disque pour écouter OffonOff et Too Many Deejays, Not Enough Bullets. L’impro free noise c’est précisément le fond de commerce d’Offonoff et nos trois comparses (Terrie Hessels de The Ex, Massimo Pupillo de Zu et Paal Nilssen-Love) excellent en la matière, ça on le savait déjà. Cette longue impro emmenée par une basse chaotique et désordonnée, une batterie nerveuse et une guitare aux assauts sans relâche est tout bonnement le meilleur enregistrement d’Offonoff, bien meilleur que tout ce que l’on peut entendre sur Clash, l’unique album du groupe. Une décharge proche de l’intensité du groupe en live. Un vrai bonheur. Et encore un excellent disque et un excellent boulot de la part de Gaffer records, le label qui monte et réservé aux hipsters de bon goût (mais pas que).