CONVERGE est l’instigateur de ce split qui réunit le célèbre groupe de Salem/Boston avec les anglais de NAPALM DEATH. Car c’est presque devenu une habitude avec la bande à Ballou : un nouvel album est annoncé mais n’est pas encore sorti – All We Love We Leave Behind est prévu pour le 11 septembre prochain chez Epitaph –, Converge a déjà pas mal tourné en Europe au printemps/été et s’apprête à tourner davantage encore aux U.S. à l’automne prochain donc il était grand temps pour le groupe de lancer une petite tranche de vinyle à la face du monde en guise d’éclaireur.
Ce joli 7 pouces fait logiquement l’objet de
toutes les convoitises puisqu’il réunit l’un des groupes phares du hardcore
moderne et l’un des groupes cultes du grindcore. Mais il y en aura certainement
pour tout le monde puisqu’il a été pressé à plus de 5000 exemplaires, un
chiffre qui semble presque incroyable en ces temps de crise du disque et de
crise tout court. Le disque existe en version rose fluo, en jaune fluo mais
aussi en doré* et il est accompagné d’un coupon de téléchargement mp3 pour
satisfaire les monomaniaques qui pour rien au monde ne voudraient abimer leur
copie vinyle (et pour tous les autres qui n’ont pas les moyens de se payer un
disque et iront donc le voler sur internet une fois que les premiers auront mis
leurs mp3 du split en partage).
Chaque groupe place deux titres par face et il est
important de noter que cette sortie est une autoproduction 50/50 entre les deux
groupes impliqués et non pas, comme on pouvait le penser à tort au départ, une nouvelle
référence Deathwish (le label de Jacob Bannon de Converge qui a comme
d’habitude réalisé l’artwork du disque).
Face Converge. No
Light Escapes** est une tornade de moins d’une minute doté du non-chant
habituel de Jacob Bannon et d’une paire et demie de riffs tordus typiques de
Kurt Ballou. Converge ne propose plus rien de neuf depuis nombre d’années déjà***
– ce qui en soi n’est pas un problème, Napalm Death est exactement dans le même
cas – et se révèle toujours aussi moyennement excitant malgré un savoir-faire
évident. Comme une baudruche qui se dégonfle beaucoup trop vite. Le deuxième
titre est une reprise du célébrissime Wolverine Blues d’Entombed****. Malgré
la présence d’invités prestigieux c’est à dire Tomas Lindberg (At The Gates et
Disfear) qui relève le niveau du chant de façon notable, Aaron Turner (Isis et
Old Man Gloom), Kevin Baker (All Pigs Must Die et The Hope Conspiracy) et Brian
Izzi (Trap Them), cette version est vraiment à la peine. C’était pourtant plutôt
bien essayé.
Face Napalm Death. Will by Mouth et No
Impediment to Triumph (Bhopal) semblent tout droit sortis des mêmes
sessions qu’Utilitarian, le
dernier double LP en date de Napalm Death. C’est dire si ces deux titres sont
excellents, le premier dans un registre direct et court et le second plus
alambiqué et sombre comme l’imminence de la fin du monde (brrr). Peut-être que Napalm Death ne propose également plus rien de
neuf depuis des années*** mais – à la très grande différence de Converge – le groupe
continue lui à être toujours aussi excitant. A genoux les américains.
* en fait il semblerait qu’il existe bien plus de
couleurs que celles annoncées au départ…
** et non pas « No Lights Escapes »
comme imprimé au verso de la pochette
*** ce
jugement de valeur récurant est bien évidemment totalement impartial et
objectif
**** chouette vidéo d’époque n’est-il pas ?