Je n’en reviens toujours pas : la soirée de la veille a tout simplement été excellente malgré un conflit d’intérêt majeur autour du catering et plus particulièrement de l’approvisionnement en tarte aux pralines (mais finalement rien de grave). Les groupes étaient globalement bien, le public nombreux, la bière fraîche et les gens sympathiques – un vrai rêve de petit poney. Le comité rédactionnel de 666rpm a donc décidé de décerner à l’unanimité et un peu en avance sur son timing habituel le Glaoui d’Or 2011 à l’organisation du jour pour récompenser la qualité impeccable des prestations proposées ainsi et surtout pour saluer cette chance monstrueuse d’avoir eu un public aussi nombreux – rappelons qu’à Lyon comme ailleurs ce n’est pas toujours le cas –, en espérant que cela se reproduira le plus souvent possible.
Et voilà qu’il faut remettre ça dès le lendemain puisque le Sonic accueille cette fois No Drum No Delay ainsi que The Healthy Boy & The Badass Motherfuckers. L’organisation du jour n’est autre qu’Under A Big Black Sun ou plutôt ce qu’il en reste, certains membres de l’asso étant désormais très pris par leurs (pré)occupations professionnelles. C’est vraiment regrettable parce que cette équipe représente en quelque sorte le canal historique de l’organisation des concerts sur Lyon (avec des bouts de Silly Hornets dedans) et que la tradition et l’expérience ça a aussi du bon : il faut toujours avoir des vieux cafards aux côtés des jeunes cloportes.
Disons-le tout de suite, ce deuxième concert de ce début d’année sera également un franc succès, moins impressionnant que celui de la veille mais suffisant toutefois pour bien remplir la péniche du Sonic et ce malgré une absence totale de promotion de la soirée (pas d’affiches, ni de flyers…). Et surtout, surtout, l’affiche en valait une nouvelle fois vraiment la peine.
Car je vais enfin pouvoir voir No Drum No Delay en concert. Certains le savent déjà mais No Drum No Delay est le nouveau groupe des anciens Bananas At The Audience, groupe lyonnais qui en son temps avait grandement fait son effet – excellente formation sur scène et bons enregistrements à l’appui – mais s’était éteint de lui-même, un peu dans l’indifférence, y compris la mienne, en 2008. Le bouche à oreilles a des fois des vertus incommensurables, surtout lorsqu’il s’accompagne d’un certain capital sympathie. On avait beau me dire mais tu sais le nouveau groupe n’a rien à voir avec l’ancien, No Drum No Delay paraissait être le truc à voir et à entendre. Il fallait juste attendre que ces garçons sortent enfin de leur tanière pour leur tomber dessus.
Après un rendez-vous manqué avec le groupe lors de la deuxième soirée du festival S.K. au mois de décembre dernier, voilà donc No Drum No Delay programmé au Sonic, pour le plus grand bonheur d’amis et de connaissances venus exprès pour les soutenir – et oui, ça marche toujours comme ça mais c’est très bien ainsi. Le line-up du groupe comprend guitare, basse, batterie, voix, bidouilles électroniques et saxophone, un line-up qui n’est pas sans rappeler (la voix en plus) celui de Laddio Bolocko – le groupe de Drew St Ivany et de Ben Armstrong avant Psychic Paramount. Le sens de l’exagération, c’est presque un métier, en tous les cas ça peut être une vocation (voire un vice) mais il aurait été malgré tout difficile de ne pas sentir l’ombre psychédélique, noise et prog des new-yorkais sur la musique exponentielle des lyonnais.
Quelques maladresse subsistent – il n’est pas toujours bon de trop insister sur les effets bidouillés à la voix – mais No Drum No Delay impressionne vraiment, le groupe arrivant à partir littéralement en vrille stratosphérique tout en gardant l’énergie hard core d’antan. Le chanteur/bidouilleur/saxophoniste, implacable, trépigne et enrage, le bassiste se contorsionne et contraste avec le guitariste plus attentif et très à l’écoute. Les lignes de basses sont à la fois le moteur et la colonne vertébrale de la musique de No Drum No Delay qui ne délaisse pas non plus le free – je ne dis absolument pas ça à cause du saxophone qui de toute façon n’interviendra qu’à la fin du set – car le groupe s’essaie beaucoup à l’impro et laisse de larges passages ouverts lui permettant d’aller voir ailleurs. Outre le fait que découvrir enfin un nouveau groupe sur scène est toujours une expérience, lorsque le groupe en question est aussi bon et prometteur on sait déjà que le concert restera en mémoire.
La suite du programme n’est autre que The Health Boy & The Badass Moterfuckers. Rappelons pour les incultes et les fans de math rock que The Healthy Boy est un ménestrel barbichu adepte de folk songs tourmentées mais lumineuses (un peu comme Smog mais il y a très très longtemps) et qui ne rechigne pas non plus à dérailler comme un vieux bluesman alcoolique ou un country boy échauffé. Les Badass Motherfuckers ne sont autres que trois membres de Zëro (Eric Aldea, Ivan Chiossone et Franck Laurino) plus un guitariste plutôt facétieux et adeptes de blagues salaces.
Devant un Sonic pas toujours très concerné ni concentré – contrairement au concert précédent à la librairie Grand Guignol qui s’était déroulé dans une ambiance ne pouvant qu’imposer attention et ferveur – la musique de The Healthy Boy aura plus de mal à se frayer un chemin, sauf parmi les irréductibles qui resteront collés à la scène. La voix grave du bonhomme est pourtant très impressionnante, on le sent prêt à en abuser parfois mais l’humour vient toujours à son secours, sans compter la qualité indéniable des compositions.
Je me sentais prêt moi aussi à ressortir mon couplet à propos de Remember Me, élue plus belle chanson de l’année 2010 par l’ensemble du comité rédactionnel, seulement voilà : pour une raison que j’ignore (en fait une raison à laquelle je n’ai absolument rien compris malgré les explications d’après concert), le guitariste facétieux mentionné plus haut se plantera complètement dans l’accordage de sa guitare et ne sera donc pas en mesure de jouer toutes ses parties correctement – donnez une nouvelle paire de bottes et du nouveau matos à un musicien et le voilà complètement perdu. Pas grave, Remember Me reste malgré tout une très belle chanson mais on se focalisera davantage sur un ultime titre joué en rappel, un titre tout nouveau et assez enlevé, presque country punk et qui laisse augurer que The Healthy Boy & The Badass Motherfuckers ont encore quelques bonnes surprises à nous offrir dans l’avenir.
Et voilà qu’il faut remettre ça dès le lendemain puisque le Sonic accueille cette fois No Drum No Delay ainsi que The Healthy Boy & The Badass Motherfuckers. L’organisation du jour n’est autre qu’Under A Big Black Sun ou plutôt ce qu’il en reste, certains membres de l’asso étant désormais très pris par leurs (pré)occupations professionnelles. C’est vraiment regrettable parce que cette équipe représente en quelque sorte le canal historique de l’organisation des concerts sur Lyon (avec des bouts de Silly Hornets dedans) et que la tradition et l’expérience ça a aussi du bon : il faut toujours avoir des vieux cafards aux côtés des jeunes cloportes.
Disons-le tout de suite, ce deuxième concert de ce début d’année sera également un franc succès, moins impressionnant que celui de la veille mais suffisant toutefois pour bien remplir la péniche du Sonic et ce malgré une absence totale de promotion de la soirée (pas d’affiches, ni de flyers…). Et surtout, surtout, l’affiche en valait une nouvelle fois vraiment la peine.
Car je vais enfin pouvoir voir No Drum No Delay en concert. Certains le savent déjà mais No Drum No Delay est le nouveau groupe des anciens Bananas At The Audience, groupe lyonnais qui en son temps avait grandement fait son effet – excellente formation sur scène et bons enregistrements à l’appui – mais s’était éteint de lui-même, un peu dans l’indifférence, y compris la mienne, en 2008. Le bouche à oreilles a des fois des vertus incommensurables, surtout lorsqu’il s’accompagne d’un certain capital sympathie. On avait beau me dire mais tu sais le nouveau groupe n’a rien à voir avec l’ancien, No Drum No Delay paraissait être le truc à voir et à entendre. Il fallait juste attendre que ces garçons sortent enfin de leur tanière pour leur tomber dessus.
Après un rendez-vous manqué avec le groupe lors de la deuxième soirée du festival S.K. au mois de décembre dernier, voilà donc No Drum No Delay programmé au Sonic, pour le plus grand bonheur d’amis et de connaissances venus exprès pour les soutenir – et oui, ça marche toujours comme ça mais c’est très bien ainsi. Le line-up du groupe comprend guitare, basse, batterie, voix, bidouilles électroniques et saxophone, un line-up qui n’est pas sans rappeler (la voix en plus) celui de Laddio Bolocko – le groupe de Drew St Ivany et de Ben Armstrong avant Psychic Paramount. Le sens de l’exagération, c’est presque un métier, en tous les cas ça peut être une vocation (voire un vice) mais il aurait été malgré tout difficile de ne pas sentir l’ombre psychédélique, noise et prog des new-yorkais sur la musique exponentielle des lyonnais.
Quelques maladresse subsistent – il n’est pas toujours bon de trop insister sur les effets bidouillés à la voix – mais No Drum No Delay impressionne vraiment, le groupe arrivant à partir littéralement en vrille stratosphérique tout en gardant l’énergie hard core d’antan. Le chanteur/bidouilleur/saxophoniste, implacable, trépigne et enrage, le bassiste se contorsionne et contraste avec le guitariste plus attentif et très à l’écoute. Les lignes de basses sont à la fois le moteur et la colonne vertébrale de la musique de No Drum No Delay qui ne délaisse pas non plus le free – je ne dis absolument pas ça à cause du saxophone qui de toute façon n’interviendra qu’à la fin du set – car le groupe s’essaie beaucoup à l’impro et laisse de larges passages ouverts lui permettant d’aller voir ailleurs. Outre le fait que découvrir enfin un nouveau groupe sur scène est toujours une expérience, lorsque le groupe en question est aussi bon et prometteur on sait déjà que le concert restera en mémoire.
La suite du programme n’est autre que The Health Boy & The Badass Moterfuckers. Rappelons pour les incultes et les fans de math rock que The Healthy Boy est un ménestrel barbichu adepte de folk songs tourmentées mais lumineuses (un peu comme Smog mais il y a très très longtemps) et qui ne rechigne pas non plus à dérailler comme un vieux bluesman alcoolique ou un country boy échauffé. Les Badass Motherfuckers ne sont autres que trois membres de Zëro (Eric Aldea, Ivan Chiossone et Franck Laurino) plus un guitariste plutôt facétieux et adeptes de blagues salaces.
Devant un Sonic pas toujours très concerné ni concentré – contrairement au concert précédent à la librairie Grand Guignol qui s’était déroulé dans une ambiance ne pouvant qu’imposer attention et ferveur – la musique de The Healthy Boy aura plus de mal à se frayer un chemin, sauf parmi les irréductibles qui resteront collés à la scène. La voix grave du bonhomme est pourtant très impressionnante, on le sent prêt à en abuser parfois mais l’humour vient toujours à son secours, sans compter la qualité indéniable des compositions.
Je me sentais prêt moi aussi à ressortir mon couplet à propos de Remember Me, élue plus belle chanson de l’année 2010 par l’ensemble du comité rédactionnel, seulement voilà : pour une raison que j’ignore (en fait une raison à laquelle je n’ai absolument rien compris malgré les explications d’après concert), le guitariste facétieux mentionné plus haut se plantera complètement dans l’accordage de sa guitare et ne sera donc pas en mesure de jouer toutes ses parties correctement – donnez une nouvelle paire de bottes et du nouveau matos à un musicien et le voilà complètement perdu. Pas grave, Remember Me reste malgré tout une très belle chanson mais on se focalisera davantage sur un ultime titre joué en rappel, un titre tout nouveau et assez enlevé, presque country punk et qui laisse augurer que The Healthy Boy & The Badass Motherfuckers ont encore quelques bonnes surprises à nous offrir dans l’avenir.
[on peut aussi regarder toutes les photos du concert et écouter des extraits de la musique de No Drum No Delay mis en vidéo et postés ici – message à l’attention des allergiques et des sectaires : laissez tomber les Acapella Ninja et préférez (donc) la série Dunk’s Not Dead, surtout la quatrième partie, bien que cet enregistrement réalisé par Fab l’ancien à la friche RVI (R.I.P) date déjà un peu, le groupe ayant l’air d’être dans une sacrée phase de progression]