Berline0.33 : une guitare, une basse, une batterie et une chanteuse. Vous croyez, bande de macho-sexistes psychorigides que je vais encore vous refaire le coup du combo noise rock avec en guise de cerise sur le gâteau une formidable chanteuse brunette et à frange ? Et bien vous avez parfaitement raison. Non pas d’avoir le jugement esthétique aussi rétréci que vos érections matinales sont ridicules, mais vous avez tout de même raison parce que je vais vraiment vous dire tout le bien que je pense d’un groupe plutôt bruyant avec chant féminin et de sa musique : tous les deux ont plus d’une qualité incontournable à vous servir.
Berline0.33 nous vient de Lille, un endroit où comme ailleurs il se passe autre chose que ce que l’ennui vous impose. Ces jeunes gens n’ont pas froid aux yeux ni aux oreilles et nous présentent avec Flying Above Scarecrows un EP de trois titres particulièrement enthousiasment. Evitons tout de suite les sempiternelles comparaisons : en France, dès qu’il y a un groupe avec une fille au chant, on la ramène forcément avec Heliogabale et Sasha Andrès or ceux-ci ont beau avoir prouvé qu’ils sont toujours un groupe important et qu’avec Blood ils ont sorti l’un des meilleurs disques de 2010, rien ne saurait justifier non plus un raccourci aussi flatteur bien que forcément réducteur. Berline0.33 – dont c’est apparemment le deuxième enregistrement, le groupe a semble t-il publié un autre disque (un album entier ?) en 2009 – est un groupe possèdant une identité forte et bien à lui. A chacun ses épanchements de sang et ses épouvantails.
Musicalement on navigue effectivement dans un noise rock mid tempo ou même franchement au ralenti (To The Core) qui se développe en mode rouleau compresseur, fonctionnant par leitmotivs, choisissant la répétition plutôt que la cassure, privilégiant l’empilement (le synthé qui apparait sur la deuxième moitié de Flash), l’intensité et l’étouffement libérateur. Berline0.33 a ce talent de faire monter la pression, inexorablement, tout en faisant en même temps baisser la température d’un cran : Flying Above Scarecrows vous décolle du sol tout en vous glaçant les sangs. Le synthétiseur fait à nouveau une apparition discrète mais remarquée sur le tyrannique Hoopladder et démontre que (contrairement à un groupe comme Frustration qui ne joue que la carte du mimétisme et du cliché) les quatre Berline0.33 ont tout compris à l’héritage cold wave, s’en servant comme d’un trampoline et non pas d’un cocon. Malgré la température qui persiste à descendre, la noise de Berline0.33 continue son ascension mais la pression à froid du groupe ramène malgré tout un côté entrainant et impérieux : on sent que cette musique doit être parfaitement taillée pour la scène*.
Reste le cas d’Emilie, chanteuse flamboyante, dotée d’une voix grave d’une puissance indéniable, aux intonations troublantes, au chant de sirène destroy/vampire shootée au fréon et ne s’endormant jamais sur la dynamique musicale décrite ci-dessus : cette dynamique imparable c’est elle qui la conduit, c’est elle qui la justifie et c’est elle qui l’emporte toujours plus loin et toujours plus fort. Sa voix finit par être un instrument comme les autres, travaillant à ce martèlement répétitif qui vous hypnotise mais jamais non plus on ne saurait l’oublier pour autant – elle est à la fois dans, autour et au dessus de la musique.
Berline0.33 nous vient de Lille, un endroit où comme ailleurs il se passe autre chose que ce que l’ennui vous impose. Ces jeunes gens n’ont pas froid aux yeux ni aux oreilles et nous présentent avec Flying Above Scarecrows un EP de trois titres particulièrement enthousiasment. Evitons tout de suite les sempiternelles comparaisons : en France, dès qu’il y a un groupe avec une fille au chant, on la ramène forcément avec Heliogabale et Sasha Andrès or ceux-ci ont beau avoir prouvé qu’ils sont toujours un groupe important et qu’avec Blood ils ont sorti l’un des meilleurs disques de 2010, rien ne saurait justifier non plus un raccourci aussi flatteur bien que forcément réducteur. Berline0.33 – dont c’est apparemment le deuxième enregistrement, le groupe a semble t-il publié un autre disque (un album entier ?) en 2009 – est un groupe possèdant une identité forte et bien à lui. A chacun ses épanchements de sang et ses épouvantails.
Musicalement on navigue effectivement dans un noise rock mid tempo ou même franchement au ralenti (To The Core) qui se développe en mode rouleau compresseur, fonctionnant par leitmotivs, choisissant la répétition plutôt que la cassure, privilégiant l’empilement (le synthé qui apparait sur la deuxième moitié de Flash), l’intensité et l’étouffement libérateur. Berline0.33 a ce talent de faire monter la pression, inexorablement, tout en faisant en même temps baisser la température d’un cran : Flying Above Scarecrows vous décolle du sol tout en vous glaçant les sangs. Le synthétiseur fait à nouveau une apparition discrète mais remarquée sur le tyrannique Hoopladder et démontre que (contrairement à un groupe comme Frustration qui ne joue que la carte du mimétisme et du cliché) les quatre Berline0.33 ont tout compris à l’héritage cold wave, s’en servant comme d’un trampoline et non pas d’un cocon. Malgré la température qui persiste à descendre, la noise de Berline0.33 continue son ascension mais la pression à froid du groupe ramène malgré tout un côté entrainant et impérieux : on sent que cette musique doit être parfaitement taillée pour la scène*.
Reste le cas d’Emilie, chanteuse flamboyante, dotée d’une voix grave d’une puissance indéniable, aux intonations troublantes, au chant de sirène destroy/vampire shootée au fréon et ne s’endormant jamais sur la dynamique musicale décrite ci-dessus : cette dynamique imparable c’est elle qui la conduit, c’est elle qui la justifie et c’est elle qui l’emporte toujours plus loin et toujours plus fort. Sa voix finit par être un instrument comme les autres, travaillant à ce martèlement répétitif qui vous hypnotise mais jamais non plus on ne saurait l’oublier pour autant – elle est à la fois dans, autour et au dessus de la musique.
*à ce propos Berline0.33 cherche des dates n’importe où ou presque entre le 16 avril et le 02 mai, n’hésitez pas à les contacter