jeudi 23 avril 2009

The Arms Are Snakes / Tail Swallower And Dove





















L'envie d'écouter de Tail Swallower And Dove, troisième album (quand même) de These Arms Are Snakes publié à l’automne dernier par Suicide Squeeze m’est venue un peu tard. Voilà exactement le genre de groupe dont je me méfie de la musique. Trop propre, trop clinique, trop parfait. Après la décomposition emo US -sans blague, vous n’avez jamais écouté Engine Down ?- voici le hardcore noise FM, pensais-je sournoisement et peut être même injustement. La pochette d’un goût douteux (on dirait les caniches géants qui attaquent la voiture de la copine de Bruce Banner dans le premier Hulk peints par J.M.W. Turner) n’était pas là non plus pour me rassurer.
Si on en vient à écouter This Arms Are Snakes sous l’unique prétexte qu’il y a des anciens membres de Botch dedans, on risque fort d’être déçu : d’abord que je sache il n’y en a qu’un seul (le bassiste Brian Cook) et surtout la musique des deux groupes n’a strictement rien à voir. On est d’abord séduit par les quelques salves composées avec savoir-faire et précision par le groupe. Les trois premiers titres (Woolen Hairs, Prince Squid et Red Line Season) sont de vrais petits hits, des chansons racées, musclées et efficaces malgré un ou deux égarements (le break et son abominable synthé sur Woolen Hairs) et on se dit que l’on va passer un bon petit moment à l’écoute de ce LP couleur réglisse et crème Chantilly.
Seulement l’ennui fait rapidement surface. Passé l’épique Ethric Double (tout juste passable), on tombe rapidement dans le banal et dans le train-train quotidien. Le hard core mélangé de noise de These Arms Are Snakes prend l’eau de toutes parts et la deuxième face de Tail Swallower And Dove frise le supplice tant on sent les intentions d’un groupe qui visiblement en possède plus qu’il ne trouve d’idées pour les concrétiser. Banalité des riffs, breaks convenus, chant bavard en mode miroir auto réfléchissant, incursions pop malvenues (Long And Lonely Step et le demi slow Briggs)... On continue la liste : compositions au manque de souffle évident, idées saugrenues (le très mauvais Lead Beater et son successeur Cavity, encore pire, la perle de cet album) et -emballé, c’est pesé- on tient là un disque moyen d’un groupe moyen. Ni fait ni à faire. On se contentera donc de la première face tout en prenant bien soin d’en extirper le fadasse Lucifer et on conseillera aux These Arms Are Snakes pour leur prochain opus de se concentrer sur le format maxi 45 tours, le seul qui leur permettra de dégoûter ni de rebuter personne.