dimanche 7 septembre 2008

Strings Of Consciousness / Fantomastique Acoustica






















Comment Strings Of Consciousness, projet de haute volée mené par Philippe Petit et Hervé Vincenti, envisage t-il l’avenir ? Après le succès artistique de l’exceptionnel Our Moon Is Full, album surprise réunissant une constellation d’intervenants et de chanteurs uniquement masculins, le groupe va-t-il nous refaire le coup mais cette fois ci exclusivement avec des voies féminines ? Il paraîtrait que oui. En ce qui me concerne, j’attends cela avec impatience, la confiance règne. Entre temps est paru ce Fantosmatique Acoustica (sur Off / Stilll) qui développe uniquement le côté instrumental de la musique de Strings Of Consciousness. On y retrouve les trois titres déjà publiés sur le 25 cm partagé avec KammerFlimmer Kollektief (chez Karl records) accompagné de Mossgarden, version instrumentale du In Between enregistré avec Pete Simonelli d’Enablers pour Our Moon Is Full, ainsi que d’une petite dizaine de remix effectués par du beau monde comme par de parfaits inconnus en ce qui me concerne.
Malgré ce descriptif en forme de puzzle rafistolé, Fantosmatique Acoustica n’est en rien un bricolage du dimanche bancal ou un ersatz d’album : tout comme Our Moon Is Full avait -malgré des intervenants très différents entre eux- démontré une homogénéité et une identité très forte- ce nouveau long format du groupe réussit lui aussi le pari de la personnalité. Pas de doute possible, en écoutant ce disque, c’est bien Strings Of Consciousness qui apparaît, dans une version plus paysagère et descriptive certes, narrative et illustrative peut être, mais le caractère unique de l’ensemble est bien là.
Il ne faut cependant pas en déduire que les morceaux du disque se suivent et se ressemblent. D’abord les quatre instrumentaux à proprement parler signés par le groupe sont de toute beauté, sorte de post rock lynchien (oui, comme l’homme qui fait du cinéma) avec quelques tournures electro ou jazzy. Ensuite viennent les neuf remix, peut être que ceux-ci sont eux marqués de la personnalité de leurs auteurs -de Scanner à Rothko en passant par Sutekh ou Si-cut-db- mais je n’en sais rien, d’ailleurs comment le savoir ? L’auditeur se laisse aller, se laisse emporter même, c’est un album à part entière je vous l’ai déjà dit. Gamial Trio a rajouté une rythmique un peu trop évidente ? Sutekh est le seul remixeur à avoir laissé davantage parler son sens du rythme pour canard boiteux plutôt que les ambiances à contre-jour de Strings Of Consciousness ? Mais oui. Et cela colle parfaitement, libérant quelques idées sur toutes les ouvertures que le groupe semble vouloir se donner : c’est ça qui est vraiment passionnant ici, ces amalgames de personnalités et de sources musicales différentes et le tout qui en résulte. Encore une fois, vivement la suite.