mardi 23 septembre 2008

Autistic Daughters / Uneasy Flowers























Unlike rock bands that graft experimental concepts and sounds onto pop structures, the members of Autistic Daughters use their background in avant-garde and minimal music to make songs that are as sophisticated as their previous work, but as emotive as the best pop and rock. Tel est le credo d’Autistic Daughters : faire de la pop avec un background expérimental revendiqué. Rien que ça. Mais qui sont donc ces gros présomptueux ? A priori, présomptueux ils peuvent bien l’être puisque Autistic Daughters est le groupe de Dean Roberts (ex Thela), Werner Dafeldecker (Polweschel) et Martin Brandlmayr (Radian, Trapist et les nettement moins bons Mapstation) -autant de pedigrees pour un catalogue du mieux disant expérimental arty allant de l’impro free rock à l’electro branchouille en passant par la méca-pop digitale et rythmique.
De pop il en serait donc plus que question avec Uneasy Flowers, le deuxième album d’Autistic Daughters publié par Staubgold (le premier, Jealousy And Diamond l’avait été par Kranky en 2004) et il est vrai qu’aux premières écoutes ce disque fait tendre l’oreille, captive, charme, semble dévoiler sans cesse de nouveaux détails, livre des secrets tellement bien cachés que jamais on aurait pu les croire dissimulés par là (ou même par ici). La voix, fragile, sait faire partager un certain lyrisme introverti voire neurasthénique, l’instrumentation n’est jamais très claire et lisible -ce qui me fait dire que n’importe quel chieur pourrait non sans plaisir passer des heures à deviner quel instrument fait quoi et de quelle façon avant de conclure que tout ça n’en vaut décidément pas la peine.
Et puis, malgré l’absence parfois totale de mélodies, de plaisirs harmoniques et donc de vraies chansons -ce qui est toujours dommage lorsque on prétend faire de la pop, fut elle expérimentale- mais une absence quand même partiellement compensée par moult artifices et bidouilles sonores, le miracle a presque lieu : Uneasy Flowers quitte les rivages infréquentables de l’agacement dédaigneux et gagne quelques galons dans le registre tant convoité de l’équilibrisme poétique. Ce n’est pas grand-chose mais ce n’est déjà pas si mal. Bien sûr on pense plus d’une fois à Gastr Del Sol (celui d’Upgrade And Afterlife), les entrelacs de guitares acoustiques en moins et la préciosité en plus. Référence plutôt encombrante pour un disque très court (sept titres, trente cinq minutes) qui fait plus de promesses qu’il n’en tient réellement. Au final, difficile de savoir ce qui manque réellement à la musique d’Autistic Daughters : un petit peu plus de concision pour réellement coller à un format pop (le gentiment dépressif Gin Over Sour Milk, son successeur Bird In The Curtain) ou au contraire l’option délayage chloroformé et sans suite ? C’est essentiellement ce caractère d’indécision qui porte le plus préjudice à la musique du groupe.