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L’annonce de la venue des Liars pour le 21 novembre à Lyon m’a un peu incité à me replonger dans leur dernier album que j’avais vraiment détesté la première fois -entre temps j’ai lu des chroniques superlatives mais surprenantes : est ce que par hasard j’aurais manqué quelque chose ? Non, pas du tout. Je suis même encore plus refroidi par ce disque que je trouve toujours plus faiblard et vide à chaque nouvelle écoute. Je ne comprends pas les éloges dont il a été l’objet.
Courageusement je me suis également lancé à corps perdu dans la discographie complète (?) d’Animal Collective histoire de ne pas mourir idiot (également en concert : ce sera le 25 octobre) et il y a de quoi faire car voilà un groupe bouillant, boulimique et énervant comme parfois je les aime, genre on va s’enregistrer en train de faire caca et on samplera les ploufs pour faire la rythmique. J’ai frôlé l’overdose et le mal de ventre, été souvent agacé par ces quatre garçons débordants d’idées parfois géniales. Heureusement j’avais décidé de ne pas croire tout ce qui est crié, hurlé, propagandé sur Animal Collective -si j’ai apprécié certaines choses comme Spirit They're Gone, Spirit They've Vanished ou le petit dernier Strawberry Jam (mais rarement il est vrai un album sur toute sa longueur) c’est en faisant abstraction du côté gentil hippie volontairement abscons que j’ai toujours trouvé énervant voire suspect : en 1967 sur The Parable Of Arable Land Red Crayola faisait déjà la même chose mais de manière beaucoup plus inquiétante et violente. Le revival psychédélique ? Allez, tout le monde reprend un suppositoire.
Courageusement je me suis également lancé à corps perdu dans la discographie complète (?) d’Animal Collective histoire de ne pas mourir idiot (également en concert : ce sera le 25 octobre) et il y a de quoi faire car voilà un groupe bouillant, boulimique et énervant comme parfois je les aime, genre on va s’enregistrer en train de faire caca et on samplera les ploufs pour faire la rythmique. J’ai frôlé l’overdose et le mal de ventre, été souvent agacé par ces quatre garçons débordants d’idées parfois géniales. Heureusement j’avais décidé de ne pas croire tout ce qui est crié, hurlé, propagandé sur Animal Collective -si j’ai apprécié certaines choses comme Spirit They're Gone, Spirit They've Vanished ou le petit dernier Strawberry Jam (mais rarement il est vrai un album sur toute sa longueur) c’est en faisant abstraction du côté gentil hippie volontairement abscons que j’ai toujours trouvé énervant voire suspect : en 1967 sur The Parable Of Arable Land Red Crayola faisait déjà la même chose mais de manière beaucoup plus inquiétante et violente. Le revival psychédélique ? Allez, tout le monde reprend un suppositoire.
Alors c’est quoi le disque de la rentrée ? Très certainement celui d’Angels Of Light (We Are Him) sur lequel Michael Gira retrouve parfois quelques lointains accents des défunts Swans sans tomber dans la redite. Phil Puleo (Cop Shoot Cop, Red Expendables) qui avait participé à la tournée d’adieu des Swans en 1997 joue d’ailleurs sur ce disque. Tout comme les habituels Akron/Family, Bill Rieflin (Ministry !), la merveilleuse Ester Balint, Siobhan Duffy (God Is My Copilot) et quelques autres que je ne connais pas. Les illustrations de la pochette rappellent celles du diptyque Love Of Life/White Light From The Mouth Of Infinity avec ses petits lapins duellistes mais sur We Are Him le folk d’Angels Of Light est très loin de l’emphase et de l’écho sépulcral de ces deux albums. Pas beaucoup de rapport non plus avec le premier album de Skin, ce duo entre Michael Gira et Jarboe démembrant déjà le folk américain et n’en recrachant que les os. Angel Of Light pratique la retenue expansive (ou le débordement refoulé ?), il y a bien parfois une tension/torsion directement héritée des Swans mais c’est comme lorsque on passe sous une ligne électrique dont on entend le crépitement sans pouvoir réellement mesurer la force invisible qui circule au dessus de nos tête. La voix de Gira est tout simplement belle et d’une rare économie. The Man We Left Behind bucolise dans le noir alors que My Brother Man met à vif, Siobhan Duffy fait un petit miracle de fragilité sur le final de Not Here/Not Now et toujours le son particulier de cet album, étrangement dur mais d’une pureté qui nous hante jusqu’au final de State Chaser, merveilleuse balade offerte en guise de conclusion. C’est ça, pur : je ne trouve pas d’autres termes appropriés pour décrire cette alchimie philosophale.
[J’ai bien failli passer à côté de ce disque -j’ai un peu laissé tomber Michael Gira ces dernières années- mais heureusement que certains veillent au grain, merci.]