vendredi 28 septembre 2007

Tied + Tickled Trio

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En plus de The Notwist (que je n’ai jamais aimé) je ne compte pas les projets musicaux des frères Acher : Potawatomi et sa noise violente et directe -de ce groupe je ne connais qu’un mini album et un single- puis Ogonjok qui déjà défrichait quelques espaces pop mais toujours bancals -un 25 centimètres et un LP en guise de souvenirs- et surtout Village Of Savoonga né dans le punk assez primaire et rectiligne mais déviant rapidement vers quelques atmosphères contradictoires et tendues pas très éloignées de ce qu’a fait Bästard en France -trois LPs plus un live posthume bien représentatif et bien enlevé, amen. Il y a quelques autres projets qui traînent de ci de là, parfois plutôt éphémères et pas toujours passionnants, une liste incomplète et son illustration sonore se trouvent sur une compilation intitulée The Day My Favourite Insect Died qui regroupe également des titres préhistoriques de Schneider TM, Console ou autre Blond. Tous ces disques sont peut être encore disponibles via les labels Hausmusik et Kollaps.




















J’ai volontairement oublié Tied + Tickled Trio dans cet inventaire : c’est un groupe dont je ne me souvenais plus, que je n’écoutais plus -en vérité c’est un groupe qui ne me plaisait qu’à moitié, je n’aimais pas tous les titres de leurs albums et d’ailleurs je n’ai jamais réellement accroché sur les deux premiers (un sans titre en 1998 et EA1 EA2 en 1999), non c’est le seul et unique album Electric Avenue Tape (2001) que j’ai écouté en boucle -et surtout le magnifique Sevastopol Version- album dynamique réussissant le pari risqué qui a toujours été l’ambition de Tied + Tickled Trio c'est-à-dire fusionner sans grosses traces de soudure ni prothèses en plastique un dub électronique minimal et un jazz modal lorgnant vers un free plus débridé. Même en étant complètement électronique Sevastopol Version était marqué par ce sens musical là, tirant vers l’organique. D’un autre côté Van Brunt/Van Ness et son saxophone ascensionnel faisait le chemin inverse en dérapant du côté electro. Un disque toujours aussi magnifique.
Je suis tombé par hasard sur un DVD en concert du groupe qui n’est pas sans présenter les défauts habituels (ce côté jazzy dans le salon de papa m’énerve toujours autant) mais qui comporte également quelques grands moments, les plus dub et les plus electro, comme ce Tamaghis. Les images en elles-mêmes sont impossibles à regarder : il ne se passe pas grand-chose pendant un concert de Tied + Tickled Trio aussi il y a plein d’effets video ridicules qui n’aident pas à passer le temps (aucun intérêt de voir des bulles numériques se pixeliser sur un écran) mais cela à l’avantage de ne considérer ce DVD que comme un disque (parfois très bon) avec des images en plus… et de faire autre chose en l’écoutant. Son aspect dichotomique est le plus marquant : à un titre majoritairement jazz succède un autre plus radicalement électro, comme si le groupe finalement n’avait jamais réussi à réitérer l’exploit de Electric Avenue Tape, presque un aveu d’impuissance ou alors une recette trop rabâchée.
Quelques recherches rapides m’ont permis de constater que depuis Electric Avenue Tape Tied + Tickled Trio n’a publié qu’un album en 2003 (pas écouté) sur Morr Music qui est désormais le label attitré du groupe et qui réédite d’ailleurs ses deux premiers disques. Il y a aussi le tout récent Aelita, nouvel enregistrement datant de 2007 et là c’est une toute autre histoire. Une autre histoire parce que ce disque (sur lequel on retrouve Tamaghis) est sans cuivres ni instruments à vent : fini le confort du salon de papa et les mélodies, parfois très riches, sont assurées par un vibraphone, du mélodica, du synthé au son bien ringard -Aelita est avant tout un album d’electro dub pas vraiment révolutionnaire mais qui possède un certain sentiment mélancolique que l’on croirait directement hérité du post rock, dans le genre c’est vraiment très réussi.