mardi 18 septembre 2007

Blague n °1 : les nouvelles techniques de vente

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Comme souvent lorsque j’ai un moment à perdre entre deux autres trucs de prévus je tripotais des pochettes de disques dans les bacs d’un magasin du centre ville. Ce n’est pas que je trouve toujours quelque chose ni que je me force à quoi que ce soit -c’est juste une façon de passer le temps que je préfère à tant d’autres et qui me permet au passage de me rendre compte qu’avec des prix pareils internet finira bientôt par tuer tous les disquaires, que ce soit à cause du téléchargement ou simplement parce que les disques sont jusqu’à deux à trois fois moins chers sur le net. Mais rien ne remplace le bon vieux tripotage de disques et dans le bac à 45 tours de ce magasin il y avait toute une série de singles avec pochettes en papier calque et vinyles transparents, des jolis petites choses édités par Euphrate, un label du coin. J’avais dans les mains Extended Play, un disque de Passe Montagne, groupe comprenant le batteur de Chevreuil et qui a aussi publié chez Ruminance un LP ayant pour titre Long Play (il y a une certaine logique dans tout ça) mais je l’ai tout de suite reposé : c’est l’une de mes manies de vieux garçon vinylique, je ne prends jamais le premier disque d’une pile, je pense toujours qu’il est abîmé, écorné voire rayé, une véritable horreur. J’ai donc pris un autre exemplaire.

J’étais assez content de l’avoir trouvé celui-là (même si je ne me suis jamais cassé pour ça) et lorsque de retour chez moi j’ai découvert que le 45 tours avec pochette en papier calque et vinyle transparent publié par Euphrate que j’avais pris était en fait un single de Crëvecoeur j’ai maudit mes petites manies de psychorigide du disque. Il y avait donc plusieurs références dans la pile et avec l'opacité des pochettes due au claque je ne m'étais aperçu de rien.
Je n’avais pas été particulièrement touché par l’album de Crëvecoeur, sorti après le single : la musique de ce trio, instrumentale et bricolée, se veut cinématographique et est accompagnée de projections lors des concerts. En écoutant celui-ci j’ai été séduit par le côté campagnard/forestier, genre s’il s’agit justement d’un film ce serait un western dans le grand nord canadien à la fin de l’automne et avec soleil couchant (que des clichés magnifiques de ma part) -ces sons de xylophone, le violon, les guitares légères et tous les petits riens presque invisibles qui peuplent ces douces balades de musique vivante. J’ai décidé de garder ce single, en plus il est très beau, je me suis promis également de rejeter une oreille attentive sur l’album de ces jeunes gens bucoliques et de retourner acheter le disque de Passe Montagne. Et si tout ça n’était qu’une abominable technique de vente ?