mercredi 15 août 2007

One Second Riot/Neptune

Après d’autres bons disques le label Distile records continue sur sa lancée en publiant un split album (vinyl only) avec les bostoniens de Neptune et les lyonnais de One Second Riot : l’illustration de la pochette plutôt réussie montre quelques buildings bientôt entièrement engloutis par un océan déchaîné, après moi le déluge ? Il est clair que l’univers musical de ces deux formations n’a strictement rien à voir avec la gaudriole estivale et le milk-shake à la fraise, même si aucun discours n’est ici tenu, tout passe par la musique.














La première face est celle consacrée à Neptune pour quatre titres qui ne sont rien d’autre qu’un catalogue en bonne et due forme de ce dont le groupe nous a déjà habitué : du Neptune saccadé et saturé, du Neptune lent et insidieux, du Neptune limite industriel et du Neptune ambiant, voilà. Le problème est que comme souvent les enregistrements de ce groupe ne sont pas toujours à la hauteur de leurs prestations scéniques -instruments bricolés, guitares forgées dans je ne sais quel métal (littéralement, elles doivent peser des tonnes), synthés analogiques soudés au chewing-gum, percussions avec tout et n’importe quoi, attitudes théâtrales, distanciation, etc. Ces quatre titres sont bons, excellents même mis à part la dernière partie atmosphérique qui fait un peu facile mais ils font regretter de ne pas avoir Neptune là, devant soi, en train de transpirer.

La scène, c’est justement là que j’ai vu jouer One Second Riot un certain nombre de fois cette année (notamment avec Neptune, ils ont même fait un titre en commun) et je suis toujours resté un peu à l’écart, leur noise au départ séduisante ne tenant pas toujours toutes ses promesses en concert. Les trois titres de ce split sont donc une excellente surprise car passé le stade du je connais déjà il est évidant que ce duo basse/batterie avec chant et samples devient beaucoup plus attachant dès qu’il laisse tomber l’énergie pure (qui ne fait que ressortir en live) pour s’intéresser aux ambiances. Le chant n’est pas envahissant, il y a un réel travail sur le son et les samples que d’habitude je trouve un peu trop faciles chez d’autres ont une bonne tenue et un certain effet dramatique : One Second Riot démarre donc très bien son histoire discographique et je comprends mieux maintenant les quelques influences que ces deux garçons avouent partager ensemble.

[One Second Riot fera la première partie d’Unsane au Nouveau Casino le 26 septembre 2007 -ce qui est une excellente nouvelle pour eux- mais n’assurerons pas toute la tournée française des new-yorkais : par exemple à Lyon c’est Duracell le terrible qui s’y collera.]