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Mon premier contact physique avec Léonard Cohen a été par l’intermédiaire d’une jeune fille très belle et habillée en collégienne : elle se dandinait et exécutait un strip-tease sur une chanson aux paroles plutôt ironiques, prononcées d’une voix traînante et grave par un homme invisible, dans mon souvenir il s’agissait de I'm Your Man. Tout ça c’était la scène d’ouverture (ou presque) d’Exotica, un film d’Atom Egoyan dont l’entrée en matière, pour un film traitant -entre autres- de pédophilie et d’inceste, pouvait fortement passer pour du sadisme de la part de son réalisateur. Depuis j’ai un peu oublié Atom Egoyan, ses films suivants ne m’ont guère passionné (alors que je reverrais bien les plus anciens comme Family Viewing ou The Adjuster) et j’ai pensé également oublier le type qui chantait I’m Your Man dans le noir.
Il se trouve que la chanson du strip-tease d’Exotica était en fait Everybody Knows, extrait de l’album I'm Your Man (quand même) de Leonard Cohen et en découvrant la pochette de cet album au détour d’un vide grenier je n’ai pas pu retenir un éclat de rire. J’ai certes un peu moins rigolé en reconnaissant les autres disques qui traînaient aussi dans le bac à soldes, avec toujours la même tête de Droopy neurasthénique : c’était donc lui le coupable, en vérité encore un souvenir de jeunesse sur lequel j’avais volontairement fait une croix. J’ai moins aimé aussi lorsque à une soirée conviviale entre amis qui s’ennuyaient poliment entre eux (il était tard, ambiance fatiguée et volonté délibérée de vouloir faire fuir tous les derniers invités, dont moi) la chaîne hi-fi s’est soudain mise à cracher cette chanson, Avalanche, mais interprétée par un chanteur français d’origine auvergnate que je déteste tout particulièrement et qui aime bien prendre l’ascenseur avec des rouquines crypto-libertines. Mais c’est une reprise de… De dégoût j’allais me mettre à hurler Nick Cave ! lorsque le propriétaire des lieux plus que jamais désireux de me mettre à la porte m’a coupé la parole -oui, c’est une reprise de Leonard Cohen.
Mon premier contact physique avec Léonard Cohen a été par l’intermédiaire d’une jeune fille très belle et habillée en collégienne : elle se dandinait et exécutait un strip-tease sur une chanson aux paroles plutôt ironiques, prononcées d’une voix traînante et grave par un homme invisible, dans mon souvenir il s’agissait de I'm Your Man. Tout ça c’était la scène d’ouverture (ou presque) d’Exotica, un film d’Atom Egoyan dont l’entrée en matière, pour un film traitant -entre autres- de pédophilie et d’inceste, pouvait fortement passer pour du sadisme de la part de son réalisateur. Depuis j’ai un peu oublié Atom Egoyan, ses films suivants ne m’ont guère passionné (alors que je reverrais bien les plus anciens comme Family Viewing ou The Adjuster) et j’ai pensé également oublier le type qui chantait I’m Your Man dans le noir.
Il se trouve que la chanson du strip-tease d’Exotica était en fait Everybody Knows, extrait de l’album I'm Your Man (quand même) de Leonard Cohen et en découvrant la pochette de cet album au détour d’un vide grenier je n’ai pas pu retenir un éclat de rire. J’ai certes un peu moins rigolé en reconnaissant les autres disques qui traînaient aussi dans le bac à soldes, avec toujours la même tête de Droopy neurasthénique : c’était donc lui le coupable, en vérité encore un souvenir de jeunesse sur lequel j’avais volontairement fait une croix. J’ai moins aimé aussi lorsque à une soirée conviviale entre amis qui s’ennuyaient poliment entre eux (il était tard, ambiance fatiguée et volonté délibérée de vouloir faire fuir tous les derniers invités, dont moi) la chaîne hi-fi s’est soudain mise à cracher cette chanson, Avalanche, mais interprétée par un chanteur français d’origine auvergnate que je déteste tout particulièrement et qui aime bien prendre l’ascenseur avec des rouquines crypto-libertines. Mais c’est une reprise de… De dégoût j’allais me mettre à hurler Nick Cave ! lorsque le propriétaire des lieux plus que jamais désireux de me mettre à la porte m’a coupé la parole -oui, c’est une reprise de Leonard Cohen.
Leonard Cohen ? J’avais une bonne raison de rentrer fissa à la maison : y retrouver le LP des Bad Seeds s’intitulant From Her To Eternity et dont la première face démarre justement par cette chanson, Avalanche -sur le rond central du disque était bien imprimé L. Cohen. Lorsque Melt Banana fait une reprise de Surfin’ USA je sais bien que c’est juste pour rire, mais là ? Cette chanson collait si bien à Nick Cave, je l’écoutais depuis si longtemps, que jamais je n’aurais imaginé qu’elle ne puisse pas être de lui. Il me fallait étudier la situation avec soin. J’ai donc depuis chez moi un exemplaire de Songs Of Love And Hate (il y a un album de Godflesh qui porte le même titre mais je ne pense pas que ce soit fait exprès), un vieux vinyle acheté dans un autre vide grenier où j’ai également trouvé Songs From A Room, l’album d’avant. Ironiquement, des années après, un rouquin que je croisais régulièrement dans des bars enfumés a décidé de reprendre entièrement Songs From A Room, pochette comprise. Une belle réussite. Columbia (enfin, plutôt Sony Music) a dernièrement réédité correctement ces deux disques ainsi que le tout premier, Songs Of Leonard Cohen. C’est ceux que je préfère : les arrangements parfois un peu kitsch (les chœurs féminins), le dépouillement lugubre, le manque total d’humour apparent, presque du Dylan gothique. Historique, encore.