Poison
est l’un des titres phares de l’album Who Cares
de Jessica93 et a bénéficié d’une publication avancée sous la forme d’un
single. Un vrai single, comme avant et avec un inédit sur sa face B. Il
pourrait sembler assez vain de reparler en détails de Poison mais pourtant on va en rajouter une couche : entrainé
par une boite-à-rythmes implacable et une ligne de basse qui donne le frisson
(ces glissés au moment du refrain…), Poison est un vrai tube et une vraie
machine à danser. Une composition qui ne serait rien sans la guitare en mode
scie circulaire coincée comme il le faut un peu au fond du mix et sans ce chant
à la fois désabusé et convainquant, loin de toutes les pleurnicheries
auxquelles on pourrait s’attendre avec une musique qui lorgne immanquablement
et avec succès du côté sombre des 80’s. Everything
Becomes So Bright nous chante lugubrement JESSICA93,
comme pour nous signifier que toute vérité que l’on se prend dans la gueule
fait d’abord beaucoup de mal avant de faire éventuellement un peu de bien. Le
genre de message simpliste auquel j’adhère complètement : je suis un
parfait idéaliste.
La face B de Who
Cares est donc un inédit et il s’agit d’une reprise de Saint James Infirmary Blues, un standard de la musique populaire
américaine dont l’auteur est resté inconnu mais une chanson immortalisée par
des gens tels que Cab Calloway (avec l’aide de Betty Boop dans le rôle de
Blanche Neige, ça se passe à 4’10), Louis Armstrong et Abner Jay mais
également repris par The Standells. Une chanson dont je n’ai jamais pu m’empêcher de penser qu’elle
avait servie d’inspiration à tous ces standards du jazz influencé par le gospel
et le blues – le Summertime que les deux frères
Ira et George Gershin composèrent aux alentours de 1935 par exemple. Saint James Infirmary Blues est une
chanson indéniablement spectrale et mélancolique, donc un écrin parfait pour
Jessica93 qui en livre une interprétation névrosée mais éclairée et bourrée de
reverb, collant plus que jamais avec le She
May Search This Wide World Over/She’ll
Never Find A Sweet Man Like Me des paroles et nous offrant surtout quelques
parties de guitare à se rouler par terre. Du grand macabre.
[Poison
b/w Saint James Infirmary Blues est
publié par Analog Profusion records, un label dont je n’ai même pas réussi à retrouver la
trace sur internet – donc démerdez-vous pour trouver ce single de rêve]