lundi 28 janvier 2013

Lightning Bolt / Oblivion Hunter




Même sans tricher – c'est-à-dire sans lire les quelques notes de la pochette ni se renseigner au préalable sur ce disque – on n’a pas besoin de beaucoup de temps ni d’écoutes pour être persuadés qu’Oblivion Hunter est un disque au rabais de LIGHTNING BOLT. Un de plus, affirmeraient derechef les mauvaises langues. On n’ira pas jusque là mais il est vrai qu’il y a toujours eu un décalage flagrant entre les enregistrements du duo de Providence et ses prestations scéniques survoltées et déclenchant de soudaines séances de transes mongoloïdes chez des hordes de fanatiques ; si la terminologie pédante de « happy noise » a un jour été inventée par un crétin à mèche et à lunettes c’est vraiment pour coller à l’hystérie régressive et ultra colorée de Lightning Bolt.
Et donc voilà, on a écouté qu’Oblivion Hunter et pour la première fois dans toute la discographie du groupe on l’a trouvé vraiment mauvais. Le son du disque est merdique au possible, plus que d’habitude veut-on dire, et surtout les compositions ressemblent à un ersatz de Ligtning Bolt c'est-à-dire à tous les groupes de crétins qui aux alentours du début du nouveau millénaire (nous sommes en 2013) s’étaient mis à imiter le duo, élevant Lightning Bolt au statut de nouvelle créature mega hype. Quelle souffrance.
Il n’y a pourtant pas beaucoup de nouveautés sur Oblivion Hunter mise à part la basse de  Brian Gibson qui sonne encore plus comme de la guitare que d’ordinaire (??!!!) et qui surtout est jouée encore plus n’importe comment que d’habitude (Fly Fucker Fly par exemple, avec des solos parfaitement ridicules) ; Lightning Bolt est rappelons-le un duo basse/batterie et voix mais peut-être est-ce encore une fois le son dégueulasse de l’enregistrement qui fait ainsi naitre des mirages auditifs chez le chroniqueur mal intentionné et qui lui fait prendre cette turbo-basse de la mort qui tue pour une banale guitare de branleur qui a appris à jouer toutes les parties de Kill ‘Em All sur Guitar Hero (c’est même sûrement la seule explication). Des mirages auditifs peut être mais surtout des illusions définitivement perdues parce qu’Oblivion Hunter ne tient rien sur la longueur à force de rabâchage couplé à une incapacité chronique à rétablir l’habituelle équation shamanique et débile qui devrait pourtant ouvrir la porte à la transe noise de Ligtning Bolt. Ce disque est juste énervant.

Oblivion Hunter est plus un gros EP qu’un véritable album. Il a été publié comme tous ses prédécesseurs par Load records, uniquement en vinyle (une version noire et une version bleue). Même un déficient visuel s’apercevrait que la pochette est d’une rare laideur – Brian Chippendale, batteur et vociférateur du groupe, est l’auteur habituel des artworks du groupe mais, peut-être a-t-il eu un peu honte sur ce coup là, on ne trouve aucune indication sur l’auteur du truc en question – et les notes intérieures indiquent que Oblivion Hunter a été enregistré en août 2008 et finalement mixé en 2012 : les gars ce n’était vraiment pas la peine de ressortir ces vieilles bandes qui méritaient juste de continuer de pourrir dans votre cave.