mardi 29 janvier 2013

Headwar / 12 - 03 - 11 Miami




On pourrait croire qu’il s’agit d’une bonne grosse blague mais non : HEADWAR est bien parti en mars 2011 pour les Etats-Unis où le groupe a effectué une tournée triomphale d’un mois en compagnie des copains de John Makaye. La belle équipe. Ce LP, demi-frère de l’album Touche Pas L’Enfant (il y a des compositions en commun aux deux disques et cette fois-ci on a les titres), est ainsi le témoignage d’un concert donné à Miami ; six titres, même pas une demi-heure de musique et un public clairsemé que l’on entend ici ou là applaudir et crier tandis que Romain, tatoué en chef, guitariste, bassiste etc., lance parfois des annonces incompréhensibles entre les morceaux.
Première bonne nouvelle, le son de ce live est plutôt pas trop pourri, c'est-à-dire pas enregistré du fond des chiottes et qu’il donne à entendre assez distinctement la musique d’Headwar – on regrettera seulement que les guitares soient trop au second plan et que les voix vous sautent trop à la gueule lorsqu’elles apparaissent. Deuxième bonne nouvelle et sorte de suite logique de la première, le son du disque est quand même un peu limité (ou comment s’accommoder de ses propres contradictions d’auditeur) et dégage également quelque chose de joyeusement roots – le micro qui capte le concert se prend régulièrement des pains, on pourrait croire que c’est le vinyle qui saute mais non, tout ceci est 100 % naturel – un son qui, on le répète, ne rend pas par contre intégralement justice au bordel scénique et psychotique d’Headwar mais qui malgré tout peut donner un début d’idée de ce qu’est le groupe en concert.
Lequel avait visiblement l’air d’être bien chaud ce soir là à Miami, martyrisant à souhait sa noise tribale et dissonante, se roulant par terre la bave aux lèvres (j’imagine) et foutant tout en l’air en fin de set (j’imagine encore). Il ne manquerait que les images, celle par exemple où le batteur ferait le poirier sur sa grosse caisse renversée ou cette autre où l’un des guitaristes finirait collé au plafond par une armée de bras et de corps envahissants. On l’écoute donc avec plaisir ce live, on rigole lorsqu’à la fin une musique débile apparait, que les gens d’Headwar apostrophe le public (« hey ! say some bullshit ! » – il y en a qui répondent, confirmant d’un bel accent que ce live a bien été enregistré aux U.S.) et que tout semble se terminer par un invitation à aller boire une bière – quoi d’autre ?

12 - 03 - 11 Miami est publié en LP uniquement par Aredje, Attila Tralala, Et Mon Cul C’est Du Tofu ?, Label Brique et Pouet Schallplatten ; le disque est également intégralement et gratuitement téléchargeable sur internet mais ne soyez pas cons, donnez des sous à Headwar pour qu’ils repartent un jour en voyage.