jeudi 4 octobre 2012

Slug Guts / Playin' In Time With The Deadbeat




Playin' In Time With The Deadbeat est le troisième album de SLUG GUTS* et il aurait fait un très bon maxi 45 tours**/mini album. Car ce disque est pas loin d’être extrêmement brillant jusqu’à son cinquième titre, le dénommé Order Of Death. Tiens, parlons-en tout de ce suite de ce Order Of Death : il s’agit très certainement du meilleur moment de Playin' In Time With The Deadbeat, on y décèle un côté perturbé qui ne semble pas artificiel ni vain, un niveau de composition nettement au dessus du niveau général de l’album ainsi que de vrais faux airs à la Virgin Prunes – écoutez bien ces deux notes et demi de guitare, ces percussions tribales et ce chant croisé. Sauf que Order Of Death est en fait une reprise de PiL (de l’album This Is What You Want… This Is What You Get en 1984, pas vraiment le meilleur de Lydon and C° mais loin d’être le pire non plus).
Que le meilleur titre de Playin' In Time With The Deadbeat se révèle être une reprise est finalement très symptomatique d’un groupe qui ne dispose que de peu de ressources et reste incapable d’assurer sur toute la longueur d’un album. Ainsi les critiques assez sévères déjà formulées à l’encontre de son prédécesseur Howlin' Gang sont également en partie valable pour ce nouvel album. Mais en partie seulement. Car il est indéniable que les SLUG GUTS, toujours aussi engoncés dans le décorum swamp/gothique vaguement teinté de relents bikers S/M, ont fait quelques progrès depuis la dernière fois. Déjà le son de l’album, bien qu’approximatif et baveux, est bien meilleur que précédemment. On osera même parler d’une pointe de garage tant cette batterie martelée et aux résonnances métalliques rappelle celle de Bob Bert lorsqu’il transpirait plus que de raison avec les Pussy Galore de Jon Spencer. Idem pour le mix qui remet à sa place le chant principal, toujours aussi horripilant au bout de dix minutes à peine. Enfin, seule une mauvaise foi aussi partisane qu’indécrottable me ferait affirmer que les compositions de Playin' In Time With The Deadbeat ne sont pas un peu meilleures que d’habitude – mais ce n’est pas le genre de la maison. Dont acte.
Sinon une bonne partie du décorum gothico-australien 80’s y passe (sauf le son du saxophone qui reste salutairement en retrait), il y a aussi du flanger sur la basse (Stranglin’ You Too), il y  a évidemment des tourneries de guitares dignes de Rowland S. Howard (Blond Holes) et un ou deux titres qui dépassent largement d’une tête tous les autres (Blacksports). Mais sur la longueur ce disque est épuisant. Choisissez donc seulement cinq – six maximum – titres de Playin' In Time With The Deadbeat, n’oubliez par Order Of Death qui est la seule obligation de votre play-list personnelle et vous obtiendrez ainsi un très bon mini album de vingt minutes. Ce n’était pourtant pas bien compliqué les gars.

[Playin' In Time With The Deadbeat est publié en LP et CD par Sacred Bones records, le label pour les gens qui aiment quand ça se voit qu’ils écoutent de la musique]

*comme tous les groupes actuels ou presque Slug Guts avait un myspace mais a maintenant un compte facebook – et demain ?
** comme on dit chez les vieux