mardi 7 août 2012

Neptune - msg rcvd




Pour une surprise ce fut une réelle surprise : NEPTUNE a publié ce msg rcvd dans la foulée du très décevant Silent Partner. Deux albums – ou mini album – en à peine trois ou quatre mois de temps, le pari était risqué. Ce qui par contre n’étonnera personne c’est que les bostoniens en ont bien sûr profité pour muter une nouvelle fois. Le line-up de Neptune a ainsi à nouveau changé avec le départ de Farhad Ebrahimi (qui n’est donc pas resté bien longtemps dans le groupe). Restent donc pour msg rcvd le pilier Mark William Pearson, le fidèle Jason Sidney Sanford et le novice Kevin Amil Micka c'est-à-dire Neptune tel qu’on a pu voir et réellement apprécier le groupe lors de sa tournée européenne au printemps 2012.
Un concert qui a posteriori et malheureusement n’a modifié en rien l’avis très mitigé que l’on avait porté sur Silent Partner. C’est donc sciemment que l’on a attendu pour parler un peu plus profondément de son successeur msg rcvd, que l’on a pris notre temps pour le réécouter et pour le goûter avec tout le soin qu’il convient. Là aussi la mutation est palpable bien que toute en finesse. Les bidouilles en morse ont quasiment été éffaceés de la musique de Neptune mais pas ce minimalisme percussif et introspectif qui planait sans discernement sur Silent Partner. Côté vigueur et transpiration rpr propose le côté résolument noisy, dissonant et haletant qui a fait les beaux jours de Neptune sur les premiers enregistrements du groupe. Or si le trio démontre avec rpr qu’il peut toujours s’intéresser au bruit et à la fureur d’antan, le restant de msg rcvd indique par contre que Neptune est bel et bien engagé dans la voie d’une musique expérimentale toute en clair-obscur et en contre-champs, loin de toutes évidences de front.
Bien que déséquilibré – en fait on a parfois du mal à trouver une certaine homogénéité au disque –, msg rcvd est un bon disque car il distille bien plus de passion et de tension que son amorphe et très clinique prédécesseur. Le temps des guitares toutes dehors et des percussions tribales semble bien révolu pour Neptune mais ce que le groupe propose à la place, c'est-à-dire une musique jouant sur l’insidieux et le louvoyant sans pour autant se perdre en chemin, devient passionnant. Les sons bidouillés ont gagné en chair, les passages répétitifs à la guitare se fondent parfaitement dans les paysages électroniques de Neptune, le chant réussit à être à la fois concerné et lointain (le chant n’a pourtant jamais été le point fort de Neptune) et les batterie/percussions jouent plus le pointillé que le pilon. Enfin, mention spéciale à Dark Report, longue litanie de plus de dix minutes et l’occasion pour Neptune de se rendre aussi envoutant que déstabilisant.

[msg rcvd est publié en vinyle et en CD par Northern Spy records]