jeudi 23 août 2012

The Locust / Molecular Genetics From The Gold Standard Labs




Il n’y a rien de plus pratique que les disques accompagnés d’un mode d’emploi simple et efficace : celui de Molecular Genetics From The Gold Standard Labs est contenu dans le titre même du disque et si on a encore quelques doutes sur la teneur exacte de cette compilation de THE LOCUST un joli autocollant tout rouge et tout rond rajoute « 44 tracks of hard-to-find and out-of print material, remixed and remastered for your listening pleasure ». Dois-je vraiment traduire ? Bon, OK, je traduis.
Molecular Genetics From The Gold Standard Labs compile tous les enregistrements ou presque de The Locust pour le label Gold Standard Laboratories (label monté par Sonny Kay de The VSS et Year Future en compagnie de Omar Rodriguez-Lopez de At The Drive-In et The Mars Volta avant qu’il ne quitte le navire). Quand on dit presque c’est tout simplement qu’il manque le maxi Well I'll Be A Monkey's Uncle avec ses six remix breakcore/casse-bonbons du morceau titre, un « oubli » que l’on ne regrette bien évidemment absolument pas.
Molecular Genetics From The Gold Standard Labs est donc l’occasion de se replonger dans tous les premiers enregistrements du groupe de la bande à Justin Pearson et Gabe Serbian, de 1997 à 2002. Il ne manque encore une fois à l’appel que deux disques initialement non publiés par GSL : le tout premier, un 10' split en compagnie de Man Is The Bastard chez King Of The Monsters en 1995 (ce label existe toujours) ainsi qu’un autre split avec Jenny Piccolo et publié l’année d’après en 1996 sur Three One G, le propre label de Justin Pearson – les esprits pointilleux feront remarquer que les titres de The Locust apparaissant sur ce deuxième split ont été réédités en 2004 sur un joli petit CD de forme carrée de chez carrée – si, c’est possible – et toujours chez Three One G.
Pour le reste c’est du super connu et même parfois du déjà réédité dans le passé : le premier 7’ de 9 titres de 1997 (ressorti en 2004 avec deux titres en plus), le mini album sans titre de 1999 (y compris les quatre titres bonus de la version CD), les cinq titres du split avec Arab On Radar en 2000, le 7’ Fight Of The Wounded Locust en 2001 (dont la version CD comprenait les titres du split avec Arab On Radar ci-devant mentionné), les cinq titres du split avec Melt Banana en 2002, la reprise du Flash Theme de Queen pour la compilation Dynamite With A Laser Beam et je crois que j’ai fait le tour de la question.
En fait, non. Il faut tout de même préciser que Molecular Genetics From The Gold Standard Labs représente la période la plus folle, instable et surtout la plus drôle de The Locust. La quasi-intégralité des titres dépassent à peine la minute, les sons de synthétiseurs sont particulièrement débiles, le chant est horripilant, les plans s’enchainent sans discontinuer, la double pédale règne en maître et The Locust inventait alors ce que certains ont cru bon plus tard d’appeler le spazzcore – OK, mais seulement si tu insistes. Les petits gars de The Locust faisaient encore rire à ce moment là, ils ne se prenaient pas trop au sérieux et leur cynisme n’était pas qu’une recette pour faire genre. Et puis ils avaient ces idées et paroles aussi brillantes que décalées à propos de la consommation de masse, de la politique spectacle et de la frénésie inassouvie et sans issue des sociétés occidentales et américaine en particulier.
The Locust n’a plus donné signe de vie depuis 2007 et l’album New Erections (sur Radio Surgery records). Ses membres sont très occupés ailleurs tel Justin Pearson avec son nouveau groupe Retox qui a beaucoup tourné après la publication en 2011 du demi album Ugly Animals. On peut pourtant se demander si la parution de Molecular Genetics From The Gold Standard Labs ne prépare pas en sous-main le retour aux affaires de The Locust (le groupe n’est pas officiellement dissout). On rappellera juste aux mauvaises langues qu’en 2010 Radio Surgery avait publié un excellent 12’ de Peel Sessions* de The Locust enregistrées en 2001 mais qu'alors le groupe n’en avait pas pour autant profité pour se lancer dans une nouvelle tournée d’adieu au monde moderne.

[Molecular Genetics From The Gold Standard Labs est publié en CD digipak et en LP vinyle rouge à 400 exemplaires par Anti-]

* la pochette de ce disque reprend le célèbre visuel des disques estampillés John Peel à ceci près que l’on peut y distinguer en transparence une sauterelle à aile unique