mardi 21 avril 2009

Napalm Death / Time Waits For No Slave


















L’avantage lorsque on parle de Napalm Death c’est que le groupe existe depuis tellement longtemps que l’on peut tout de suite en profiter pour ressortir les souvenirs d’anciens combattants datant du siècle dernier. Par exemple : ah oui, Napalm Death je me rappelle les avoir vus au Rail Théâtre à peu près à l’époque de l’album Fear, Emptiness, Despear (à moins que ce ne soit pour Utopia Banished, en fait c’était sûrement entre ces deux albums) et il y avait même Entombed en première partie. Non ? Si. A partir de là et suivant cette loi incontournable de la nature qui stipule qu’un vétéran -même gâteux- a le droit de dire absolument tout et n’importe quoi parce que lui (moi) y était et pas toi (oui toi, espèce de jeune, de loser ou de fan des Smiths), cette loi prend le dessus, écrasant de sa supérieure universalité toute tentative de ramener sa fraise, sa science et son objectivité empirique au sujet d’un groupe séminal du metal moderne et par définition largement au dessus de toutes critiques.
Comment peut on en effet -et ne serait que pendant un quart de centième de seconde- tenter de penser donner son avis à propos d’un groupe dont on n’a pas croisé le chemin quelque part pendant l’année 1993 sur cette fameuse et historique tournée Napalm Death/Entombed ? J’entends ici ou là des voix moqueuses qui parlent des nombreux passages à vide du groupe de Birmingham (la même ville que Black Sabbath et Judas Priest -si ça ce n’est pas un signe du destin), qui précisent qu’il n’y a plus aucun membre originel dans le groupe depuis le mois de juillet 1991 et le départ de Mick Harris ou qui affirment que Napalm Death n’est plus que le souvenir fossilisé et réactionnaire d’un genre désormais désuet et dépassé : le grind core. Allons bon, ce n’est quand même pas avec les saloperies cyber grind, thrash prog et synth metal dont nous abreuvent les labels metal autrefois novateurs et pionniers mais aujourd’hui désormais à côté de la plaque et aveuglés par le grand retour du progressif et du kitsch que Napalm Death est devenu un groupe de has-beens ? Bande de minables, retournez à votre missel prog.

[Quelques données techniques : l’édition CD normale de Time Waits For No Slave est marron, celle de l’édition digipak limitée avec deux titres bonus et autocollant est bleutée et la pochette du vinyl est plutôt verdâtre et imprimée dans un carton épais et granuleux. Les esthètes buveurs de bière qui ont choisi cette dernière auront la surprise de découvrir à l’intérieur de la pochette le CD dans sa version limité donc avec les deux titres supplémentaires.]