mardi 19 février 2008

Nadja / Bliss Torn From Emptiness

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Allez encore un petit pour la route et -c’est promis, croix de bois, croix de fer et mousse de bouche- ce sera le dernier avant la parution du nouvel album Desire In Uneasiness : Nadja (dont on parle décidément beaucoup ici) a encore réenregistré l’un de ses vieux disques pour le republier, c’est fois ci sur le label Profound Lore records, il s’appelle Bliss Torn From Emptiness et était au départ disponible chez Fargone records. La politique de reconstruction et de lifting des CDr du groupe toucherait ainsi à sa fin. Le pire est que, pour l’instant, aucune de ces rééditions ne s’est révélée inutile, si tant est bien sûr que l’on apprécie Nadja et son sludge/doom core atmosphérique.
Plus ça va et plus je me dis que Nadja doit énormément à Godflesh. C’est principalement flagrant sur tout le début de la deuxième partie de
Bliss Torn From Emptiness
(et oui, encore un disque de Nadja en forme de partition d’un ensemble mais c’est bien la seule caractéristique mathématique que l’on peut trouver à ce groupe), deuxième partie où la lourdeur abyssale des rythmes fait un concours de lancers francs de monolithes en granit avec une basse toujours aussi terriblement efficace. Il n’était pourtant pas évident d’apprécier sans conditions ce disque après la parution, fin 2007, de Radiance Of Shadows (déjà une réédition, etc…), précédent album qui pour l’instant peut faire figure de chef d’oeuvre incontournable et caractéristique de Nadja. Un disque qui plaçait la barre très haut, les comparaisons sont inévitables.
Mais allons-y : La première plage de
Bliss Torn From Emptiness
est particulièrement décevante, tout comme la fin de la deuxième, cet disque souffre assurément de baisses intenses de régime, les plans ambiants/indus sont longuets et déjà entendus, cela sent le remplissage et dire que la version initiale était plus courte… et bien il aurait peut être fallu la laisser telle quelle, éviter le délayage -même au white spirit. L’effet girouette est donc garanti avec ce disque, l’intérêt succède rapidement à l’ennui et inversement. La troisième partie avance doucement mais sûrement, le paroxysme devenant de plus en plus palpable même s’il semble toujours aussi éloigné. Le vide des minutes précédentes aura au moins préparé le terrain à cette longue tirade sludge un brin cafardeuse et qui va s’intensifiant -recette habituelle chez Nadja- pour se laisser dépasser par un capharnaüm indus qui prend progressivement et définitivement la main (un peu comme le final de Radiance Of Shadows, justement). Difficile à ce moment là de rester persuadé que les couches sonores qui s’empilent sont bien toujours de la guitare, même noyée sous une tonne d’effets. De bien belles dernières minutes, mais qui n’apportent rien de nouveau.