mardi 1 mai 2007

Crève salope

Pour se laver les oreilles du concert de samedi et oublier tous les mauvais souvenirs, une seule solution : en faire un autre tout de suite là maintenant et se précipiter sous la pluie à celui de DiePrincessDie. J’arrive trempé sous les rires du taulier et après m’être ébroué comme un chien j’achète ma place, c’est deux euros. Deux euros ? Je demande si c’est une blague, si c’est parce que le groupe n’est pas encore arrivé mais non, deux euros et c’est tout, c’est la promo spéciale week-end du 1er mai, la crainte qu’il n’y ait personne ce soir là.
Mais en fait les gens arrivent petit à petit, deux ou trois mongols ont installé des platines pour mixer en attendant car il n’y aura qu’un seul groupe -il va donc falloir supporter tout et n’importe quoi, de l’humour musical au huitième degré mais rapidement je préfère retrouver le plancher des vaches et discuter avec des copines (rien à voir). DiePrincessDie tarde vraiment à commencer et lorsque les quatre se décident enfin, ils ont l’air fatigué, pas très contents et ridicules avec leurs bonnets sur la tête.





















Et cela joue fort, terriblement fort. Les deux voix trouvent rapidement leur place dans ce mur du son -le son qui est bon, surtout que le groupe n’a presque pas fait de soundcheck. Les disques de DiePrincessDie ne donnent qu’une petite idée de la brutalité de ces garçons, de la noise US qui trique mais pas seulement : comme les deux chanteurs/guitaristes ont des voix limitées et qu’ils le savent, ils les noient sous un tonne d’effet (reverb’ pour tous) et lorsque le rythme ralentit et que les guitares partent dans les arpèges, la musique prend un petit côté sombre décidément très en vogue en ce moment chez les yankees alternatifs. La basse reste le principal artisan de la perte auditive de cette fin de mois et cela repart de plus belle pour finir dans un traficotage étourdissant de saturation, les guitares n’en sont plus vraiment et les voix deviennent définitivement méconnaissables, pas très loin de ce que pouvait faire Gibby Haynes dans les Buttholes Surfers.
Voilà, ils s’arrêtent, pas de rappel. Les DJs recommencent à mixer tout et n’importe quoi en se croyant trop drôles mais ce n’est pas grave, crève salope.