John Dwyer est un gars éminemment sympathique. On ne peut pas lui en vouloir d’avoir quitté Burmese ni d’avoir laissé tomber Landed pas plus qu’on ne peut lui en vouloir d’avoir mis fin à Pink And Brown, à The Hospitals ou aux Coachwhips. Tous ces groupes il les a fait à fond, il est allé jusqu’au bout des choses, sans compromis. Lorsque vous avez monté un groupe avec quelqu’un, que vous avez joué ensemble de la musique, que vous avez trouvé quelques idées que vous avez jugées intéressantes et dignes d’être diffusées, que vous avez imaginé un concept débile – surtout à propos de Pink And Brown – et qu’après tout ça, vous jugez que vous ne pouvez pas aller plus loin sans risquer de vous répéter, de bégayer, de bêtifier et de tourner en rond, qu’est ce que vous faîtes ? Qu’a toujours fait John Dwyer ? Vous passez à autre chose. John Dwyer est toujours passé à autre chose. C’est ça qui le rend aussi sympathique : ce jusqu’au-boutisme et cette honnêteté. Et je suis également persuadé qu’en plus John Dwyer se fout pertinemment de ce que l’on pense de lui – de ce qu’un binoclard présomptueux peux bien raconter sur lui –, autrement dit il ne fait que ce qu’il a envie de faire.
Et ce qu’il a envie de faire en ce moment, c’est un groupe qui s’appelle Thee Oh Sees. Un groupe qui sort tellement de disques que j’ai décidé d’en écouter seulement un sur deux, en général je choisis ceux qui sont publiés par In The Red, maison de confiance comme chacun sait. C’est précisément le cas de Warm Slime, un 12 pouces transparent tacheté de manière dégueulasse et tournant en 45 rpm. Mais si je n’écoute qu’un disque sur deux de Thee Oh Sees c’est aussi parce qu’une fois sur deux, cela me plait moins. Ou ne me plait même pas du tout. Je laisse tomber les débuts du groupe – qui au départ s’appelait OCS – à une époque où Thee Oh Sees était un projet solo de Dwyer, il passait son temps à gratouiller un weird folk crado ne trouvant guère grâce à mes oreilles. Aujourd’hui que Thee Oh Sees est un vrai groupe, avec même une fille dedans, Dwyer et sa bande continuent de publier des albums lysergiques en alternance avec des disques purement garage/psyché/sixties.
Warm Slime est a priori un bon mini album de garage, comme je les aime, malgré la première face qui comporte le morceau titre, beaucoup trop long : Warm Slime aurait pu être une merveille de composition, nerveuse, chaude, endiablée et terriblement bien carrossée mais malheureusement, au bout des deux minutes réglementaires, Thee Oh Sees allongent la sauce, non sans avoir fait tourner auparavant quelques bons cinq feuilles bien chargés en weed pure et concentrée, et c’est parti pour une (inter)minable séance de spiritisme californien à la sauce peyotl. Heureusement que ce disque tourne en 45 car les chœurs assurés par Brigid Dawson finissent sérieusement par taper sur le système – comment ça, ça n’a rien à voir ? La plaisanterie aurait été bonne si elle avait duré dix minutes de moins
La seconde face c’est tout le contraire. Six titres et six tubes garage as fuck, crados, juvéniles, boutonneux et immatures. Avec en ligne de mire quelques diableries texanes ou autres saloperies californiennes désensablées des 60’s triomphantes mais aussi et surtout du freakbeat britannique, bref que des groupes en The. Thee Oh Sees vous décomplexe cette énième tentative de revival – parce que s’en est bien une – avec des titres aussi percutants que I Was Denied, Mega Feast ou Castiatic Tackle menés à bien à grands coups de refrains débiles – hahahahaha ou, subtile variante, lalalalala – et finit même par rejoindre les Jesus And Mary Chain de Psychocandy sur Flash Bats (pour l’instant également meilleur jeu de mots foireux de l’année pour un titre de chanson). MT Work, à la mélodie aussi niaise que sale, est le pinacle de Warm Slime, son hit suprême. Les bananes flambent, les jeans se resserrent et les cœurs s’envolent. Dommage donc pour la première face. Mais vu la bonne qualité de la seconde, on pardonnera à Thee Oh Sees et à John Dwyer. Mais que cela ne se reproduise pas trop souvent, hein.
Et ce qu’il a envie de faire en ce moment, c’est un groupe qui s’appelle Thee Oh Sees. Un groupe qui sort tellement de disques que j’ai décidé d’en écouter seulement un sur deux, en général je choisis ceux qui sont publiés par In The Red, maison de confiance comme chacun sait. C’est précisément le cas de Warm Slime, un 12 pouces transparent tacheté de manière dégueulasse et tournant en 45 rpm. Mais si je n’écoute qu’un disque sur deux de Thee Oh Sees c’est aussi parce qu’une fois sur deux, cela me plait moins. Ou ne me plait même pas du tout. Je laisse tomber les débuts du groupe – qui au départ s’appelait OCS – à une époque où Thee Oh Sees était un projet solo de Dwyer, il passait son temps à gratouiller un weird folk crado ne trouvant guère grâce à mes oreilles. Aujourd’hui que Thee Oh Sees est un vrai groupe, avec même une fille dedans, Dwyer et sa bande continuent de publier des albums lysergiques en alternance avec des disques purement garage/psyché/sixties.
Warm Slime est a priori un bon mini album de garage, comme je les aime, malgré la première face qui comporte le morceau titre, beaucoup trop long : Warm Slime aurait pu être une merveille de composition, nerveuse, chaude, endiablée et terriblement bien carrossée mais malheureusement, au bout des deux minutes réglementaires, Thee Oh Sees allongent la sauce, non sans avoir fait tourner auparavant quelques bons cinq feuilles bien chargés en weed pure et concentrée, et c’est parti pour une (inter)minable séance de spiritisme californien à la sauce peyotl. Heureusement que ce disque tourne en 45 car les chœurs assurés par Brigid Dawson finissent sérieusement par taper sur le système – comment ça, ça n’a rien à voir ? La plaisanterie aurait été bonne si elle avait duré dix minutes de moins
La seconde face c’est tout le contraire. Six titres et six tubes garage as fuck, crados, juvéniles, boutonneux et immatures. Avec en ligne de mire quelques diableries texanes ou autres saloperies californiennes désensablées des 60’s triomphantes mais aussi et surtout du freakbeat britannique, bref que des groupes en The. Thee Oh Sees vous décomplexe cette énième tentative de revival – parce que s’en est bien une – avec des titres aussi percutants que I Was Denied, Mega Feast ou Castiatic Tackle menés à bien à grands coups de refrains débiles – hahahahaha ou, subtile variante, lalalalala – et finit même par rejoindre les Jesus And Mary Chain de Psychocandy sur Flash Bats (pour l’instant également meilleur jeu de mots foireux de l’année pour un titre de chanson). MT Work, à la mélodie aussi niaise que sale, est le pinacle de Warm Slime, son hit suprême. Les bananes flambent, les jeans se resserrent et les cœurs s’envolent. Dommage donc pour la première face. Mais vu la bonne qualité de la seconde, on pardonnera à Thee Oh Sees et à John Dwyer. Mais que cela ne se reproduise pas trop souvent, hein.