vendredi 11 juin 2010

Microwave With Marge / Cow Licks Cow























Le nom du groupe est absurde, le nom du disque ne l’est pas moins. Les Microwave With Marge sont italiens, un trio guitare/basse/batterie et à trois voix (mais sans rapport aucun avec les Beach Boys qui de toutes façons étaient cinq). Cow Licks Cow n’est pas le premier enregistrement de ces trois furieux qui ont déjà commis un CD EP sans titre l’année dernière. On se demande bien où et comment les gens de Whosbrain records, label dont le catalogue bien fourni se passe de commentaires (Shub, Le Singe Blanc, La Terre Tremble!!!, L’Homme Puma, Gentle Veincut…), ont pu dénicher ces malades/arrachés du bulbe. C’est que question grosse furie et décharges électriques Microwaves With Marge connait la recette : pour faire exploser tout comme il faut le vieux four à micro-ondes refilé par papa-maman il suffit de laisser dedans un objet métallique quelconque ; si par contre vous y enfermez votre chat ou votre hamster à poils longs il explose forcément puisque un four à micro-ondes augmente la chaleur des matières organiques (mêmes reliées entre elles au sein d’un organisme vivant) en agitant les molécules d’eau qu’elles contiennent ; passer votre enfant au micro-ondes pour le faire taire parce qu’il/elle n’arrête pas de chouiner et de réclamer n’importe quoi d’impossible et vous empêche de faire votre sieste c’est mal, par contre lui faire fermer sa gueule en carbonisant/faisant fondre son jouant préféré dans le four est une bonne tactique mais gare à ce qu’il/elle ne se venge pas en faisant de même avec vos disques (cette technique fonctionne indifféremment avec les filles comme les garçons bien que tourmenter une fille soit plus agréable). Voilà pour le mode d’emploi.
Parlons un peu musique maintenant. Cow Licks Cow est un enregistrement de huit titres dépassant à peine le quart d’heure : le tout tient sur un vinyle de 10 pouces et comme on n’est jamais assez prudent (car cette sale gosse n’a jamais vraiment accepté que je torture ses Polly Pockets) il y a un CD de secours qui accompagne le vinyle, avec exactement les mêmes titres. Je dois avoir un karma première catégorie de père indigne/tortionnaire de petites filles et de jouets en plastique car mon exemplaire de Cow Licks Cow comprend même deux CDs – une erreur de conditionnement qui tombe bien puisque à vrai dire j’ai également deux filles donc deux fois plus de merdes en plastique à défigurer lorsque je suis en pleine crise de paterfamilias indigne et donc deux fois plus de possibilités de représailles à subir. Merci Whosbrain.
Je me rends parfaitement compte aussi que – comme d’habitude – je n’ai toujours pas parlé de ce disque. OK, je recommence. Sur Cow Licks Cow Microwave With Marge repompe allègrement la furie d’un Arab On Radar en y incorporant un léger swing rock’n’roll – Like A Ready-Made aurait pu être un titre de Death To Pigs – et cela avec une joyeuseté communicative et outrancièrement débile. Ces italiens vous assaisonnent au passage Melt Banana à la sauce moustache, se prennent parfois un chouïa plus au sérieux (My Cat Jumps On The Closet, sautillard et presque new wave) tandis que Children Twister (forcément le meilleur titre de ce disque) et son intro à la Pac-Man lo-fi me conforte dans mes convictions les plus essentielles : à mort les Polly Pockets. Voilà. Dix lignes c’était on ne peut plus suffisant.