lundi 30 novembre 2009

Lords / Fuck All Y'All Motherfuckers























Continuons donc avec Fuck All Y’All Motherfuckers, deuxième album de Lords (le premier, Swords, date déjà de 2005 et était sur Jade Tree), une galette publiée en vinyle par Destructure records. La première version de ce disque, en CD, date de la fin 2008 chez Black Market Activities. Celle de Destructure a elle été pressée en blanc et à trois cents exemplaires à l’occasion de la tournée européenne du groupe cet automne – seulement deux dates en France : le 29 novembre au Havre et le 30 à Paris (ce soir donc). Lorsque un groupe est capable de vous enquiller huit titres sur les deux faces d’un 45 tours (The House That Lord Built, le premier disque de Lords, sur Initial records en 2004), il ne faut pas s’étonner qu’il soit également capable de vous tasser seize petits titres punk as fuck sur un album pour un total de vingt trois minutes chrono. En ligne de mire : le hardcore violent et ultrarapide – pour l’époque, hein – de Black Flag, Damaged quoi, et des compos enchaînées les unes après les autres, sans temps mort ou presque, méthode que Lords applique également lors de ses concerts. Ça pulse, ça braille, ça défouraille, ça te crache à la gueule des petites chansons méchantes et tu peux aller de faire enculer (qu’ils disent).
Fuck All Y’All Motherfuckers commence par un speech, enregistré lors d’un concert j’imagine, speech pendant lequel Chris Owens (guitare et chant) prononce et répète son mot favori de quatre lettres un nombre incalculable de fois, se fait invectiver, insulter et répond avec toute la franchise et la diplomatie que l’on est en droit d’attendre de lui. Cette blague introductive dure suffisamment de temps pour que l’effet de surprise intervenant avec l’arrivée abrupte du premier titre soit total : Robbed, Raped And Beaten débaroule à fond la caisse, vitesse de pointe atteinte dès la première nanoseconde suivant le démarrage, rythmique de malade, riffage de bucheron et beuglante ahurissante, fuck! fuck! fuck! fuck! fuck! fuck! – c’est vraiment trop trop bon.
Pas moyen de s’emmerder à penser à autre chose ni de laisser refroidir sa meuf (ou son mec) le temps de ces deux faces ultra speed et haineuses, aucune baisse de régime, aucun relâchement, même les quelques parties mid tempo suintent le bourrinage grand cru et le défoulement pour pas cher. Ebullition et éjaculation garanties. Un solo de guitare pourri tout en larsen sur Cause All Of You Are Fucked (cette fois ci c’est sur, Lords nous ne aime vraiment pas) et c’est la mandale finale, une vraie correction, de celles dont on redemande forcément, encore et toujours – vas-y fais moi mal.