samedi 14 novembre 2009

The Austrasian Goat / Witch























On ne va pas refaire tout l’historique de The Austrasian Goat ni expliquer le comment du pourquoi de ce qu’est l’Austrasie (en gros l’actuelle Lorraine, chèvres et petits démons cornus inclus) et puis pour toutes celles et tous ceux qui tiendraient quand même à obtenir absolument des explications complémentaires je les renvois directement à ces deux interviews - ici et surtout (certes elles commencent à dater). Non, le plus surprenant à propos de The Austrasian Goat c’est que son unique membre fait également partie de Meny Hellkin, petit détail dont je ne me lasse pas depuis que je l’ai appris, tout à fait par hasard. Le fossé qui sépare les deux groupes est un élément de plus qui attise une curiosité sans cesse renouvelée à propos du bouc autrasien. Pourtant pas surgi de nulle part (le bonhomme a un bon passé de musicien dans le hardcore/metal/truc et s’occupe de 213 records), The Austrasian Goat est un projet dont le mystère brumeux fait beaucoup pour le charme - vénéneux, le charme.
Ce single publié par Noxious Noize! records (un label de La Nouvelle Orléans…) et limité à cinq cents exemplaires numérotés est l’une des plus récentes productions d’un groupe aussi prolifique qu’une chaude-pisse animalière est douloureuse : t’as voulu te taper une chèvre ? et bien tu as eu le nez creux, celle-ci vient tout juste de se transformer en sorcière sous tes coups de boutoir diabolique. Witch est en effet naïvement dédié à toutes les sorcières du passé, du présent et du futur. Je dis naïvement parce que l’artwork un rien enfantin dans sa réalisation me pousse à ce genre de considérations, considérations qui sont très loin de me déplaire.
Sur la face A de ce joli vinyle rouge transparent The Austrasian Goat nous propose un Celebration touffu, son hyper crade (pas vraiment arrangé par la qualité médiocre du pressage), arpèges typiquement black metal et brouhaha rythmique au fond. Devant la voix hurle tout ce qu’elle peut de souffrance avant un break avec guitare acoustique, violoncelle et chant féminin, de quoi être agréablement pris au dépourvu dans cet océan de haine et de stupre satanique, décidément il n’y a que les voies du seigneur qui soient impénétrables.
De l’autre côté Amenorrhea continue dans le blasphématoire car c’est bien connu si tu ne respectes pas le précepte baisons mais baisons utile cher aux religieux hypocrites et frustrés tu es forcément une salope bonne pour le bûcher et le barbecue purificateur. Amenorrhea est un véritable petit chef d’œuvre de noirceur mélancolique (son intro au ralenti, le break du milieu avec ses couches de guitares qui copulent) et de violence convulsive (tout le reste). Un excellent single et un excellent disque de plus pour The Austrasian Goat qui n’en finit pas de nous épater.